BRESIL-LIBAN:
LA VISITE DU MINISTRE BRESILIEN DES RELATIONS EXTERIEURES COURONNEE PAR LA SIGNATURE D’ACCORDS AERIEN ET CULTUREL
Au cours de sa visite au palais de Baabda, le ministre Luiz Felipe Lampreia a invité le président Hraoui à se rendre au Brésil.
Le développement des relations libano-brésiliennes est en bonne voie. Au cours d’une visite officielle de quatre jours dans notre pays, le ministre brésilien des Relations extérieures, M. Luiz Felipe Lampreia a rencontré les principaux responsables libanais: Le président de la République M. Elias Hraoui, le Premier ministre M. Rafic Hariri, le président de l’Assemblée M. Nabih Berri et le ministre des Affaires étrangères Me Farès Bouez. Cette visite des plus fructueuses a été couronnée par la signature d’accords bilatéraux aérien et culturel. Et un accord-cadre de coopération est en voie d’élaboration pour une série d’ententes possibles entre les deux pays dans des domaines variés.
Il faut reconnaître qu’entre le Liban et le Brésil, les relations ont toujours été très spéciales et chaleureuses du fait même que cette République fédérative sud-américaine abrite le plus grand foyer de l’Emigration libanaise. Et le nombre de Brésiliens d’origine libanaise est évalué à près de 10 millions sur une population de plus de 160 millions d’habitants qui peuplent ce vaste pays-continent. D’ailleurs, dans les diverses allocutions prononcées lors des rencontres et repas officiels, l’accent a toujours été mis sur la formidable présence libanaise au Brésil ayant fait naître une amitié libano-brésilienne perçue comme “une référence dans le tableau de nos relations avec le reste du monde”.
“NOUS SOMMES FIERS DE LA COMMUNAUTE LIBANAISE”
Retraçant l’historique de cette amitié, le ministre Lampreia a notamment déclaré: “Vous savez que notre Empereur Pedro II est venu au Liban en 1871 et 1876, en voyage privé. Lors d’une de ces visites, il a parlé du Liban comme d’un “monde nouveau”. Le Liban, disait-il, “se dresse devant moi avec ses cimes enneigées, son aspect sévère, comme il convient à cette sentinelle de la Terre Sainte”. Mais aujourd’hui pour nous, le Liban est aussi la mère-patrie, la mémoire et la source d’identité, plus ou moins lointaine d’une énorme communauté d’origine libanaise, parfaitement intégrée dans la vie et la culture de notre pays, vivant dans une harmonie exemplaire au sein de la société brésilienne dont elle fait indissolublement partie. Nous sommes fiers de cette communauté, la plus grande qu’il y ait au monde, plus nombreuse même, dit-on, que la population tout entière du Liban. Elle se répand dans tous les coins du territoire brésilien, dans des villages lointains où parfois le progrès n’est arrivé que par la main des immigrants libanais, hommes d’affaires et ouvriers inlassables, poussés à une destinée nouvelle par cette force secrète que donnent l’espoir et la confiance. Le ministre brésilien a également rendu un hommage accentué sur la contribution que la communauté libanaise a apportée à la construction et au développement matériel et spirituel du Brésil. “Nous sommes fiers également de ce que la communauté libanaise ait une participation toujours croissante à la vie politique, culturelle et économique du Brésil, et surtout de ce que cette participation augmente dans la mesure où la démocratie se plante dans notre sol par des racines aussi profondes que celles du cèdre qui représente si bien l’identité du Liban. Vous savez certainement qu’environ dix pour cent des membres du Congrès brésilien, quatre gouverneurs d’Etats de la Fédération ainsi que de nombreux maires et membres des corps législatifs, provinciaux et municipaux représentent la communauté libanaise dans la vie politique brésilienne. Cette donnée témoigne de l’influence et de la vigueur exceptionnelles de ces enfants et petits-enfants du Liban au Brésil. C’est cela qui nous permet de parler d’une relation spéciale entre le Brésil et le Liban...”. Le ministre a évalué à 10 millions le nombre de Brésiliens d’origine libanaise et a indiqué qu’il y a au Brésil 50 députés et 4 gouverneurs (sur 27), descendants de Libanais.
PREMIERS ACCORDS
Quant aux accords signés à l’issue d’entretiens au palais Bustros, il s’agit d’un accord en matière d’éducation et de coopération culturelle et d’un accord sur le transport aérien. A ces négociations, la délégation brésilienne présidée par le ministre Lampreia, comprenait l’ambassadeur du Brésil au Liban, M. Brian Michael Frazer Neele, le chef du département du Proche-Orient à Itamarati, M. Anuar Naës et quatre autres diplomates. Côté libanais, la délégation présidée par le ministre Bouez était formée du secrétaire général du palais Bustros, M. Zafer El-Hassan, de l’ambassadeur du Liban à Brasilia, M. Ghazi Chidiac et de responsables de divers départements au palais Bustros. Au cours de sa rencontre avec le chef de l’Etat, M. Lampreia a adressé une invitation au Président Hraoui à se rendre au Brésil, car depuis 1954, date de la visite du Président Chamoun, aucun chef d’Etat libanais ne s’est rendu dans ce grand pays ami. A son tour, le Président Hraoui a adressé une invitation au Chef de l’Etat brésilien à venir au Liban. Si ces deux visites d’Etat se concrétisent, les relations ne pourront qu’être renforcées et la coopération bilatérale plus fructueuse.
J.D.