CHARBEL WEHBE

CONSUL GENERAL DU LIBAN A MONTREAL

UNE PRESENCE ACTIVE

Charbel Wehbé, consul général du Liban à Montréal et également délégué-adjoint de l’OACI dont le siège est à Montréal.

Tous les Libanais connaissent le 40, Côte Sainte Catherine pour y avoir effectué une démarche, une formalité ou rencontré le dynamique maître des lieux, Charbel Wehbé, entouré d’une escouade de collaborateurs efficaces, répondant aux requêtes des citoyens à partir de bureaux informatisés. L’accueil y est simple et chaleureux comme le veut le consul général de Montréal, “capitale des Libanais du Canada”. Ceux-ci étant au nombre de 100.000, “on peut imaginer leurs problèmes qui sont ceux d’un grand village du Liban“. Charbel Wehbé est sollicité constamment “comme si j’étais un avocat jouant le rôle d’un conseiller juridique”, dit-il avec le sourire. Dynamique, efficace, persévérant, il a contribué à mettre sur rails, activer, développer ce “Spécial Liban-Canada”. Ces qualités qu’il a mises au service de “La Revue du Liban”, il les a développées autant dans ses rapports avec les Libanais qu’avec les autorités canadiennes.

Expliquant la réussite des Libanais, Charbel Wehbé qui est fier des performances des médecins libanais - quelque 200 à Montréal dont le chirurgien cardio-vasculaire Fady Bassil; le professeur Ghosn qui a sauvé Lucien Bouchard et Dr Joseph Ayoub, qui a soigné Robert Bourassa, décédé récemment - et de tous les Libanais qui se sont distingués dans l’industrie textile, la lingerie féminine où ils sont les premiers, l’alimentation, la restauration, soutient que “le Libanais est, de nature, homme d’affaires et réussit partout où il se rend. Comme le Canada est un pays de droit, d’ouverture et de tolérance, il était normal qu’il y réussît”. Par-delà le monde des affaires, 5 à 6 journaux libanais locaux sont édités en langue arabe dont: “Al-Moustakbal”, “Al-Raï”, “Al-Miraat”. Deux stations de radio: “Libanorama” et “Al-Mahatat”, ajoutées à la “Voix du Liban” qui diffuse sur le canal 24, chaîne ethnique de la télévision du Québec, font battre également le pouls du Liban. Il existe à Montréal plusieurs établissements religieux communautaires: l’évêché grec-catholique, l’archevêché maronite, trois grandes églises greques-orthodoxes qui relèvent de l’évêché de New-York. Une large communauté musulmane se déploie à Montréal: Al-Sayed Nabil Abbas représente le Conseil supérieur chiite: Cheikh Jamal Zahabi, le mufti de la République et cheikh Hassan Ezzddine, le cheikh Akl druze. Deux évêques arméniens (orthodoxe et catholique) veillent sur la très importante communauté arménienne dont la majorité vient du Liban. “Si le début de l’immigration libanaise remonte à la fin du XIXe siècle, relève le consul général, la première grande vague s’est effectuée au cours des années difficiles de la Première Guerre mondiale. Puis, il y eut la plus grande vague au cours de la guerre du Liban. “Entre-temps, au début des années soixante-dix, un bon nombre d’universitaires libanais, médecins surtout, sont venus achever leurs études et se spécialiser dans les universités du Québec. Le Canada leur offrait de grands avantages: des universités francophones et la technologie américaine. De plus, la nationalité et l’avantage du travail. La guerre les a surpris au Canada et leur spécialisation achevée, ils y sont restés. “Avec la guerre, des familles entières se sont déplacées au Canada. Le consulat général a connu, certes, des périodes très difficiles, mais il a maintenu le contact avec tous les Libanais, toutes tendances confondues. Aussi, les Libanais éprouvent-ils envers leur représen-tation diplomatique et consulaire estime et respect. Pour ma part, je suis toujours attentif à cette communauté. Par-delà les activités offi-cielles, j’aime maintenir une présence culturelle et artistique libanaise. L’an dernier, j’avais organisé une soirée culturelle avec le jeune pianiste Georges Badro. Pour le 16 décembre prochain, je projette une autre soirée avec une exposition de photos de Camille Zakharia et un récital de Georges Badro. Ce sont des manifestations auxquelles participent les représentants diplomatiques et consulaires”.

INITIER LE MOUVEMENT

Au niveau de ses rapports avec le gouvernement du Québec, Charbel Wehbé a suivi, depuis début 1995, la démarche suivante: “expliquer aux responsables québecois la situation d’après - guerre, afin de les convaincre de montrer plus d’intérêt envers le Liban.” En effet, les choses ont été dans ce sens-là, l’ambassade du Canada par toutes sortes d’efforts conjugués a rouvert ses portes à Beyrouth au printemps 1995. “Depuis mon arrivée à Montréal, j’ai eu la chance de rencontrer le maire de la ville, Pierre Bourque, avec lequel j’ai discuté de l’ouverture des institutions économiques québécoises vers le Moyen-Orient et, surtout, le Liban. Il m’a exprimé son souhait de visiter notre pays. J’ai travaillé à l’aboutissement de ce projet. Effectivement, une invitation officielle lui a été adressée. Quand sa visite fut annoncée, la Chambre de Commerce libano-canadienne est entrée en ligne pour aider à sa réussite et sensibiliser les hommes d’affaires canadiens. Vous savez, il faut commencer, créér, initier le mouvement .” “Un proverbe arabe dit: Le mouvement est bénédiction. Il faut continuer à prendre des initiatives et recommencer si l’on échoue. Ainsi, on réinsère le Liban dans le circuit international.” “Pour ma part, j’aime mon métier et j’aime servir le Liban, là où je me trouve.”