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RÉOUVERTURE DU PASSAGE DE KFARFALOUS: ISRAËL S’EN MÊLE...

La réouverture de la voie de passage de Kfarfalous est entravée par le pillonnage du secteur par les Israéliens et l’ALS. Pourtant, l’Armée libanaise s’est employée à déminer la zone et à éliminer les remblais de terre (notre photo) qui empêchent le déplacement des personnes entre Saïda et Jezzine depuis 1987. Pendant ce temps, c’est de nouveau l’escalade. Ceci a pour conséquence de banaliser les violations quotidiennes de l’arrangement d’avril, le groupe de contrôle de la trêve se contentant d’en prendre note...

Où en est la réouverture de la voie de passage de Kfarfalous, décidée y a une quinzaine de jours par le gouver-nement, unalitéralement, sans entre-prendre des démarches indirectes, par la voie diplomatique, avec notre voisin du Sud pour rendre cette opération possible? En effet, les effectifs de l’Armée libanaise ont entamé, dès mercredi dernier, l’élimination des remblais de terre à la hauteur du village de Aïn el-Mir, à huit cents mètres d’une position de l’Armée du Liban-Sud. Cependant, les travaux ont été suspendus, après la chute de plusieurs projectiles dans ce secteur, tirés à partir de la position de l’ALS à Roum. Le commandement militaire a diffusé un communiqué faisant état du pilonnage de Kfarfalous, afin d’empêcher la réouverture de la voie de passage en cet endroit. Ce qui aurait facilité le déplacement des personnes entre Jezzine et Saïda et leurs environs. Alors qu’actuellement et depuis une dizaine d’années, les Sudistes doivent effectuer un long détour (de plus de deux heures) pour arriver à destination. Pourtant, l’ALS avait prétendu, précédemment, qu’elle avait proposé depuis longtemps la réouverture de cette voie, “mais les autorités libanai-ses s’y sont opposées”... Les faits enregistrés au cours des deux dernières semaines prouvent le contraire. En effet, l’ALS et “Tsa-hal” ne paraissent pas enclins à faciliter le déplacement des citoyens dans ce secteur. Et selon certains recoupements, Tel-Aviv voudrait faire de cette opération une “mon-naie d’échange”. D’après des sources fiables, Israël aurait l’intention de manœuvrer aux fins d’obtenir une promesse ferme de la part du gouvernement libanais, en vertu de laquelle ce dernier s’enga-gerait à geler l’action de la résistance le long du cordon frontalier (occupé). Selon d’autres sources, l’Etat hébreu se préoccuperait de régler le cas des effectifs de l’ALS, en contre-partie duquel il permettrait la réouverture de la voie de passage de Kfarfalous. Les hommes de Lahad devraient, de l’avis des Israéliens, être réintégrés dans nos forces régulières et, à défaut, ne pas faire l’objet de poursuites judiciaires sous l’inculpation de “collaboration avec l’ennemi”. (On sait que le chef de l’ALS a été condamné, par contuman-ce, mais la sentence ne lui a pas été notifiée, personnellement, jusqu’à ce jour). Le “problème de Kfarfalous” n’est donc pas facile à trancher, étant donné l’intransigeance de “l’autre bord” qui ne voit pas d’un bon œil la reprise, gratuite, de la circulation des personnes et des biens dans un secteur que l’ALS et “Tsahal” paraissent déterminés à maintenir sous leur contrôle. Ceci étant, le Liban devrait, naturel-lement, entreprendre des démarches auprès des instances internationales, afin de trouver à ce problème une solution adéquate, sans avoir à accorder des concessions à Israël, ni à se plier à ses conditions. Les équipes de génie et de déminage de l’Armée libanaise poursuivent, mais au ralenti, les travaux qui leur sont assignés, car l’achèvement de ces travaux dépend du bon plaisir du camp d’en face. En conclusion, nous poserons la question ci-après: la FINUL n’est-elle pas habilitée à jouer, à ce propos, quelque rôle susceptible, tout au moins, de permettre aux populations civiles de mener une vie normale, de cultiver les champs et de procéder à la récolte des produits de la terre?


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