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Le rideau est tombé sur les huitièmes Jeux panarabes de Beyrouth au terme d’une quinzaine sportive exceptionnelle, riche en performances et exploits qui ont mis en relief de nouvelles figures de proue du monde sportif arabe, tout en confirmant les progrès réalisés dans plusieurs pays. La formidable mobilisation de plus de 3.000 compétiteurs dans vingt disciplines a créé une atmosphère très spéciale qui ne peut qu’être bénéfique à l’essor et au rayonnement du sport dans les rangs de notre jeunesse. Quant au Liban - après une longue éclipse forcée due à la guerre - il a retrouvé sa place dans le concert des nations organisatrices de compétitions régionales de grande envergure. Il a démontré qu’à côté de son potentiel humain, son infrastructure était apte à recevoir de tels rassemblements, selon une répartition judicieuse dans différentes régions du pays: les nageurs à Zahlé, les cavaliers à Fakra, les footballeurs à Beyrouth, Bourj Hammoud et Tripoli, les tennismen à Kaslik, les athlètes à la Cité sportive Camille Chamoun, les volleyeurs à Jounieh et Ghazir, les pongistes au Mont La Salle, les tireurs à Adma etc...
UN BILAN TRÈS LARGEMENT POSITIF
Maintenant que les divers lieux de rencontres ont été
rendus au silence et que la vie a repris son cours normal après
la fièvre des Jeux, l’heure est au bilan. Un bilan très largement
positif malgré certaines bavures inhérentes à toute
organisation de cette envergure. Dans cette organisation, il a fallu sanctionner
des dirigeants en natation, annuler une course cycliste, contre la montre
(à cause de négligences concernant l’arrêt de la circulation
et la sécurité routière), enregistrer des réclamations
pour des trajets trop longs entre les centres d’hébergement et certains
lieux de rencontres... Du côté des sportifs, il a fallu disqualifier
des concurrents pour dopage et sanctionner des actes anti-sportifs... Parmi
les supporters, il a fallu subir l’excitation, l’indiscipline et le chauvinisme
de certains spectateurs sans compter les actes de vandalisme à l’encontre
des installations de la Cité sportive Camille Chamoun par des supporters
syriens qui ont brisé des sièges et détruits des barrières,
lors des deux dernières journées des rencontres de football.
Des actes inqualifiables qui ont terni quelque peu la cérémonie
de clôture, après la défaite de la Syrie face à
la Jordanie (0-1). Bilan de la colère des supporters syriens: 2.000
sièges des gradins détruits et deux photographes Assem Choucair
(As Safir) et Oussama Ayoub (AFP) molestés. Nous avons toujours
prôné dans ces colonnes la pratique loyale du sport, dans
une émulation saine et un antagonisme simplement de surface se dissipant
à la fin de toute rencontre. C’est ainsi que doit être conçu
le sport de compétition dans le seul esprit de perfectionnement
et d’élévation de l’être, pour le seul plaisir du jeu
et de sa pratique dans des tournois mettant aux prises les qualités
de muscles et de cœur, de résistance physique et de magnanimité.
Que le meilleur gagne! C’est pourquoi nous dénonçons avec
force ces actions d’hostilité et d’agressivité auxquelles
se sont mêlés même des joueurs syriens refusant leur
défaite, au terme de pratiques brutales et déloyales sur
le terrain.
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ÉCRASANTE SUPÉRIORITÉ
ÉGYPTIENNE
Un autre bilan sanctionnant traditionnellement tous les Jeux, est le décompte
des médailles gagnées tout au long des compétitions.
Avec un total de 194 médailles (97 or, 57 argent et 40 de bronze)
l’Egypte a amassé la plus grande moisson de médailles dans
l’histoire des Jeux panarabes depuis leur création en 1953, à
Alexandrie. Loin derrière elle, l’Algérie totalise 134 médailles
(43 or, 44 argent et 44 de bronze). A la troisième place, le Maroc
avec 19 médailles d’or, 14 d’argent et 17 de bronze, devance respectivement
la Syrie (16 or, 30 argent et 34 de bronze), la Tunisie (9 or, 10 argent,
27 bronze) et Qatar (9 or, 6 argent et 2 bronze). Le Liban se classe à
la 8ème place avec 7 médailles d’or, 16 d’argent et 51 de
bronze devant l’Arabie séoudite (7 or, 10 argent et 21 bronze).
UN RICHE PALMARÈS
Au palmarès de ces 8èmes Jeux panarabes, il faut
relever que l’athlétisme a été dominé, chez
les hommes, par Qatar (8 médailles d’or), et chez les dames par
le Maroc (9 médailles d’or) devant l’Algérie (5 médailles
d’or). Le Liban quant à lui, a remporté une seule médaille
d’or au lancement du javelot-dames grâce à Séoud Harès
(40, 22m). En basket-ball, le titre “hommes” est revenu à l’Arabie
Séoudite, et chez les dames à l’Egypte. En boxe, supériorité
algérienne (4 médailles d’or) devant la Jordanie et l’Egypte
(2 médailles d’or chacune). En cyclisme, c’est l’Egypte qui domine
tant contre la montre que sur route (2 médailles d’or). En escrime,
l’Algérie décroche deux médailles d’or alors que l’Egypte
et le Koweït n’en obtiennent qu’une chacun. En équitation,
le Liban gagne la médaille d’or par équipes avec Ariss Balanian,
Saïd Boubess, Joseph Assaf et Karim Farès. Quant à la
médaille d’or individuelle, elle revient au Séoudien Ramzi
el-Duhami. En football, la Jordanie décroche la médaille
d’or en battant en finale la Syrie (1-0). La médaille de bronze
revient au Liban vainqueur du Koweit (3-1). En golf, domination de l’Egypte
qui rafle les deux médailles d’or aux classements individuel et
par équipes. Le Libanais Cheikh Moussa el-Zein décroche la
médaille d’argent.
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MOISSON DE MÉDAILLES POUR LA GLOIRE
DU SPORT
Supériorité égyptienne également
en haltérophilie avec 7 médailles d’or et en judo (hommes)
avec 3 médaillles d’or. Quant au judo dames, c’est l’Algérie
qui totalise 3 médailles d’or devant la Tunisie (2) et l’Egypte
(1). En karaté, chez les hommes, l’Algérie et l’Egypte se
partagent les médailles d’or (3 chacune). De même chez les
dames. En lutte gréco-romaine: 5 médailles d’or pour l’Egypte.
Le même nombre de médailles d’or pour la Syrie en lutte libre.
En natation tant chez les hommes (7 médailles d’or ) que chez les
dames (12 médailles d’or), c’est l’Egypte qui triomphe. De même
qu’en taekwondo (8 médailles d’or).
DOMINATION LIBANAISE EN TENNIS ET EN TIR
Deux médailles d’or pour le Liban en tennis par équipes
hommes et double-hommes, tandis que les titres respectifs chez les dames
sont revenus au Maroc (2 médailles d’or). Supériorité
totale des pongistes égyptiens qui raflent tous les titres (hommes
et dames) en tennis de table (6 médailles d’or). Domination libanaise
en tir, à la fosse olympique. Les deux médailles d’or (individuel:
Joe Hatem et par équipes) sont enlevés par nos tireurs. Toujours
en tir mais en “double trap” et “skeet” (individuel et par équipes),
l’Egypte décroche 3 médailles d’or. En voile, l’Algérie
s’adjuge deux médailles d’or (Mistral et Optimist), la troisième
(Laser) revient à Qatar. Enfin, en volley-ball (hommes, c’est l’Arabie
Séoudite qui remporte la médaille d’or; alors que chez les
dames la palme revient à l’Egypte.
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DES JEUX APPARTENANT DÉSORMAIS À
L’HISTOIRE
Ainsi, à l’analyse de ce palmarès on notera que dans les
sports collectifs populaires (hormis le football remporté par la
Jordanie), tant le basket-ball que le volley-ball c’est l’Arabie Séoudite
qui s’est imposée chez les hommes dans les deux disciplines, et
l’Egypte chez les dames, également dans les deux disciplines très
prisées du grand public. Le dernier acte de la cérémonie
de clôture a été de ramener les couleurs (de la Ligue,
de la Fédération Arabe et des Jeux) qui ont flotté
aux mâts pendant toute la durée des compétitions, et
la remise du drapeau de la Ligue au délégué de Jordanie,
prochain pays organisateur. Rendez-vous donc en l’An 2001 à Amman
pour la 9ème édition des Jeux Panarabes. Les 8èmes
Jeux Panarabes de Beyrouth sont faits. Ils appartiennent désormais
à l’Histoire.
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JEAN DIAB