FESTIVAL COMMÉMORATIF POUR LE CINQUANTENAIRE DE LA MORT D’ABOU-CHABKÉ LE POÈTE DÉFUNT A SU LE PREMIER MÊLER LE TEMPOREL AU SPIRITUEL EN PARLANT DE L’AMOUR


Une vue de l’assistance.


Saïd Akl.


Nouhad Naufal.


Mohamed Al-Faytouri.

Elias Abou-Chabké: Un auteur que tous les élèves ont, tôt ou tard étudié, récité et aimé dans leur enfance, étant une figure prestigieuse pour tous les Libanais, au même titre que Rihani, Néaymé et tant d’autres. Mais c’est, surtout, Zouk qui se rappelait et fêtait son grand poète en ce dimanche 22 juin. Organisée par son Club culturel, la célébration placée sous le patronage du président Hraoui, réunissait un grand nombre d’amis de la Fondation du Musée Elias Abou-Chabké, dont M. Ghassan Tuéni est le président exécutif et, le président Charles Hélou, son président honoraire. Malgré les tentures dressées dans l’enceinte du Palais municipal de Zouk, se tenaient, stoïques sous un soleil de plomb, plusieurs ministres, députés, ambassadeurs, ainsi que de nombreuses personnalités du monde politique, religieux et artistique.

TURK OUVRE LE FESTIVAL
“La poésie est cet état qui nous transporte partout, indépendamment du temps et de l’espace”. C’est en ces termes que M. Fouad Turk ouvre le festival de la poésie. Dans son mot de bienvenue, M. Nouhad Naufal, président de la municipalité de Zouk, rappelle l’apport important de sa localité au tourisme à la tradition et à l’art au Liban. Il cite les réalisations de Zouk, notamment la restauration du vieux souk, les nombreuses activités culturelles et artistiques; enfin, la création du Musée Abou-Chabké. Il remercie le président Hraoui d’avoir honoré le grand poète en frappant un timbre postal à son effigie et en participant aux activités ayant marqué le cinquantenaire de sa mort. Puis et comme cela ne s’est plus produit depuis vingt-cinq ans, lors du dernier festival poétique, cinq grands poètes se succèdent à la tribune.


Farouk Choucheh.


Sleiman el-Issa.


Fouad Turk


Abdel-Wahab Al-Bayati.

HOMMAGE DE CINQ POÈTES
L’Irakien Abdel-Wahab Al-Ba-yati rend hommage au grand poète, en précisant que l’essor de la poésie irakienne est dû, notamment, à Abou-Chabké et à son fameux recueil: Afa’i el-ferdaouss (1938). D’après Al-Bayati, l’auteur libanais s’est, surtout, démarqué par sa richesse du langage. “En usant de termes théologiques pour parler de la femme, dit-il, il a su, le premier, mêler le temporel au spirituel en parlant de l’amour.” Puis, Farouk Choucheh, (Egyptien), à l’élocution chaude et poétique, scande ses mots, allongeant des syllabes, sa mélodie semblant être bercée au rythme du Nil dont il rappelle le lien inaliénable avec le Liban. Sleiman el-Issa (Syrien), aux vers véhéments et emportés; puis, Mohamed Al-Faytouri, (Souda-nais) à la voix rauque. Tous dédient des poèmes lyriques à la gloire du Liban et exaltent le massacre de Cana.

AKL ENVOÛTE L’AUDITOIRE
Enfin, c’est au tour du poète libanais, Saïd Akl, très ovationné par le public, cheveux et sourcils en bataille, de donner sa prestation. Avec son éloquence habituelle, son langage châtié et son timbre de voix clair et fort, il rappelle l’importance des poètes dans l’édification des nations, non sans avoir, auparavant, remercié ceux des invités-poètes qui l’ont personnellement honoré en le qualifiant de “poète du cosmos”. Et, toujours habile à manier admirablement le verbe pour parler, aussi bien du poète commémoré, de son art, que de la grandeur du Liban blessé, le brillant orateur termine la séance par quelques vers qui envoûtent l’auditoire. Manifestation glorieuse: les lauriers fleuris de Zouk et ses belles rues piétonnes ne pouvaient offrir qu’un cadre enchanteur à tous les artistes venus se souvenir d’une grande figure libanaise. Toutefois, on a déploré que la réunion de quelques poètes ait provoqué un embouteillage inextri-cable sur l’autoroute Beyrouth-Jounieh (qui a même était coupée). Et, ce dimanche matin, pour les milliers de promeneurs bloqués sous une canicule implacable, on aurait véritablement aimé que “la poésie (soit) cet état qui nous transporte partout, indépendamment du temps et de l’espace”...

G.E.


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