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UNE PAIX MIRACULÉE? |
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Capables de tous les prodiges abracadabrants,
les leaders des sept (Etats-Unis, France, Allema-gne, Italie, Grande-Bretagne,
Japon, Canada, plus la Russie, nouvellement convertie à la démocratie),
les plus importantes démocraties réunies à Denver
dans le Colorado sont, semble-t-il, déterminés, à
relever tous les défis, et à relancer le processus d’une
paix proche-orientale dans le coma, fondée sur le principe de «la
terre contre la paix», sur lequel reposent, les accords d’Oslo. Dans
une déclaration finale, le président Bill Clinton aurait
dit en substance: «Nous exhortons Israël et ses voisins à
ne pas entrepren-dre des actions qui entravent le processus de paix, préjugeant
du résultat des négociations sur le statut définitif
de Jérusalem et des territoires». Une allusion nette et claire
à la construction par Israël d’une colonie juive à Jérusalem-Est,
la partie arabe de la ville sainte annexée en 1967. Or, depuis le
début de ces travaux en mars 97, le processus de paix se trouve
dans l’impasse, confronté à une crise incontournable, - la
reprise des pourparlers entre Israël, la Syrie et le Liban, s’avérant
impérative pour parvenir à un règlement global et
définitif dans cette partie du monde. Le président Bill Clinton
et ses partenaires européens ont beau se réjouir de la réussite
du sommet de Denver, arguant que la paix au Proche-Orient est encore possible,
aussi difficiles que puissent en être les calculs et les entraves!
Entre-temps, le Liban, toujours marginalisé, brûle et saigne,
en payant au quotidien, les lourdes factures d’une paix qui se trame à
ses dépens. Toutefois, si d’autres problèmes semblent avoir
des dimensions plus compromettantes, celui du Sionisme envenimé
et rampant va de loin en profondeur, engageant l’avenir de la paix et,
à long terme, son propre avenir! En effet, jamais le monde ne s’est
trouvé face à un cas de conscience aussi perturbant. La création
de l’Etat hébreu est une erreur flagrante, la plus grave de l’histoire
contemporaine et ce n’est pas offenser la raison d’affirmer que cette outrecuidante
realpolitik anglo-saxonne, contribuera à ébranler dans ses
fondements une paix désespérément attendue. Au moment
où nous écrivons ces lignes, la guerre à outrance
au Liban et dans les territoires occupés arbitrairement livrée
par Israël, continue sans vergogne, le Liban étant sa cible
principale; la crise autour de la ville sudiste de Jezzine, prise en otage
et confrontée à de multiples difficultés, en est la
preuve évidente, sous le regard impassible de ses frères
arabes. C’est écœurant et pourtant vrai. D’autre part, le creuset
séparant Israël et la Syrie, va crescendo, l’administration
américaine, aussi déterminée qu’elle se veut, semble
à bout de souffle, avant le règlement définitif et
global du conflit proche-oriental. La situation confirme, aussi, la division
du monde arabe et son incapacité de présenter un front solidaire
face à Israël. De surcroît, le rapprochement entre Israël
et le royaume hachémite ne fait pas l’affaire du président
de l’autorité palestinienne M. Yasser Arafat qui craint, un jour
ou l’autre, d’être pris en tenailles, le roi Hussein, luttant bec
et ongles, mais en sourdine, pour reconquérir son influence en Cisjordanie,
à Gaza et dans les Lieux saints. Il est évident que, sans
une convivialité à toute épreuve et une prospérité
partagée entre tous les peuples de la région, entre Israéliens
et Palestiniens en premier, les affrontements sont inévitables et
risquent de maintenir pour longtemps le régime de dépendance
et de sous-développement dans les territoires autonomes à
géométrie strictement limitée.
*** Mais il y a plus inquiétant! Entre les menaces israéliennes agitées au quotidien, d’une part, les discordes inter-arabes de l’autre, le monde arabe souffre d’une fâcheuse tendance à s’auto-détruire, à se laisser prendre par la hantise du déclin. Preuve en est que, voilà s’amorcer dans les rangs arabes les spirales infernales de la haine, voire de l’adversité sur fond de rancœurs séculaires, alors qu’à quelques différences près, tous relèvent de la même origine. Combien de fois, n’a-t-on pas entendu à propos de tous les conflits: “enfermer ensemble les adversaires, pour qu’ils règlent leurs problèmes entre eux, loin de toute hégémonie, aussi conciliatrice fût-elle”. Faut-il encore le faire? En l’absence de la plus élémentaire solidarité arabe, toute tentative de compromis historique conduirait, par le fait même, à une impasse non moins compromettante. Ce qui complique la conjoncture régionale ce n’est pas l’entêtement d’Israël à boycotter le processus de paix, c’est surtout et d’abord, la fragilité de certains régimes arabes où les Etats-Unis et Israël soutiennent nombre de mouvements contestataires. De toute évidence, un monde arabe désolidarisé et vindicatif, n’aura pas les moyens de se faire entendre et demeurera en-deçà de toute espérance. Alors qu’un monde arabe conjuguant solidarité, perspective, volontarisme et partenariat parviendrait ,indubitable-ment, à occuper une place dans le concert des nations. Dès qu’il saura identifier des objectifs ambitieux, faire preuve de clairvoyance dans leur définition, de sagesse et de modération dans leur exécution, ce monde arabe retrouvera assurément un pouvoir d’influence positif et rassurant. Il y va de sa crédibilité, de sa survie et, surtout, de son honneur. N’oublions pas que nous sommes à l’orée d’un mil-lénaire impitoyable à l’égard des retardataires! |
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