La visite de Sa Sainteté le Pape, pour la première fois au Li-ban, visite tant souhaitée, tant attendue, décidée, reportée...., enfin décidée, restera l’un des plus grands événements religieux qui fera date dans les annales de notre pays. Lors de son court séjour, le Saint-Père célèbrera la messe dans la capitale, c’est-à-dire sur le terrain du diocèse maronite de Beyrouth qui a, à sa tête, l’arche-vêque Boulos Matar. Mgr Matar a, longtemps, présidé Caritas-Liban.

- Quelles sont les relations personnelles de l’archevêque de Beyrouth avec Sa Sainteté?
“J’ai rencontré, pour la première fois, le Saint-Père en 1990 où j’ai participé avec les prélats de la communauté de l’Eglise maronite à la messe nationale célébrée dans sa chapelle privée. Les archevêques faisaient la visite ad limina - (la visite des seuils apostoliques c’est-à-dire des Basiliques des apôtres Pierre et Paul) - qui a lieu tous les cinq ans. “J’étais à cette époque président de “Caritas-Liban”. Sa Béatitude le patriarche Sfeir et feu Mgr Joubeir archevêque de Tripoli, m’ont présenté à Sa Sainteté qui a fait montre d’un très grand intérêt à l’œuvre de Caritas-Liban, prouvant qu’il était parfaitement au courant de notre action. Il m’a béni et encouragé en me disant: vous avez beaucoup à faire pour aider tous ceux qui ont besoin et ils sont nombreux au Liban. “Notre seconde rencontre a eu lieu dans le cadre d’une assemblée plénière de tous les présidents catholiques des commissions œcuméniques dans le monde”. Mgr Boulos Matar poursuit: “Par ailleurs, le Saint-Père m’a confié, successivement, en 1991 et 1996 la charge de visiteur apostolique ou de conseiller pontifical de l’Ordre mariamite maronite de Louaizé et de la congrégation des Sœurs de La Croix. “Je continue aujourd’hui cette tâche qui dure depuis cinq ans. Cela m’a donné l’occasion de rencontrer Sa Sainteté deux fois et de m’entretenir avec lui des problèmes de la vie religieuse au Liban. “Et lors du synode pour le Liban, nous pouvions rencontrer Sa Sainteté tous les jours, durant les séances de travail, car il tenait à sa présence avec nous du matin au soir. “Enfin, dernièrement et suite à ma prise en charge du diocèse de Beyrouth, j’ai eu le privilège d’une audience particulière avec le Saint-Père. J’ai ressenti tout le désir qu’il avait de venir au Liban. Nous nous sommes entretenus sur le présent et l’avenir de ce pays, sur son message de coexistence pacifique et de fraternité entre toutes les composantes de la population et sur l’importance du diocèse de Beyrouth où vit la moitié des Libanais et qui peut incarner ce message. J’ai demandé au Saint-Père une bénédiction spéciale pour ce diocèse, ses prêtres et sa population chrétienne et non- chrétienne. Il me l’a accordée de tout cœur, en me souhaitant plein succès dans ma nouvelle tâche”.

LE CALICE ET LA PATÈNE DE LA CATHÉDRALE St GEORGES POUR LA MESSE CÉLÉBRÉE PAR SA SAINTETÉ JEAN-PAUL II

L’archevêque de Beyrouth nous informe: “Lors de son séjour, le Saint-Père célèbrera la messe dans la capitale, sur le diocèse de Beyrouth. Il nous accorde le privilège de célébrer l’Eucharistie en se servant du Calice et de la patène de la cathédrale St Georges qui se situe en plein cœur de la capitale et ressemble par son site et par l’amour que lui réservent tous les Libanais à la cathédrale de Notre-Dame de Paris, puisque cette cathédrale a été, pendant plus d’un siècle, le lieu de rencontre de tous les chrétiens du pays et le lieu de culte pour toutes les grandes occasions nationales. La messe du Saint-Père sera célébrée sur un terrain pris sur la mer, près de la base navale du port. L’emplacement peut accueillir plus de 250.000 personnes. “Nous allons y installer le podium spécial pour la célébration et y disposer 70.000 chaises réservées aux officiels; d’autres aux handicapés et aux personnes âgées, puisque l’ensemble du peuple restera debout durant la messe comme cela se passe partout ailleurs dans le monde. “La messe de Beyrouth débutera le dimanche 11 mai à 9h30 du matin. Tous les prêtres, de toutes les paroisses, sont priés de ne pas célébrer la messe dans leurs églises, ce jour-là, afin de leur permettre à eux et à leurs fidèles de participer à la messe du Saint-Père. C’est pourquoi, nous prévoyons la concélébration avec le Saint-Père de 70 archevêques, mille prêtres; la présence de 2.000 religieuses et 2.000 officiels de toutes les confessions et près de 300.000 personnes. Une certaine logistique pour la sécurité est prévue et une autre pour le transport des fidèles”. Mgr Boulos Matar conclut: “Nous espérons que cet événement, qui marque l’histoire de la chrétienté au Liban et au Proche-Orient, permettra aux Libanais d’être plus unis, de croire plus profondément dans la mission de leur pays et d’approfondir leur véritable réconciliation. “Le Saint-Père vient dans ce pays pour montrer son attachement aux valeurs qu’il représente: valeurs de liberté, de convivialité. Nous souhaitons que tous les Libanais soient ainsi au rendez-vous avec ce grand moment de leur Histoire”.