
Photo-souvenir des participants à la conférence
à l’issue de la séance de clôture.

Le président Berri coupant le ruban tendu à
l’entrée de la salle où
était organisée l’exposition de photographies sur le massacre
de Cana...
La conférence de l’Union des parlementaires arabes (UPA) qui
a tenu ses assises au siège de la Ligue arabe au Caire au début
de la semaine, fut une occasion de passer en revue la conjoncture régionale
et les moyens de mettre en œuvre pour faire face aux défis d’Israël
hostile à la paix juste et globale. Les participants ont renouvelé
le mandat du Dr Mohamed Jalal el-Saïd (Maroc) en tant que président
de l’UPA jusqu’à la fin de l’année courante. Par la suite,
le Dr Ahmed Fathi Srour, président du Conseil du peuple (parlement
égyptien), en assumera la présidence durant deux années,
à dater du 1er janvier 1998. De même, M. Noureddine Chakouch
a été nommé secrétaire général
de l’Union pour deux ans.
EXPOSITION SUR CANA
Au cours de la conférence et la veille de sa clôture,
les délégués ont assisté à l’exposition
de photographies illustrant le massacre de Cana (Liban-Sud), organisée
par la mission d’édition égyptienne pour l’édition
et la diffusion, en collaboration avec l’organisme médiatique de
soutien du Sud et de la Békaa ouest. Les délégués
ont exprimé leur solidarité avec le Liban et le Sud libanais.
Des allocutions de circonstance ont été prononcées
par le président Nabih Berri, son homologue égyptien, M.
Srour, ainsi que par M. Esmat Abdel-Majid, secrétaire général
de la Ligue arabe; Mohamed Obeid, directeur du ministère libanais
de l’Information, président de l’organisme de soutien au Sud et
Samir Rajab, président de “Dar At-Tahrir”. La délégation
libanaise dirigée par le président Berri, qui était
accompagné de son épouse, était formée de MM.
Hicham Dimachkié, ambassadeur du Liban en Egypte; Ali el-Khalil,
président de la commission parlementaire des Affaires étrangères;
Saleh Kheir, Fayez Ghosn, Abdo Bejjani et Khaled Saab, députés,
auxquels s’est joint M. Melhem Karam, président de l’Ordre des journalistes,
à l’invitation du président de la Chambre. M. el-Khalil avait
représenté M. Berri à la réunion préparatoire
de la conférence.

... et prononçant un discours, entouré du
Dr Mohamed Jalal el-Said
président de l’UPA; Esmat Abdel-Majid, secrétaire général
de la Ligue arabe
et Abdel-Kader Kaddoura, président du Conseil du peuple syrien.
HOMMAGE À BERRI
Les délégations ont rendu hommage aux louables efforts déployés
par le président Berri afin de prévenir les heurts entre
les congressistes, surtout lors des tractations autour de la présidence
de l’Union parlementaire arabe. Grâce à son intervention,
il a été possible d’aboutir à un compromis à
ce sujet, de même qu’à propos des commissions pour l’action
politique et économique et de la commission chargée d’étudier
le projet relatif au Marché commun arabe. Le document de travail
libanais sur ce dernier projet avait été adopté à
une grande majorité. Au cours de l’audience accordée aux
chefs de délégations par le président Hosni Moubarak,
le Raïs a félicité le président Berri pour l’initiative
du Liban par rapport au Marché commun “qui, a dit le chef de l’Etat
égyptien, est souhaité par tous les Arabes”. Et d’ajouter
en s’adressant au chef du Législatif: “Le Liban n’est nullement
seul dans la bataille qu’il mène pour reprendre complètement
son souffle; tous les Etats frères le soutiennent, des efforts étant
actuellement déployés et porteront leurs fruits prochainement,
à l’effet d’aider le Liban à recouvrer sa souveraineté
et sa vitalité”. Fait à signaler: la délégation
libanaise a été chaleureusement accueillie au double plan
officiel et populaire dans la capitale égyptienne. L’intervention
à la conférence du président Berri a produit un grand
effet, surtout lorsqu’il a dit: “J’enregistre avec fierté que la
diplomatie parlementaire arabe ayant proclamé sa solidarité
avec notre pays, lors de la session ayant suivi l’agression d’Israël
en juillet 1993 contre le Liban et suite au massacre de Cana, d’autant
qu’elle a réitéré la solidarité de l’UPA à
l’occasion des anniversaires des 14 mars et 18 avril, cette diplomatie
a réussi à mettre en valeur la cause libanaise, celle-ci
représentant le visage le plus sanguinaire et violent de la lutte
opposant le monde arabe à l’Etat hébreu”.
POUR UN RÔLE PLUS ACTIF DES PARLEMENTS
ARABES
M. Berri insiste sur la nécessité de mettre les
parlements arabes en mesure de s’exprimer autour des causes arabes dans
leur ensemble, “parce que nous représentons le Pouvoir législatif
responsable vis-à-vis des citoyens, alors que les gouvernements
représentent un Pouvoir responsable devant les parlements. “Aussi,
devons-nous être responsables de toute négligence par rapport
à nos justes causes, surtout celles liées au rôle de
notre nation dans le cadre régional. Partant de là, l’UPA
est concernée non seulement par le dégagement d’une conception
parlementaire en ce qui a trait au Marché commun arabe, mais également
d’une conception en rapport avec toute action arabe commune qu’il s’agisse
de celle concernant la sécurité nationale, sociale, alimentaire,
l’environnement, le développement humain, l’enseignement, l’information,
la culture, la santé et la démocratie”. Puis, M. Berri énumère
les causes ayant paralysé la volonté politique arabe durant
près d’un demi-siècle, empêchant l’élaboration
d’un mécanisme en vue de l’application des conventions interarabes:
paralysie de la vie parlementaire, mauvais usage du Pouvoir, etc...
NETANYAHU NOUS RASSEMBLE
Le chef de la délégation libanaise dit encore:
“Netanyahu nous rapproche aujourd’hui les uns des autres. Je vous préviens,
qu’une guerre froide est en voie d’être déclenchée
contre le monde arabe que tous considèrent comme un “homme malade”,
dont l’univers veut précipiter la mort pour partager ses richesses,
l’une d’entre elles n’étant pas le pétrole, mais l’eau, le
XXIème siècle étant celui des ressources hydrauliques
qui font l’objet de convoitises. “Ainsi, le Liban est menacé par
Israël qui convoite le fleuve du Litani et ses eaux souterraines».
Ensuite, M. Berri dénonce l’occupation des territoires arabes par
Israël qui s’emploie à judaïser Jérusalem et à
étendre son hégémonie au Proche-Orient, avant de déplorer
le triste sort connu par l’opération de paix, celle-ci étant
devenue impossible sous le régime du Cabinet israélien actuel.
«Au Liban et en Syrie, nous nous préparons au pire. Il en
est de même pour l’Egypte, alors que les Etats-Unis paraissent avoir
renoncé à leur rôle de parrain honnête».
Il termine en mettant l’accent sur la nécessité de consolider
la solidarité interarabe et d’assainir le climat arabe. «Je
l’ai dit il y a deux ans et je le repète aujourd’hui. L’UPA est
appelée à relever les défis auxquels elle est confrontée,
les plus impérieux étant en rapport avec la colonisation
sauvage et l’implantation des Palestiniens dans les pays où ils
sont actuellement installés».
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