D'UNE SEMAINE A L'AUTRE

QUE DIT BERRI?

L'entourage du président Nabih Berri lui attribue des propos dont il ressort qu'il est possible que les prochaines législatives aient lieu sur base de la loi de 1992, du moment qu'un accord paraît difficile à réaliser autour de la nouvelle loi. Il y a lieu de rappeler que le chef du Législatif ne cesse d'affirmer que le scrutin se déroulera dans le délai constitutionnel, "à moins qu'Israël déclenche une nouvelle agression contre notre territoire." Cependant, le président Berri ne désespère pas d'un consensus autour d'une loi qui donnerait satisfaction, sinon à l'unanimité des Libanais, du moins à l'écrasante majorité des citoyens.

N. LAHOUD: LA CRISE A L'AGE DU LIBAN

"Les élections législatives sont une occasion propice à la réalisation des réformes", soutient M. Nassib Lahoud, député du Metn, qui appelle à la constitution d'un "bloc réformiste" au sein du futur parlement. "Une crise grave affecte la réforme politique et entrave sa réalisation. Mais cette crise n'est pas d'aujourd'hui; elle date de la création du Liban, la velléité de réforme ayant été jusqu'ici prisonnière d'une élite et d'un courant traditionnel au sein duquel s'affrontaient les loyalistes et les opposants".

LE LIBAN RECLAME SES DROITS

Des instances officielles réitèrent l'appui du Liban à la tenue d'un sommet arabe élargi auquel a appelé le sommet tripartite de Damas, samedi dernier. "Les responsables libanais, ont-elles ajouté, effectueront des contacts avec les Etats concernés, à cette fin. De plus, ils placent leur confiance totale dans le sommet, d'autant que le Liban occupe une place spéciale dans le cœur des présidents Assad, Moubarak et du prince héritier Abdallah d'Arabie séoudite. "Aussi, notre pays réclamera-t-il ses droits qui ont été reconnus lors des précédentes conférences des souverains et chefs d'Etat arabes".

PAS DE REPORT DES LEGISLATIVES

Selon des sources politiques, les présidents Hraoui, Berri et Hariri ne seraient pas acquis à l'idée consistant à reconduire le mandat de la présente législature. Il en est de même pour les dirigeants syriens. C'est pourquoi, les milieux proches du Pouvoir assurent que les législatives auront lieu dans le délai constitutionnel, rien ne pouvant justifier leur ajournement pour n'importe quel motif.

NAAMAN FAVORABLE A UN CABINET D'UNION

M. Issam Naaman, membre du Bloc du salut et du changement (du président Hoss) appelle à la formation d'un Cabinet d'union nationale, "afin de régler le problème social et de faire face aux défis". "Le gouvernement actuel, dit-il, est incapable de solutionner les problèmes sociaux, en raison de sa composition et de son ordre des priorités. Les gens du pouvoir préfèrent ne pas remanier l'équipe ministérielle en place, parce que cela provoquerait, à leur avis, des perturbations surtout la veille des élections. "Je crois que cette vue des choses est exagérée. En fait, le pouvoir appréhende des grèves qui seraient déclenchées, à cause de l'incapacité du gouvernement de relever les défis, davantage qu'en raison des tracas provenant du choix des candidats parmi les ministrables et des réserves qui accompagnent, en général, la constitution des gouvernements".

POINT DE VUE

Une source parlementaire renseignée a explicité son point de vue quant à la manière pour le général Michel Aoun et le "amid" Raymond Eddé de traiter le problème électoral. "Ils finiront, dit-il, par proclamer leur boycottage des législatives, quelle que soit le contenu de la nouvelle loi électorale. L'explication de leur attitude réside dans le fait que le général Aoun et le leader du Bloc national ne permetront pas à leurs partisans de participer aux élections, tant qu'ils seront éloignés de la scène libanaise".

FERZLI AVEC LES CINQ MOHAFAZATS DANS CETTE ETAPE

"Si nous voulons garder au discours politique son caractère modéré, nous devons mettre au point une loi électorale prenant en considération les aspirations des diverese catégories de la société libanaise et le besoin qu'elles ont les unes des autres, ce qui reflète le désir de vivre en commun des Libanais", a déclaré M. Elie Ferzli, vice-président de la Chambre. "Dans le même temps, ajoute-t-il, nous nous soucions d'édifier l'Etat des institutions et de la loi, non l'Etat des parts et des fermes. C'est pourquoi, en devrait opter pour une loi électorale on vertu de laquelle le pays tout entier deviendrait une seule circonscription. Naturellement, en dissipant toutes les craintes au sein de toutes les parties. "Du moment que cette formule ne peut être retenue dans les criconstances présentes pour des raisons connues, j'estime que toute loi devrait préserver le principe de la vie en commun et le discours politique pondéré. Or, dans le système des mohafazats, nous pouvons atteindre cet objectif dans une certaine mesure. "Il restera, cependant, à trancher le problème que pose le Mont-Liban, lequel a beaucoup enduré durant la guerre civile et pâti de ses séquelles. "Aussi, devons-nous œuvrer aux fins de créer un climat susceptible de restaurer la concorde et l'intégration nationale véritable, de façon à ramener le Liban à ce qu'il était, du moins en 1943, lorsque le système des cinq mohafazats était en vigueur".

VERS LA CLOTURE DU DOSSIER DES DEPLACES AVANT FIN 97

Selon une haute instance officielle, le retard survenu dans le retour des personnes déplacées à leurs régions respectives a été motivé par des causes financières, uniquement, n'ayant rien à voir avec la situation politique et sécuritaire. "La décision relative au retour des déplacés, assure cette instance, a été prise et ne sera pas suspendue pour n'importe quel motif. Cependant, les possibilités sont limitées et l'élément matériel seul retarde la clôture de ce dossier. "Quoi qu'il en soit, couclut-elle, ce dossier sera fermé avant fin 1997, en espérant que les crédits nécessaires seront mis à la disposition de la Caisse des déplacés dans le plus bref délai possible".

G. SAADE: LES ELECTIONS A TOUT PRIX

"Les élections législatives doivent avoir lieu à tout prix, car il n'est pas permis de paralyser la vie démocratique au Liban dans l'étape actuelle", a déclaré M. Georges Saadé, leader des Kataëb, à l'issue d'un entretien qu'il a eu, mardi matin. avec le président Nabih Berri. M. Saadé avait invité le chef du Législatif au vingtième congrès que le parti tiendra le 23 juin au siège du régional du Kesrouan. La cérémonie d'ouverture sera publique, mais les séances de travail se dérouleront à huis clos, seuls les membres ayant droit d'y assister. Interrogé sur le point de savoir si le congrès débatrra des élections générales et décidera d'y prendre part ou de les boycotter, M. Saadé s'est limité à répondre: "Tout dépend de la loi électorale qui ne sera pas soumise à la Chambre des députés avant le 23 juin.

HARIRI EN CHINE DEPUIS MERCREDI

Le président Rafic Hariri est parti pour la Chine où il effectue depuis mercredi une visite officielle de plusieurs jours, la première d'une personnalité officielle de son rang depuis 1971, date à laquelle le Liban a établi des relations diplomatiques avec Pékin. Au cours de sa visite, le chef du gouvernement signera des accords de coopération dans les domaines économique et technologique. Avant son départ, M. Hariri a fait une déclaration dans laquelle il a souligné le caractère amical des relations libano-chinoises, disant que la Chine a toujours soutenu notre pays dans les instances internationales.

VERS LA TRANSPOSITION DU SIEGE DRUZE DE BEYROUTH?

On fait état dans les milieux politico-parlementaires, de la possibilité de transposer le siège druze de Beyrouth au mohafazat du Mont-Liban, au profit du Chouf ou d'Aley. Il nous revient que M. Walid Joumblatt, ministre des Déplacés, a évoqué cette éventualité lors de ses rencontres avec les responsables libanais et syriens. Cette question serait soulevée en marge de la séance parlementaire devant être consacrée à l'étude de la nouvelle loi électorale et au projet relatif à la décentralisation administrative. Les députés du Parti socialiste progressiste et du Front de lutte nationale présenteraient une proposition de loi en ce sens...

LA PROROGATION DU MANDAT DE LA CHAMBRE, POSSIBLE....

Plusieurs députés n'écartent pas la possibilité d'une prorogation du mandat de la Chambre, en dépit de l'affirmation attribuée aux trois présidents, selon laquelle les législatives se dérouleront dans le délai constitutionnel. Ces parlementaires craignent que le même scénario sur base duquel le mandat présidentiel a été reconduit pour trois ans, se répète. "Rien jusqu'à présent, observent ces députés, ne nous porte à assurer le report des élections ou leur déroulement. Cependant, le retard mis par le gouvernement à élaborer une nouvelle loi électorale, nous porte à faire accréditer la première éventualité".

HOSS A LA TETE D'UNE LISTE INCOMPLETE...

Une personnalité politique beyrouthine s'attend que le président Salim Hoss participe à la bataille électorale à la tête d'une liste incomplète, surtout en ce qui concerne les sièges attribués aux sunnites, aux chiites et aux grecs-orthodoxes. L'ancien chef du gouvernement prendrait comme colistiers deux candidats sunnites, un candidat chiite et un orthodoxe, bien que les deux dernières communautés aient droit à deux sièges chacune dans la capitale. Cela porte à penser que des obstacles empêchent la constitution d'une liste de coalition, avec M. Tammam Salam, président des Makassed. Aussi, le président Hoss voudrait-il laisser la porte ouverte aux alliances électorales.

ON DIT...

- Que des personnalités politiques se fixent des rendez-vous au moyen du Fax, après avoir appris que leurs lignes téléphoniques sont placées sous contrôle…

- Les éventuels candidats aux prochaines législatives ne cessent de prendre le chemin de Damas, pour s'assurer si le scrutin aura lieu dans le délai constitutionnel…

- Que des députés commencent à préconiser la reconduction de la présente législature pour une période variant entre deux et quatre ans…

...EN RACCOURCI

- Selon des sources officielles, le projet de décentralisation administrative mis au point, que le Conseil des ministres sera appelé à examiner au cours de sa prochaine réunion, prévoit la suppression de l'actuel découpage administratif (basé sur les mohafazats et les cazas) pour remplacer ces derniers par des "unités administratives". Les responsables continuent à affirmer qu'un tel projet n'a rien à voir avec les circonscriptions électorales.

- M. Talal Arslan, député d'Aley, préconise l'adoption d'une même loi électorale pour tout le Liban, qu'il s'agisse du mohafazat ou du caza. "Nous nous opposons à ce que le découpage de la montagne ait pour but de favoriser une classe politique au détriment d'une autre, sous le prétexte de préserver l'entente intercommunautaire", a-t-il déclaré.

OPINION

POURQUOI VEUT-ON ELIMINER LE LITTORAL DU METN ?

Rendons grâce à Dieu de jouir, à présent, du climat estival, ce qui exige la mise en marche des appareils pour le conditionnement de l'air, entraîne la fermeture des portes et des fenêtres et, partant, nous épargne les odeurs pestilentielles infestant l'atmosphère. Les élections sont, aujourd'hui, au centre des discussions; en particulier, le fait de savoir si elles auront lieu dans le délai constitutionnel ou si elles seront ajournées, après l'accession de Netanyahu au pouvoir en Israël, le Likoud pouvant être porté à faire vivre un été chaud au Sud, ce qui rendrait le déroulement du scrutin impossible. S'il en est ainsi, à quoi bon parler des odeurs nauséabondes et des climatiseurs ? Tout simplement, parce que la situation est devenue intenable. Le littoral du Metn n'est-il pas le prolongement de la capitale et Bourj Hammoud n'en est-il pas le coeur? D'aucuns proposent de brûler les ordures, à la manière des feux de joie qu'on allume à l'occasion de la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix. Ainsi, en toute simplicité! C'est génial ! Mais ne perdons pas de vue que le fait de brûler les ordures, avec les rais, souris et tous les Insectes rampants qui y pullulent, se retourne contre les zones résidentielles; ce procédé est aussi dangereux que de remblayer la mer au moyen des déchets de toutes natures. Ces derniers comportent des matières toxiques qui affectent la richesse poissonnière, comme c'est le cas dans le lac de Karaoun. La question que l'on est en droit de se poser maintenant est la, suivante: Pourquoi le littoral du Metn est-i1 laissé à lui-même ai point d'être menacé des pires dangers? Cet état de choses cacherait-il quelque plan ? Et pourquoi cette insistance à le détruire ? Le président Hraoui a dit, à son sujet, qu'il paye son dû. De même, le bulletin de la Direction centrale de la statistique que ce que le Metn indique, a rapporté au Trésor durant le second semestre de 1995, dépasse les rentrées provenant de Beyrouth et des autres districts. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Voici les recettes versées au Trésor par les différents mohafazats: Beyrouth, 39.157 millions de livres; Tripoli, t t.533 millions; Békaa, 17050 millions; Jbeil et Kesrouan, 31.577 millions; Metn. Nord, 69.387 millions de livres. Une région d'une telle Importance, est-il permis de la sacrifier? Dans l'intérêt de qui et dans quel but? Où sont les responsables et pourquoi ne lui accordent-ils pas l'attention voulue? Où est le ministre de 1'Environnement et pourquoi ne met-il pas un terme à cette mascarade qui fait autant rire que pleurer? Sait-il que la fumée émanant de la décharge de Bourj Hammoud réduit la visibilité dans le secteur, à tel point que les automobilistes sont obligés d'utiliser leurs phares pour pouvoir poursuivre leur chemin? La santé des gens compte-t-elle si peu aux gouvernants? Puis, ce pays table sur le tourisme; si telle est l'image du Liban touristique, combien de touristes viendront-ils de notre côté, en prenant connaissance d'une situation aussi désastreuse?

NADIM EL-HACHEM.