"L’homme par qui le miracle arrive" pour la troisième fois au Liban

Il faut continuer à évangéliser pour combattre la dépravation des mœurs et freiner le recul de la religion

NOUS DIT LE PERE TARDIFF

«J’aime le Liban; la foi y est très vive», nous dit le Père thaumaturge.

On était venu voir un homme de Dieu. Il eut été plus aisé de rencontrer Dieu lui-même. Trois longues heures d’attente - en dépit du rendez-vous fixé - avant de pouvoir atteindre le Père Tardiff, religieusement gardé par des protecteurs d’une grande vigilance qui ont savamment su écarter les rares journalistes admis auprès de lui, ne les invitant même pas à se reposer à l’intérieur de leurs murs, malgré deux bonnes heures de route pour atteindre Ehden. Heureusement que Sœur Marie Sylvie Buisson était là, douce et chaleureuse, pour nous faire prendre notre mal en patience.

Mais l’attente en valait la peine, surtout que les raisons en étaient parfaitement défendables; le Père Tardiff épuisé par son long et exténuant périple, s’était effondré et avait dû prendre du repos, avant d’être en mesure de nous accorder cette interview exclusive. En présence, bien sûr, de Sœur Marie-Sylvie Buisson, membre de la communauté d’Emmanuel (FRANCE) qui a personnellement organisé la visite de Père Tardiff au Liban, en collaboration avec M. Roger Daher, président de “Radio Alleluia”. Le Père Tardiff est, enfin, là. De toute sa personne, émane cette vraie simplicité et ce bonheur de ceux que le Ciel a généreusement gratifiés des biens les plus inestimables, notamment la foi, la bonté et le don combien précieux de guérir les souffrances d’autrui. “Lève-toi et marche”, semblent constamment dire ses yeux clairs illuminés d’une confiance inébranlable en sa foi et en Jésus.

GUERI D’UNE TUBERCULOSE

- Père Tardiff, le Liban et le monde vous considèrent comme un saint homme, capable de guérir des pires maux. Comment ce don précieux de guérison vous-a-t-il été révélé?

“Je l’ai reçu après ma guérison. Vous savez que j’ai été guéri en juillet 1973 d’une tuberculose pulmonaire. Le Seigneur m’avait guéri en l’espace de trois jours. Je suis sorti de l’hôpital très heureux et j’ai commencé à assister aux prières charismatiques. “Chaque semaine, des malades venaient me demander de prier pour eux et je le faisais, mais il ne se passait rien. Août, septembre et octobre passèrent ainsi. Ce n’est que le 18 novembre que j’eus, pour la première fois, une guérison d’arthrite. J’ai alors découvert que le Seigneur m’avait donné le charisme de guérison. “C’est ce charisme qui se renouvelle dans l’Eglise universelle et beaucoup de personnes reçoivent ce charisme-là. Cela m’arrive à moi plus qu’aux autres, parce que je suis toujours dans “l’évangélisation et je célèbre beaucoup de messes pour les malades.”

DON SPIRITUEL

- Croyez-vous que ce soit une grâce de Dieu, innée ou acquise à force de méditation et de prière?

“Le charisme est un don spirituel que l’Esprit Saint nous accorde pour édifier l’Eglise. C’est un don que j’ai reçu et non acquis par l’effort, comme d’autres sont musiciens ou écrivains... Bien sûr que la prière et la méditation nous y aident, mais c’est l’Esprit Saint qui nous le donne.”

- A votre avis, c’est la foi de ceux qui vous implorent ou est-ce la vôtre qui apportent les guérisons?

“Une guérison peut être une réponse du Seigneur à la foi du malade ou à celle de ceux qui prient à son intention, comme lorsque Jésus a vu la foi des quatre hommes qui portaient le paralytique et lui a dit “Tes péchés te sont remis. Lève-toi et marche”. Il n’était pas dit que le paralytique lui-même avait la foi, mais ceux qui le portaient. “J’ai vu dans certains cas des guérisons qui étaient comme un appel à la foi. J’ai connu un païen à Taïwan qui ne se réclamait d’aucune religion. Pendant la prière pour les malades à l’université catholique, il passait devant cette université et y est entré pour se joindre à la foule qui y était réunie. Il marchait aidé de deux béquilles, suite à un accident de moto. Le Seigneur l’a guéri. Il est venu me dire: “Je ne suis pas chrétien, je ne suis pas baptisé et je suis guéri”. Il était très impressionné et a manifesté le désir de se faire baptiser. C’est pourquoi, on ne peut pas dire que la guérison dépend toujours de la foi du malade”.

Le Père Tardiff, des yeux qui semblent dire «Lève-toi et marche».

LE SAINT-PERE NOUS ENCOURAGE

- De quel œil le Pape voit-il vos prodiges? s’est-il prononcé à ce sujet?

“Le Pape nous encourage beaucoup. J’ai été pendant six ans au Vatican jusqu’en avril 96 représentant du ministère des Guérisons dans ce qu’on appelle le Conseil international du Renouveau Charismatique (C.I.R.C.). Après nos réunions, Sa Sainteté nous recevait toujours et on concélébrait la messe dans sa chapelle privée. “Il nous encourage toujours. Nous avons même prié pour la santé du Pape qui nous l’avait demandé.

- Que ressentez-vous au moment où s’opère une guérison? Est-ce une “force” qui vous quitte comme le miracle de Jésus et de l’hémorragique?

“Ce n’est pas une sensation physique. C’est la “parole de connaissance”, comme la prophétie et une certitude. Je reçois la personne guérie dans mon cœur et je connais jusqu’à son âge. J’ai, ainsi, senti qu’une femme de 68 ans derrière sa télé et qui souffrait des yeux était guérie. C’était vrai et elle est venue témoigner. Cela fait grandir la foi”.

- Vous insistez beaucoup sur la guérison des paralytiques.

“Il y a, c’est vrai, des cas plus fréquents que d’autres (selon le nombre d’atteintes): la paralysie, la surdité, les maladies des yeux (dont la myopie). Ces maladies affectent un grand nombre de gens, le cancer, également, les guérisons sont donc là plus nombreuses. Ce qui n’est pas fréquent, c’est la guérison du Sida.

LES MALADIES NE SONT PAS UN CHATIMENT

- Est-ce parce que certains pensent que c’est une malédiction de Dieu?

“Non, on ne peut pas dire cela. Toutes les maladies sont des conséquences du péché originel mais non un châtiment.

- Des personnes de religion musulmane figurent au nombre des personnes guéries par votre intermédiaire. Qu’en pensez-vous?

“Le Seigneur les appelle à la foi. Dieu est le Père de tous et guérit tout le monde même les païens. Pourquoi pas les musulmans? En Afrique, une femme est venue témoigner en disant: “Je suis musulmane et je suis guérie”.

- Les malades guéris le sont-ils définitivement? D’aucuns parlent de guérison psychologique ou momentanée?

“On peut, peut-être parler de guérison psychologique chez les paralytiques qui n’ont jamais pu ou osé se lever. Le Seigneur leur donne la force de le faire; c’est là qu’intervient l’élément psychologique, mais ils sont quand même guéris! Ils marchent!

“On ne peut parler de guérison psychologique quand il s’agit d’un cancer, d’une myopie ou d’un conduit auditif initialement inexistant. Sœur Marie Sylvie Buisson intervient ici pour dire: “Nous avons effectué une étude sur 200 cas de guérison. 50 cas intéressants ont été parfaitement examinés (cancers, tympans inexistants) et 14 retenus, indiscutables.. «L’action de Jésus, ajoute le père Tardiff, opère de vraies guérisons. Mais ce sont certains malades qui s’illusionnent être guéris. Hier soir, à Ehden, une équipe de médecins a entrepris d’enregistrer et de confirmer des guérisons dans la foule.

IL FAUT TOUT VERIFIER

- Jésus lui-même a été accusé d’imposture. Ne craignez-vous pas qu’on vous porte la même accusation?

«Saint Paul nous dit: «Vérifiez tout, gardez ce qui est bon» tel est mon argument de réponse. Pour nier, il faut d’abord vérifier. C’est Jésus qui décide des guérisons, pas moi, ni le malade qui s’illusionne. C’est l’Esprit Saint qui me les révèle par la «parole de connaissance». Il y a toujours plus de guérisons que je n’en annonce.

- Que signifie pour vous le Liban? Qu’a-t-il de spécifique?

«J’aime beaucoup le Liban, la foi y est très vive. Surtout, n’oubliez pas votre vie spirituelle et ne vous laissez pas étouffer par le matérialisme. «Dans certains pays d’Europe, c’est tout à fait différent. Quand je suis en Hollande, les gens sont là, nombreux, mais personne ne réagit; la foi est branlante. Au Liban, à l’annonce d’une guérison, tout le monde est heureux; on applaudit, on accourt pour témoigner».

IL FAUT CONTINUER A EVANGELISER

- Comment affronter d’après vous la dépravation des mœurs et le recul de la religion?

«La seule solution est de continuer à évangéliser. Il y a beaucoup de souffrances dans les pays où la foi recule. Les gens sont trop occupés par les biens matériels. Certains vont mourir avant d’avoir jamais prié et vont laisser ici-bas tout leur avoir. «J’encourage, également, les laïcs à évangéliser pas seulement les prêtres».

- Quel est votre dernier message?

«Ne pas oublier l’importance de la prière qui est l’âme de tout apostolat. Je terminerai par une citation tirée du Document sur l’Eglise (nº18) du Concile de Vatican II: «Dieu veut établir un dialogue amoureux avec tout homme et en ceci consiste la plus haute dignité de la personne humaine».

N.B.: Pour de plus amples informations, consulter les livres de Sœur Marie Sylvie Brisson «Rejouis-toi, Dieu t’aime,- Le Père Tardiff au Liban» et «Lève-toi et marche» présents dans toutes les librairies.

(Propos recueillis par NICOLE EL-KAREH)