Evénements de la semaine

AVANT DE PARLER DE SOLIDARITE
assainissons le climat arabe!

Réunis cette semaine au siège de la Ligue au Caire (notre photo), dix-huit représentants de pays membres participant à la conférence de l’Union parlementaire arabe, ont plaidé en faveur de la consolidation de la solidarité interarabe et statué sur des projets d’envergure, tels ceux relatifs au Marché commun arabe et au partenariat arabo-européen. Mais peut-on raffermir la solidarité et resserrer les rangs, avant d’assainir le climat et de mettre un terme aux dissensions interarabes? Ce serait placer la charrue avant les bœufs.

La semaine dernière, l’Emir du Koweit s’est dit «disposé à participer à une conférence élargie des souverains et chefs d’Etat arabes, même si le président Saddam Hussein devait y prendre part». Et ce, suite à l’intention prêtée au président Hosni Moubarak de réunir un sommet restreint au Caire qui rassemblerait autour du Raïs: le roi Hussein, le président Hafez Assad et M. Yasser Arafat, chef de l’Autorité palestinienne. Cette semaine, changement de ton à la conférence de l’Union parlementaire arabe (UPA) tenue au siège de la Ligue dans la capitale égyptienne. Deux points figuraient à son ordre du jour: déterminer le mécanisme adéquat en vue de la réalisation du Marché commun arabe et examiner les moyens à mettre en œuvre à l’effet de raviver la solidarité interarabe. Les travaux préparatoires de la conférence ont eu lieu mardi et mercredi en présence des représentants de dix-huit pays, quatre des vingt-deux Etats membres de l’organisation panarabe ne faisant pas partie de l’UPA: l’Arabie séoudite, le sultanat d’Oman, les Comores et la Somalie. Dès la première séance de travail, une altercation verbale a mis aux prises les délégués irakien et koweitien. Le premier ayant réclamé le soutien de ses collègues à un projet de résolution prévoyant «la levée immédiate du blocus imposé à l’Irak par l’ONU», le second s’y est opposé. «la levée du blocus, a-t-il observé, est tributaire de l’application par Bagdad des résolutions de l’ONU». Puis, il en a appelé à la conscience des parlementaires arabes «pour exercer des pressions sur l’Irak, afin qu’il libère tous les prisonniers de guerre koweitiens»... Cette altercation prouve que le climat arabe ne s’est pas encore assaini. Il importe donc de dissiper la tension qui caractérise les rapports entre plusieurs pays membres de la Ligue, avant de consolider leur solidarité. Sinon, il ne sera pas possible de resserrer les rangs de nos partenaires et, partant, de mettre en échec les plans d’Israël visant, comme l’a souligné mardi le président Nabih Berri, chef de la délégation libanaise à la conférence «à assujettir les Arabes, même en temps de paix, au service du peuple élu de Dieu». Le président de l’Assemblée nationale a, de plus, brossé un tableau sombre de la conjoncture régionale, disant que «le Liban et la Syrie s’attendaient au pire... la paix devenant impossible avec le régime en place à Tel-Aviv». Avant de conclure: «Unissons-nous pour affronter notre ennemi commun, déjouer ses machinations et ses complots». Etant donné la persistance des dissensions interarabes, il est inutile de parler de solidarité et de projets ayant l’envergure d’un marché commun et d’un partenariat euro-arabe. Il faut commencer par le début, c’est-à-dire par dissiper ces dissensions, faute de quoi aucun travail sérieux ne pourra être accompli à ce niveau... ... Car nous aurions placé la charrue avant les bœufs et débuté par là où nous devrions finir».


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