DORY CHAMOUN:
“LE SALUT DU LIBAN? UN
CABINET D’UNION NATIONALE, EXTRA-
PARLEMENTAIRE”
LE LEADER DU PNL POUR UNE
SÉPARATION NETTE ENTRE LES POUVOIRS EXÉCUTIF, LÉGISLATIF
ET JUDICIAIRE
Maintenant un profil bas, Dory Chamoun,
leader du Parti National Libéral (PNL), n’en demeure pas moins un
des “décideurs” qui ont le plus de poids dans la vie nationale.
Venu tard à la politique en raison de circons-tances familiales,
il s’y est jeté avec l’enthousiasme spécifique aux Chamoun.
Par Mary Yazbek Azoury.
Dory Chamoun, président du PNL, Nabil Tyan, responsable
de l’Information du PNL au cours de l’entretien avec Mary Yazbek Azoury.
Dany Chamoun, souriant à la vie, quelques heures
avant sa disparition.
Aux funérailles de Dany, Ingrid et leurs enfants
Tarek et Julian, on voit menant le deuil: Dory Chamoun, Walid Joumblatt,
Me Emile Najm. Debout, les enfants de Dory, Camille et Gabriel et le député
Pierre Daccache.
Le roi Abd el Aziz al Séoud entre le président
Camille Chamoun et sa ravissante épouse Zalfa.
Le président Camille Chamoun, son épouse
Zalfa, recevant le roi Paul de Grèce, son épouse la reine
Frederika, leurs enfants la princesse Sophie (aujourd’hui reine d’Espagne)
et le prince héritier Constantin de Grèce (aujourd’hui en
exil en Angleterre).
Dory Chamoun s’entretenant avec Mary Yazbek Azoury dans
les jardins du PNL.
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LES CHAMOUN? LES KENNEDY DU LIBAN
Un des noms les plus prestigieux de la politique non seulement libanaise,
mais aussi de la scène internationale. Le nom “Chamoun” veut dire
quelque chose à tout le monde. Et pour cause, les Chamoun sont au
liban ce que sont les Kennedy aux USA. Tout le monde se rappelle le charisme,
la beauté, l’élégance de ce couple formé par
Camille et Zalfa, béni de Dieu et doté par les fées.
Un couple qui a marqué sa place dans l’Histoire avec ses légendes,
ses adorateurs inconditionnels et ses critiques irréductibles. Pour
ou contre, les Chamoun ne laissent personne indifférent. Le fait
de porter ce nom, n’a pas facilité les choses pour les fils du plus
aimé des présidents de la République libanaise. Associé
à une période florissante du Liban, le charisme de Chamoun
attire les foules. La beauté, la bonté, les activités
sociales et culturelles de son épouse Zalfa, dépassent les
frontières du Liban. On se les dispute partout, tant dans les pays
arabes royalistes ou socialistes, qu’en Europe, aux Etats-Unis, en Amérique
latine, où la ferveur des foules ne concerne pas seulement les Libanais
d’origine.
DANY PREND LA RELÈVE JUSQU’AU TRAGIQUE
21 OCTOBRE 1990
Dory, l’aîné, licencié en Droit industriel,
préfère laisser à son frère cadet la politique.
Les deux jeunes gens sont sportifs, élégants, possèdent
le charisme de la famille, mais d’un genre différent de celui des
parents. Ils sont bien dans leur peau. Dany a hérité de son
père le goût de la politique. Il est excellent skieur (en
montagne et sur mer), cavalier, danseur, joyeux, bon vivant, blond comme
un scandinave. Dory est le tombeur des cœurs, il est aussi sportif, mais
préfère maintenir un profil bas dans la politique. Durant
la guerre maudite, il est le secrétaire général du
PNL, alors que Dany se met au service des “Tigres” du PNL. A ne pas oublier
que le nom complet du président est Camille Nemr (Tigre) Chamoun.
Les “Tigres”, quoique en quantité inférieure aux autres milices,
sont redoutables par leur ténacité, leur force, leur endurance
et leur discipline. A la fin de la guerre, au moment où tout semble
rentrer dans un ordre plus ou moins réel, a lieu le lâche
et multiple assassinat, ou plutôt massacre de Dany, de son épouse
Ingrid et de leurs deux jeunes enfants Tarek et Julian. La petite Tamara,
âgée de quelques mois, échappe par miracle au plus
odieux des crimes. Episode douloureux qui rappelle aussi les malheurs de
la famille Kennedy. C’est donc à Dory que revient de relever le
blason de la famille Chamoun.
DORY REPREND LA PRÉSIDENCE DU PNL
Dory, qui s’est presque installé à l’étranger, en
raison de ses engagements professionnels, n’hésite pas à
rentrer au Liban. Lui qui s’est toujours éloigné de la politique
active, tout en suivant les réalisations de son père et de
son frère, est obligé de par les circonstances de se jeter
dans la mêlée. Car il y a bien mêlée. Le pays,
bien qu’en apparence pacifié, est encore sous le choc de toutes
ces années de guerre et porte des séquelles visibles. Il
est clair que si la paix règne sur le terrain, les esprits sont
loin d’être pacifiés. Trop de rancœur, trop de sang versé...
Des gens bien-intentionnés essaient de l’éloigner du Liban.
Ils le mettent en garde. Pourquoi rentrer? S’il ne fait pas partie de la
clique au pouvoir, sa vie pourrait être en danger. Mais Dory refuse
de faire de l’opposition par correspondance. S’il doit prendre la relève,
il le fera au Liban et advienne que pourra. Il est là, superbe d’indépendance
et de franchise, les cheveux grisonnants. Il confie tout à Dieu
et à la Providence. Il prend la tête du PNL, ou plutôt
la base l’élit comme son nouveau chef. Il a beaucoup à faire:
réinstaurer la foi, réorganiser les services du Parti, faire
face aux défis d’une société en pleine mutation, préparer
le PNL aux paris du IIIème millénaire.
LE PNL: VÉRITABLE PARTI MULTICONFESSIONNEL
Fondé en 1958 par le président Camille Chamoun,
à la fin de son mandat présidentiel, le Parti National Libéral
est un des rares, pour ne pas dire l’unique parti politique multicon-fessionnel
du Liban. On compte parmi ses membres des ortho-doxes, des protestants,
des catho-liques, des druzes, des sunnites, des chiites, etc... C’est un
véritable melting-pot où nombre de Libanais se reconnaissent,
s’identifient. Quoique originaire de Deir el-Kamar dans le Chouf, les parti-sans
de Chamoun sont de tout le Liban. Dory est le seul leader oppo-sant (Taëf
ne lui sied pas) qui demeure au Liban et y mène une vie normale.
Membre du Rassemblement du 22 novembre 1996, qui groupe toute l’opposition,
il passe le plus clair de son temps à faire la navette entre la
France et le Liban. En France résident deux de ses alliés:
l’ancien président Amine Gemayel qui ne veut pas rentrer au Liban
et le général Michel Aoun qui, lui, ne peut pas rentrer sous
peine d’être saisi par la justice, au nom d’un contentieux financier.
Quant à Raymond Eddé qui, en contact régulier avec
Dory Chamoun, fait cavalier seul, il est opposant aussi mais non pas membre
du Rassemblement du 22 novembre. En fait, Raymond Eddé qui est d’une
génération plus âgée que tous les autres, aime
mener bataille à sa guise. Aussi, est-ce au leader du PNL que “La
Revue du Liban” adresse ses questions. Assiste à l’entretien M.
Nabil Tyan, chargé du bureau d’information au PNL.
TAËF N’A PAS ÉTÉ RESPECTÉ
Dory Chamoun nous reçoit au siège du PNL à
Sodeco. Très simple, tenue décontractée, sans étalage
de gardes ostentatoires, une photo du président Chamoun sur un mur,
le drapeau libanais à côté du drapeau du PNL dans un
coin, des roses magnifiques dans le jardin qu’on aperçoit par la
fenêtre. Direct dans ses propos, Dory représente la force
active, s’exprime clairement, ne finasse pas à la manière
des Libanais, ces “bavards de l’arrière-garde”.
La Revue du Liban: - Il semble que le PNL se soit montré plus
sage, plus réservé, après l’affaire des arrestations
en fin d’année, surtout après son intense activité
au cours du second semestre 1996. Pourquoi?
Dory Chamoun: “Nous avons été obligés de le faire,
car la plupart de nos adhérents sont des jeunes gens. Et nous avons
pensé que c’était plus sage de ne pas les exposer à
des vindictes arbitraires ou personnelles. Sachant que les manifestations
sont plus ou moins interdites, qu’il y a toujours des provocateurs, nous
avons préféré choisir le profil bas pour ne pas risquer
inutilement nos jeunes adhérents à des vexations. “En fait,
nous avons reculé pour mieux sauter.”
La R.D.L.: - On a entendu parler de la restructuration au sein du
parti. On a entendu parler aussi d’une diminution dans le nombre d’adhérents.
Y a-t-il une désaffection à l’égard du PNL?
D.C.: “En effet, nous avons restructuré le parti. Cela s’imposait.
Par ailleurs, nous avons procédé à l’exclusion de
certains membres qui nous semblaient être plutôt des agents
provocateurs. “Par contre, nous avons assuré une participation de
jeunes gens réellement convaincus de notre cause. Peut-être
avons-nous perdu en quantité, mais certainement pas en qualité.”
R.D.L.: - Qu’est-il advenu du Rassemblement du 22 novembre?
D.C.: “Il existe toujours, mais nous choisissons nos activités.
Par exemple dans l’affaire Abou-Rizk, nous avons été présents
à la réunion qui s’est tenue en appui à l’ancien président
de la CGTL. “Mais en effet, notre activité a diminué, du
fait de la conjoncture nationale et régionale. Nous n’avons pas
intérêt à nous exposer à un moment où
cela serait inutile, sans profit pour la cause, pour le parti et pour le
Liban.”
R.D.L.: - Que pensez-vous de l’après Taëf?
D.C.: “ Taëf n’a pas été respecté. L’édifice
était branlant dans sa conception, il l’est encore plus dans son
application. Les six gouvernements qui se sont succédé depuis
1990 ne constituent pas des gouvernements de pacte national, comme l’a
stipulé Taëf. La représentation chré-tienne et
“libanaise” en général dans le pouvoir, manque de poids politique
et d’assises populaires, à l’opposé des confessions mu-sulmanes.”
L’EXHORTATION PAPALE: LA SEULE VOIE DE SALUT
R.D.L.: - Que pensez-vous de l’Exhortation apostolique et de la
visite papale au Liban?
D.C.: “La visite du Saint-Père au Liban a été
un grand bol d’oxygène pour les chrétiens et les musulmans...
En fait, le Liban se croyait oublié de la terre. La visite papale
nous a replacés sur la carte du monde”.
R.D.L.: - Pourtant le président Chirac était venu à
deux reprises au Liban...
D.C.: “Je ne voudrais pas minimiser la portée de la visite du
chef de l’Etat français. Bien sûr qu’elle a été
favorable au Liban. Les Français ont apporté une aide technique
et humaine fort appréciables, surtout après l’opération
“Les raisins de la colère”; tout cela est très positif. Hélas,
la France n’a pas les moyens de ses ambitions politiques, surtout avec
l’étranger. Elle fait tout ce qu’elle peut, mais ne peut réellement
contrer la position et les possibilités américaines”.
R.D.L.: Pourquoi les USA négligent-ils le Liban?
D.C.: “La politique américaine est une politique d’intérêt.
Elle n’est pas faite d’intelligence et de morale. Ayant réalisé
qu’il est de son intérêt de s’allier à de plus forts
que le Liban, elle a laissé tomber le pays des Cèdres. Cela
ne veut pas dire que la cause est perdue, mais nous devons déployer
de sérieux efforts pour être repris en considération
par les Américains.”
R.D.L.: - Quelle est selon vous la meilleure voie du salut pour le
Liban?
D.C.: “C’est de réaliser l’Exhortation apostolique qui nous convie
à mettre de côté toute haine, à dialoguer ensemble
musulmans et chrétiens; enfin, à essayer de nous aimer les
uns les autres, de nous accepter les uns et les autres, mais non pas en
tant que vainqueurs et vaincus, ou supérieurs et subalternes. C’est
pourquoi il faut reconsidérer la représentation chrétienne
au sein du pouvoir exécutif”.
R.D.L.: - Participeriez-vous à un Cabinet d’union nationale?
D.C.: “Un véritable Ca-binet d’union nationale, oui. Mais pas
d’un semblant avec des éléments qui ne représentent
vraiment per-sonne, issus d’un parlement aux élections truquées”.
R.D.L.: - Vous êtes donc pour un Cabinet extra-parlementaire?
D.C.: “Oui. J’estime que c’est le seul moyen d’appli-quer la séraparation
des pouvoirs”.
R.D.L.: - Mais il y a des opposants au parlement?
D.C.: “Oui, oui... Mais nous savons ce que c’est! Tout cela est parodie.
Ils opposent, puis à l’exception de quelques-uns, ils accor-dent
la confiance au Ca-binet”.
LE VÉRITABLE PROBLÈME? LES PRÉSENCES
ÉTRANGÈRES
R.D.L.: - Comment sortir de cet enfer? Comment en finir avec la
“présence” ou “l’occupation” étrangères?
D.C.: “Il faut tout d’abord une union nationale. Notre force est dans l’unité.
Si nous opposons cela à la double ingérence étrangère,
nous aurons réalisé un grand pas. Mais tant qu’il y aura
des voix légales pour demander l’appui ou la présence de
la sœur-voisine, on ne pourra pas s’en sortir”.
LA RÉFORME DU DÉSÉQUILIBRE
INTERNE
R.D.L.: - Il semble que le mécontentement ne soit pas seulement
dans les rangs chrétiens...
D.C.: “En effet, autrefois des partis étaient satisfaits, d’autres
ne l’étaient pas. Mais actuellement les mécontents sont nombreux,
pour des raisons différentes, mais ils le sont dans le camp chrétien
et dans le camp musulman. “Avec l’indépendance est apparu le concept
de la double négation: non pour l’Orient et non pour l’Occident.
La crise de 1958 s’est renouvelée sous un nouvel aspect. Le conflit
interne s’est centré sur la réforme et la souveraineté.
De nos jours, la réforme a besoin elle-même de réforme
et la souveraineté a besoin de souveraineté. “Il faut commencer
par restaurer l’état de coexistence. C’est ce qu’a recommandé
le Pape Jean-Paul II. C’est le “chantier” de reconstruction le plus important:
reconstruire la coexistence sur des fondements solides entre le peuple
lui-même, d’une part et la communauté et l’Etat, d’autre part.
Le point de départ réside dans ce qui suit: “Savoir que la
coexistence entre communautés et individus est un acte de conviction.
On retrouve cette coexistence dans la pratique et non dans la parole. “Il
faut admettre, aussi, qu’un déséquilibre existe, aussi, au
niveau de la coexistence et de l’Etat. “Traiter ce déséquilibre
est une priorité.”
R.D.L.: - Avez-vous un projet de substitut à Taëf?
D.C.: “Oui, bien sûr, c’est dans l’application de l’Exhortation
apostolique qui doit être le “modus operandi” idéal pour tout
Libanais authentique. “Huit ans après, les accords de Taëf,
les clauses les plus importantes ne sont pas encore appliquées.
A savoir: - Le retrait des forces syriennes. - Le désarmement de
toutes les milices, je dis bien “toutes”. - Le retour des déplacés
à leurs régions d’origine. - Les élections des moukhtars
et des conseils municipaux, en prélude à des élections
libres et représentatives de la volonté des citoyens. - La
formation d’un Cabinet d’entente nationale (issue après une réconciliation
générale nationale). Ce Cabinet serait chargé d’élaborer
une loi électorale et de superviser des élections libres
démocratiques. “La réconciliation est une des conditions
sine qua non de tout. “La sauvegarde de la formule libanaise est, pour
le Saint-Père l’une des tâches les plus urgentes et les plus
nobles que le monde d’aujourd’hui doit assumer.”
RAPPORTS PERSONNELS AMICAUX AVEC WALID JOUMBLATT
R.D.L.: - Quels sont vos rapports avec Walid Joumblatt?
D.C.: “Sur le plan personnel, nous sommes et resterons amis. Beaucoup
de choses, une histoire commune nous lient. Il est vrai que sur le plan
politique, nos points de vue divergent, mais ce n’est pas une raison pour
nous haïr. L’important est de dialoguer, de nous comprendre, d’accepter
la différence.”
R.D.L.: - Quels sont vos rapports avec le chef de l’Etat? Avec le
chef du Législatif et le président du Conseil?
D.C.: “Nous naviguons sur deux planètes différentes.
Nous sommes sur deux lignes parallèles. Le Pouvoir qui se trouve
en place par la volonté des Pouvoirs étrangers et non par
la volonté du peuple libanais, ne peut être reconnu par nous.”
R.D.L.: - Avec qui maintenez-vous des contacts?
D.C.: “Avec de nombreux pays amis. Je voyage souvent et rencontre partout
des responsables des pays amis. Nous avons des Associations d’amitié
libano-australienne, libano-canadienne, libano-américaine et, à
travers ces associations, nous sommes en contact permanent avec la diaspora
libanaise et avec des sympathisants des pays amis. J’ai aussi d’excellentes
relations personnelles en Jordanie, en Arabie séoudite, en Egypte
et dans les pays du Golfe. Le Pouvoir n’a pas réussi à nous
isoler.”
R.D.L.: - Avez-vous des projets de voyage imminents?
D.C.: “Oui, je quitte à la fin du mois pour l’Australie, la Nouvelle
Zélande et ferai quelques visites sans doute dans des pays européens.
J’en reparlerais à mon retour, comme on dit au Liban “Inch’Allah”.
“Que les Libanais se rassurent, ils ne sont pas seuls.”
R.D.L.: - Vous semblez très proche de Bkerké?
D.C.: “Evidemment, Bkerké demeure la référence.
S.Em. le cardinal patriarche est un homme à principes qui pense
libanais et travaille effectivement pour tous les Libanais, pour leur dignité
humaine.”
RÉALISTE ET OPTIMISTE
R.D.L.: - Que pensez-vous de notre diplomatie?
D.C.: “On ferait bien de réduire le nombre d’ambassades et de
renforcer les grandes... Nous n’avons pas besoin de tout cet étalage.
Des consuls, des chargés d’Affaires sont amplement suffisants dans
certains pays. D’autant plus que la réciprocité dans beaucoup
de cas n’existe pas.”
R.D.L.: - Croyez-vous que les récentes élections en
France vont affecter les relations libano-françaises?
D.C.: “Je ne le pense pas. La France qu’elle soit socialiste, gaulliste,
chiraquienne ou autre reste fidèle à ses amitiés,
à ses engagements internationaux. Puis, tant que le chef de l’Etat
est le président Chirac, la politique étrangère française
restera telle quelle.”
R.D.L.: - Que pensez-vous de l’embargo américain, qui interdit
aux sujets U.S.A. de venir au Liban?
D.C.: “Je pense que c’est dans l’intérêt de tous. Tant que
l’Etat libanais ne contrôle pas tout son territoire, il est certain
qu’il vaut mieux éviter les incidents ou tenter les provocateurs;
nous n’avons pas besoin d’un accident bête pour salir encore plus
notre image à l’étranger. “Quant aux hommes d’affaires américains
et même certains officiels, ils sont en train de s’arranger pour
venir quand même au Liban. Par conséquent, il n’y a des problèmes
qu’au niveau du tourisme et en attendant des jours meilleurs, il est préférable
que le tourisme de masse américain aille ailleurs.”
R.D.L.: - Etes-vous optimiste quant à l’avenir du Liban?
D.C.: “Je suis optimiste et surtout réaliste. Nous devons faire
des efforts et je suis sûr qu’un jour, très prochain espérons-le,
le Liban va recouvrer son indépendance, sa liberté, son intégrité
et sa souveraineté.”
R.D.L.: - Quel est votre meilleur allié?
D.C.: “Le peuple libanais”.
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