Par MELHEM
KARAM
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I - EHUD BARAK ET LES VIPÈRES PERNICIEUSESII - CLINTON ET GEORGE MARSHALL... RÊVEUR APRÈS 50 ANS- I - Il n’existe pas de bonnes vipères. Le parti du Travail n’est pas Mère Teresa, ni l’Association de bienfaisance islamique des Makassed. Yitzhak Rabin, Shimon Pérès et Ehud Barak ne sont pas plus valables que Benjamin Netanyahu et plus compatissants à l’égard de la cause palestinienne. Le style est le style, l’intérêt d’Isarël étant au-dessus de toutes les considérations, car les Arabes n’entrent pas en ligne de compte pour l’Etat hébreu. Ehud Barak qui a évincé Pérès et assumé la présidence du parti du Travail, représente les ambitions d’un groupe idéologique et d’une génération spéciale d’hommes politiques. La plus importante détermination pour ce groupe est de s’attaquer à Benjamin Netanyahu le plus rapidement possible, peut-être avant la fin de l’actuelle législature (la Knesset), soit avant l’an 2000. Le fait pour le parti du Travail d’avoir jugé que Shimon Pérès, âgé de 73 ans, doit se reposer pour céder la présidence à un jeune comme Ehud Barak, âgé de 55 ans, a trouvé sa justification dans les milieux du parti. Ainsi, prend la place d’un leader d’origine polonaise, le dernier représentant des fondateurs de l’Etat hébreu en 1942. Un Israélien parmi les “durs” lui succède. La formation de Barak, ancien chef d’état-major ayant porté pendant trente-et-un ans la tenue kaki et s’est adonné à la politique depuis deux ans seulement, le distingue de son prédécesseur cultivé, connu pour sa longueur de vue, ayant mobilisé ses capacités pour magnifier le sionisme et la paix avec les Palestiniens, par la suite, depuis 1977. L’engagement de Ehud Barak vis-à-vis de la paix est clair. Cependant, les réserves par rapport aux accords d’Oslo, l’élargissement de la souveraineté ou l’idée de l’Etat palestinien admise, dernièrement, par le parti du Travail israélien, sont connues. Tous se souviennent qu’au début de 1977, Barak a encouragé la reprise de la colonisation juive à Jérusalem-est et ceci a gelé le processus de paix. Ehud Barak ne veut pas être l’héritier de Shimon Pérès, mais de Yitzhak Rabin qui a été assassiné en 1995, parce qu’il est comme lui, sous l’obsession de la sécurité. Cette considération joue en sa faveur. Les sondages d’opinion le donnent en tant que leader devançant Netanyahu, si des élections anticipées devaient avoir lieu maintenant, s’il n’est pas considéré comme le représentant de la gauche par rapport à l’actuel chef du gouvernement. A ce moment, tous les calculs sont possibles. - II - Qui a dit que les militaires ne peuvent être parfois plus aptes que les civils à comprendre les affaires écono-miques? George Marshall, ancien chef d’état-major de l’infanterie aux Etats-Unis, devenu par la suite, ministre d’Etat du président Harry Truman, a imprimé de son nom le plan Marshall qui a permis, de 1948 à 1952, à l’Europe occidentale de se débarrasser des décombres de la Seconde Guerre mondiale. En 1953, ce militaire ayant gagné la confiance de Roosevelt et de Truman, paraissait glacial, disant qu’il n’avait pas de sentiments, hormis ceux qu’il vouait à sa femme. Ses comportements et le plan portant son nom, lui ont valu le Prix Nobel de la paix. Il devait mourir six années plus tard à Washington, alors qu’il approchait de quatre-vingts ans. Aujourd’hui à l’occasion du cinquantenaire du plan Marshall, le monde a célébré l’anniversaire du 5 juin 1947, date à laquelle Marshall a lancé son programme européen de l’université de Harvard “contre la famine, la misère, le désespoir et l’anarchie”. Le projet visait à relever le standing de vie de l’Europe, y compris la communiste; il prévoyait l’octroi de treize milliards de dollars, 85 pour cent à titre de dons et quinze pour cent de prêts à long terme. Alors les Etats d’Europe l’ont accueilli avec un enthousiasme extrême, mais l’Union soviétique l’a rejeté, considérant qu’il portait atteinte à sa souveraineté. Les pays membres du Pacte de Varsovie lui ont emboîté le pas: la Pologne, la Hongrie, la Tchécoslovaquie, la Bulgarie et la Roumanie. George Marshal n’était pas le seul artisan de ce projet. Ce fut un acte collectif d’une poignée de diplomates américains, tels Averell Harriman, Dean Acheson, appuyés par des Européens: le Britannique Ernest Bevin, l’Allemand Conrad Adenauer et le Français Jean Monnet. L’accueil favorable par la France de ce projet, s’est traduit par l’éloignement des communistes du Cabinet Paul Ramadier. D’éminentes personnalités ont béni cette prise de position, entre autres: Georges Bidault, alors chef de la diplomatie et Maurice Couve de Murville, secrétaire général au Quai d’Orsay pour les affaires politiques. Le lancement du plan Marshal au printemps 1948 a coïncidé avec le blocus de Berlin et, une année plus tard, avec la signature à Washington du Pacte de l’Atlantique Nord. Il intevenait quatre années après la conférence de Yalta ayant partagé la vieille Europe en deux régions antagonistes, l’erreur étant, naturellement, supportée par Staline. Le président Bill Clinton, toujours prêt à réagir sauf avec Paula Jones, n’a laissé passer aucune occasion sans la mobiliser pour la gloire de l’Amérique. A la réunion de La Haye, il a encouragé l’élargissement de l’Union européenne aux pays d’Europe centrale et orientale, espérant leur adhésion rapide et affirmant que les portes de l’OTAN leur resteraient ouvertes. Devant les représentants de cinquante-quatre Etats membres du Conseil de la paix et de la coopération en Europe, il a salué le “processus historique”, sans toutefois donner des espoirs, ni prodiguer des promesses à ces Etats, de profiter d’un programme pareil à celui lancé par George Marshall en juin 1947. Le Premier ministre néerlandais, Wim Wok, président de l’Union européenne, a dit: “L’Europe a besoin, cette fois, de cent milliards de dollars et il est requis un plan Marshall pour l’Europe orientale, l’Afrique, l’agriculture polonaise, l’Irlande du Nord et les territoires palestiniens.” Quant au Général qui a dit n’avoir pas de sentiments, il repose en paix dans son éternité, car il ne rêvait pas de plus que cela. |
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