NOS PETITESSES ÉCLIPSENT L’EXHORTATION APOSTOLIQUE...

Les espoirs fondés sur la visite papale se sont-ils volatilisés moins d’un mois après la présence du Saint-Père parmi nous? La réponse à cette question, nous le craignons, semble être positive. Le Souverain Pontife s’est rappelé cette semaine à notre souvenir: à l’occasion du premier congrès des laïcs (notre photo), Sa Sainteté a adressé aux participants un message dans lequel il les engage “à être des édificateurs de paix, de dialogue et de réconciliation”. Les sphères officielles, elles, ont d’autres chats à fouetter...

Quelques semaines après sa visite, S.S. Jean-Paul II s’est rappelé à notre souvenir et a évoqué l’essentiel de l’exhortation apostolique ayant couronné le synode pour le Liban. En effet, à l’occasion de l’ouverture du premier congrès des laïcs qui tient ses assises dans nos murs, le Souverain Pontife a adressé aux participants un message dans lequel il les engage «à être des édificateurs de dialogue, de paix et de réconciliation». A l’issue de leur rencontre annuelle qui s’est tenue du 1er au 7 juin à Bkerké sous la présidence de S.Em. le cardinal Nasrallah Sfeir, les archevêques maronites venus de tous les diocèses, se sont prononcés «en faveur du dialogue entre les Libanais» et ont souhaité «le voir déboucher sur la réconciliation globale». Pour en revenir au message papal aux laïcs, le fait pour le Saint Père d’y avoir appelé au dialogue, à la paix et à la réconciliation, témoigne de son inquiétude de voir s’estomper les grands espoirs que notre peuple, dans toute ses composantes, a fondés sur sa visite pastorale. A vrai dire et comme nous le craignions, les espérances placées en elle se sont évaporées, dès le moment où le Souverain Pontife a quitté nos rivages. Nos problèmes internes et nos petitesses ont éclipsé l’Exhortation apostolique, à tel point qu’au plan officiel, on n’y pense plus ou si peu. Preuve en est que, nul dans les sphères gouvernementales, n’a entrepris de confier à une commission ad hoc le soin d’étudier les moyens de concrétiser les recommandations post-synodales. Les gouvernants sont préoccupés par des questions d’un autre genre, plus terre à terre. Puis, il y a tant d’impondérables qui les détournent de l’essentiel... Après la visite de S.S. Jean-Paul II - et même avant - la brouille de deux pôles du pouvoir entretenait un climat malsain au niveau de l’Autorité. Puis, il y a eu le problème posé par la CGTL, les élections partielles, la réforme électorale (proposée par le chef du gouvernement) qui a tout l’air d’une opération de diversion, etc... A chaque jour suffit sa peine! A présent, le Conseil des ministres se préoccupe de réactiver le secteur agricole et agro-alimentaire, affaire à laquelle il a consacré lundi une réunion spéciale. Au pouvoir en place, on est porté à répéter avec le Christ: «Martha Martha, vous êtes préoccupée par bien des choses à la fois, alors qu’il est demandé de s’occuper d’une seule». Les responsables savent, pertinemment, de quelle chose les Libanais ont un pressant besoin. Ils feignent de l’ignorer, parce qu’ils sont réfractaires au changement, lequel les priverait de tant d’avantages et de privilèges!