Melhem Karam: “Les semi-mesures sont discriminatoires et portent atteinte à la liberté”
Au premier rang de l’assistance (face à MM. Karam
et Kassarji): MM. Issam Naaman,
Nabil Mouchantaf, Zaher el-Khatib, Karim Pakradouni, Michel Samaha et M.
Ammar Moussawi.
A l’invitation du comité de suivi médiatique, une “rencontre de solidarité” s’est tenue mardi au siège de l’Ordre des journalistes, en signe d’appui aux stations de radio et de télévision n’ayant pas obtenu de licence. Ont participé à la rencontre qui s’est déroulée sous la présidence de M. Melhem Karam, président de l’Ordre: MM. Zaher el-Khatib, Georges Kassarji, Ammar Moussawi, députés; Michel Samaha et Issam Naaman, anciens parlementaires; Elias Abou-Rizk, président de la CGTL (indépendante) à la tête d’une délégation de la centrale syndicale, ainsi que les représentants des partis politiques, des organismes sociaux et médiatiques.
KARAM: NON À LA POLITIQUE DISCRÉTIONNAIRE
En ouvrant la réunion, M. Karam a dénoncé les décisions
prises par le gouvernement, disant que “les demi-mesures, forcément
discriminatoires, portent atteinte à la diversité de l’information
et à la liberté, tout en ouvrant la voie à l’émergence
d’autres problèmes”. Puis, il félicite les organes de l’audiovisuel
ayant obtenu les licences qu’ils méritent. “Cependant, ajoute-t-il,
d’autres en ont été privés, alors qu’ils ne les méritent
pas moins et ce, à cause de la politique discrétionnaire
du gouvernement”. M. Karam insiste sur le maintien, largement ouvert du
dossier de l’audiovisuel, “afin que les ayants-droit ne soient pas privés
de la licence à laquelle ils peuvent prétendre”. M. Simon
el-Khazen, parlant au nom du comité de suivi, rend hommage à
l’Ordre des journalistes “qui incarne les libertés et en assume
la défense”. Il réaffirme la solidarité totale du
corps médiatique, face à ce à quoi s’exposent les
libertés. “La bataille pour la défense des libertés
médiatiques, assure-t-il, ne peut s’arrêter, le dossier de
l’audiovisuel devant rester ouvert jusqu’à ce que tout le monde
obtienne ses droits”.
KHATIB: LA LIBERTÉ EN DANGER
Quant à M. Zaher el-Khatib, député du Chouf,
il souligne la nécessité de rester solidaire pour prémunir
la liberté contre tous les dangers qui la menacent. “La Chambre
des députés, ajoute-t-il, est tenue de jouer un rôle
actif dans ce domaine”. M. Samaha, ancien ministre et député,
observe que ce qui se passe transgresse la loi et la Constitution avant
de soutenir: “L’évolution technique dans le monde ne permet pas
de fermer le dossier de l’audiovisuel au Liban”. M. Ammar Moussawi, député
du “Hezbollah” dit que la licence accordée à la station “Al-Manar”
lui revient de droit et d’enchaîner: “Le dossier de l’audiovisuel
restera ouvert et la bataille se poursuivra”. Puis, il dénonce la
mentalité rétrograde avec laquelle le gouvernement traite
les médias.
APPEL À LA “RÉBELLION”
M. Kassarji invite les stations radiophoniques et de télévision
n’ayant pas obtenu de licence, “à ne pas cesser d’émettre,
pour faire pression sur le gouvernement”. De son côté, M.
Issam Naaman appelle “à faire face, non seulement aux déchets
naturels mais, également, aux déchets politiques”, alors
que M. Karim Pakradouni vice-président du parti Kataëb, réaffirme
“la solidarité des médias, non d’une manière temporaire
mais permanente”. M. Elias Abou-Rizk engage les citoyens “à faire
face à la politique discriminatoire du gouvernement” et invite à
soutenir le personnel des stations menacées de fermeture. M. Nabil
Mouchantaf, président du “Mouvement libanais”, proclame son appui
à toutes les prises de position définies à l’égard
de la liberté.
COMMUNIQUÉ DU COMITÉ DE SUIVI
A ce moment, M. Ghaleb Kandil donne lecture d’un communiqué
du comité de suivi remerciant les personnes présentes de
leur soutien et considérant les décisions prises par le Conseil
des ministres concernant l’audiovisuel comme “partielles et insuffisantes”.
Le comité dénonce la partialité du gouvernement vis-à-vis
des médias, en ce sens que la loi est appliquée à
l’encontre de stations déterminées et non contre d’autres.
Il réclame le maintien du dossier de l’audiovisuel ouvert et invite
le gouvernement et le ministère de l’Information à transmettre
au Conseil national de l’information les demandes présentées
par les stations n’ayant pas obtenu de licence et d’accorder aux demandeurs
l’autorisation requise, surtout s’ils remplissent les conditions légales.
Enfin, le comité de suivi considère le plan d’orientation
technique comme une priorité pressante, car il doit définir
la situation finale de l’information audiovisuelle.