L’ARCHEVÊQUE GREC-CATHOLIQUE DE BEYROUTH ET JBEIL Mgr HABIB BACHA: “SA sainteté LE pape jean-paul II Pèlerin de la Terre des Hommes.” |
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Ce n’est pas d’hier que le Pape Jean-Paul II
a décidé de se rendre au Liban. En plusieurs circonstances,
il a exprimé son ardent désir d’effectuer son pèlerinage
en cette terre qu’il a toujours considérée comme une terre
biblique, dont le souvenir est maintes fois évoqué dans l’Ancien
Testament. Et plus encore, dans le Nouveau Testament qui rappelle les nombreux
passages du Christ dans la Phénicie, sa rencontre avec la Cananéenne
dont il a guéri la fille, son évocation fréquente
de Tyr et de Sidon et de Sarfat Saïda, l’actuelle Sarafand. Le Liban
n’est-il pas, aussi, l’un des premiers théâtres de la mission
des Apôtres et, plus particulièrement, de Saint Paul? Ses
adieux déchirants aux chrétiens de Tyr, sur les rives de
cette ville, sont inoubliables. Plus tard et avant même le Concile
d’Ephèse (431) qui a défini le dogme de la maternité
divine de la Sainte Vierge, les chrétiens de Tyr n’ont-ils pas érigé,
en l’honneur de la Théotokos, un sanctuaire dont les vestiges ont
été retrouvés? Il y a, aussi, le fameux Cana, dans
les environs de Tyr et dont une tradition atteste l’authenticité
comme site du premier miracle accompli par le Christ. Enfin, le site d’Al-Mantara,
à Maghdouché, est le témoin d’une tradition antique,
désignant l’endroit où la Sainte Vierge attendait son fils
durant ses pérégrinations en terre de Phénicie. C’est
donc en pèlerin que le Saint-Père vient au Liban, bien qu’il
ne dispose pas de beaucoup de temps pour visiter, géographiquement,
tous ses sites bibliques. Mais il vient surtout en pèlerin de l’Homme.
Le Liban l’intéresse, non seulement en tant que témoin d’une
civilisation passée et d’une histoire chrétienne enracinée
séculairement dans sa culture, mais il l’a affirmé à
plusieurs reprises - en tant qu’échantillon rare d’une convivialité
ethnique et religieuse. «Le Liban est plus qu’un pays: c’est un message!»
Durant les quelques repas que nous avons eu la joie de partager avec le
Saint-Père, en tant que membres du Comité pré et post-synodal,
nous avons compris combien le Pape Jean-Paul II connaissait la situation
du Liban, les souffrances que ce pays a endurées durant les années
de guerre et combien il désirait apporter quelque soulagement à
la tragédie dont il a été victime. Tout dernièrement
encore, dans une conversation qu’il a eue avec Sa Béatitude le patriarche
latin de Jérusalem, il a fait cette confidence: «Enfin, mon
rêve de visiter le Liban va se réaliser! C’est un beau rêve.
J’ai toujours aimé ce pays pour lequel j’ai tellement prié,
afin qu’il soit sauvegardé ainsi que son peuple, toutes communautés
confondues». Le Pape Jean-Paul II est donc le Pèlerin qui
vient à la rencontre d’un peuple, dans toute la diversité
de ses composantes, toute la richesse de sa culture et de son patrimoine
dialogique. C’est pourquoi, il a tenu à célébrer une
liturgie d’union nationale et spirituelle, en plein centre-ville, où
tous les Libanais peuvent accéder, pour exprimer leur joie de se
rencontrer autour d’un ami commun, qui porte tous les Libanais dans son
cœur et dans sa prière.
RENCONTRE AVEC LES JEUNES |