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LA PAIX IMPOSSIBLE AU P.O. OÙ ON APPRÉHENDE UN “BAIN DE SANG”?

“Le Liban et la Syrie se préparent au pire, la paix étant devenue impossible avec le régime israélien actuel”, a soutenu lundi le président Berri au Caire (notre photo). Mais le coordonnateur américain, Dennis Ross assure: “Le processus de paix n’est pas mort” et appelle Palestiniens et Israéliens à s’aboucher de nouveau. De son côté, M. Boern Godal, ministre norvégien des A.E. leur demande, aussi, de reprendre les pourparlers, “afin d’éviter un bain de sang.”

“Le Liban et la Syrie se préparent au pire, la paix étant devenue impossible sous le régime israélien actuel”, s’est exclamé le président Berri dans son intervention au cours des travaux préparatoires de la conférence de l’Union parlementaire arabe. Les propos, pour le moins préoccupants, du chef du Législatif qui n’a pas l’habitude de “parler pour ne rien dire”, faisaient écho à l’appel que M. Boern Godal, chef de la diplomatie norvégienne, en tournée dans la région, a lancé à Israël et à l’Autorité palestinienne, les invitant à retourner à la table des négociations “pour éviter un nouveau bain de sang”. Dans le même temps, le département d’Etat annonçait que la mission de M. Dennis Ross coordonnateur US, se heurtait à de “graves désaccords”. Avait-on besoin de cette précision pour le savoir? On sait que la question des implantations juives à Gaza et en Cisjordanie, ainsi que la construction de logements à l’intention de nouveaux colons juifs dans le secteur oriental de Jérusalem, constituent autant de pommes de discorde entre Israéliens et Palestiniens. On sait, aussi, que la partie palestinienne - et un proche d’Abou-Ammar l’a réaffirmé mardi-exige le gel de la colonisation juive, pour accepter de reprendre les pourparlers avec l’Etat hébreu. Or, Benjamin Netanyahu refuse de renoncer à la construction d’une colonie de peuplement (Har Homa) à l’est de la Ville sainte. Tel-Aviv demande l’intervention du roi Hussein “pour débloquer la situation”, alors qu’un conflit portant sur une question d’eau l’oppose à Amman. Quant au porte-parole du département de l’Etat, il continue à soutenir: “Les deux parties discutent avec nous de bonne foi et veulent reprendre le dialogue”. M. Ross affirme encore que “le processus de paix n’est pas mort” et, pour le relancer, il a suggéré une réunion informelle palestino-israélienne à la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis à Tel-Aviv. Le coordonnateur américain reconnaît qu’il lui reste beaucoup à faire, mais ne se laisse pas gagner par le désespoir... Quant au président Ezer Weizmann qui a rencontré, la semaine dernière, le président Arafat au passage d’Eretz, il justifie les tribulations actuelles par le fait qu’on se trouve à la veille des négociations sur le statut définitif. “Nous savions depuis longtemps que ce serait la phase la plus difficile”, a-t-il conclu. Que serait-ce quand il faudra statuer sur l’Etat palestinien ayant Jérusalem comme capitale, comme sur le retrait des territoires occupés au Liban-Sud, dans la Békaa ouest et le Golan?


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