Mgr GEORGES KHODR |
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Dès la première audience que m’a accordée Jean-Paul II, j’ai découvert en lui un homme désarmant de simplicité, de spontanéité et d’une grande modestie. Le vrai mystère de sa personnalité est d’être un homme de prière, donc effacé devant la face du Seigneur. Cela explique un courage rare qui lui a permis de lutter contre des pouvoirs politiques considérés comme inébranlables. Il n’a pas reçu de formation politique systématique, mais reste pourtant un fin analyste de la situation mondiale. Cela ne l’a pas empêché de rester ce qu’il fut dès sa jeunesse, un poète. «Ce qui fait la jeunesse de son esprit, c’est qu’il n’a pas cessé d’étudier. Venant d’une Pologne messianique - et il a cru à son messianisme - et d’un catholicisme conservateur, il se considère comme ayant été surtout formé par le Concile. Il reste qu’il a grandi avec l’œcuménisme et une ouverture sur les religions. Il manifeste une sensibilité à l’égard de notre région. Il est manifeste, cependant, que son intérêt particulier va à la théologie morale, à la culture surtout celle d’une Europe qui englobe la Russie et aux droits de l’homme. L’intransigeance chez lui s’allie à la sérénité. «Il est évident que le Pape ne dicte pas, ne peut pas tout dicter dans cette structure riche, complexe et diverse qu’est l’Eglise catholique. Les autres Eglises en attendent davantage. Nous espérons que Rome et nous, écouterons ensemble ce que “l’Esprit dit aux Eglises.»
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