Nos hommes politiques de vraient s’inspirer de l’action de cet ancien militant avant œuvré pour l’indépendance de son pays,” a déclaré S.Em. le cardinal Nasrallah Sfeir, en recevant l’ex-président algérien, Ahmed Ben Bella, en visite au Liban. Celui-ci a également rendu visite à Mme Nayla Moawad et M. Kabalan Issa el-Khoury, députés, en leur domicile à Zghorta et Bécharré. Le leader algérien qui a déjeuné à la table du patriarche maronite, a dit partager la position de l’éminent prélat, en ce qui concerne l’unité des Libanais “sans laquelle ils seraient complètement fragilisés face aux visées israéliennes.” Il devait faire une halte sur les bords de la vallée de Kannoubine et au musée Gebrane. Aux Cèdres, Rudy Rahmé, sculpteur, lui a offert un bois de cèdre sur lequel il a transcrit un verset du Coran.
À TRIPOLI ET DANS LA BÉKAA
Le président Ben Bella avait été reçu,
la veille, par le président Omar Karamé en sa résidence
tripolitaine où se pressait une foule nombreuse venue saluer une
des figures légendaires du nationalisme révolutionnaire arabe.
Dans un mot improvisé, M. Ben Bella a comparé Tripoli à
Oran, ville algérienne “dont l’histoire est riche en actes de bravoure
face à l’impérialisme.” Puis, accompagné de son hôte,
il a fleuri la tombe d’Abdel-Hamid et de Rachid Karamé et déposé
une gerbe de fleurs devant le portail du cimetière des martyrs.
Après avoir passé le week-end au Liban-Nord, l’ancien chef
de l’Etat algérien a gagné la Békaa, en compagnie
de M. Maan Bachour, président du Cénacle national arabe,
pour une visite aux notabilités de la région. Il a été
l’hôte à déjeuner de M. Abdel-Rahim Mrad, député
de la Békaa, après s’être recueilli sur la tombe de
cheikh Abbas Moussawi, ancien secrétaire général du
“Hezbollah” qui fut tué avec sa famille en 1990, par une fusée
sol-air israélienne sur la route de Nabatiyeh. A 20 heures, il a
inauguré une exposition de photos d’Abdel-Nasser, à l’occasion
du 45ème anniversaire de la révolution égyptienne.
À CANA
“Je suis venu afin de renouveler ma révolution et ma jeunesse,
car au Liban-Sud je sens l’odeur de la poudre pure et touche du doigt la
dignité et la fierté arabes, au temps des défaitismes
et des capitulations”, a déclaré M. Ahmed Ben Bella, ancien
président de la République algérienne, au cours de
sa visite à Cana, “village des martyrs” dont il a fleuri les tombes.
“Le massacre d’avril 96, ajoute-t-il, marque le début de la victoire
pour les Arabes et des revers pour Israël, le sang des martyrs étant
un flambeau éclairant la voie à suivre par les peuples luttant
pour leur souveraineté et leur indépendance.” L’ex-président
algérien engage les Arabes “à s’unir et à se solidariser,
afin de contraindre l’ennemi commun à restituer leurs droits et
territoires spoliés.”
À SAIDA
De Cana, le président Ben Bella a gagné Saïda pour
rendre visite à M. Moustapha Saad, député de la circonscription
“que je considère, dit-il, comme un frère spirituel auquel
je suis lié par la fraternité du sang, la révolution
et le destin.” A propos de la conjoncture régionale, l’ancien responsable
algérien a émis ces réflexions: “Il existe un plan
israélien soutenu par l’Amérique et certains pays occidentaux,
visant à frapper la Syrie et, à travers elle, toute la nation
arabe. Ceci exige la mobilisation de toutes les énergies et de tous
les efforts arabes pour pouvoir relever les défis”. Puis, accompagné
de M. Saad, le président Ben Bella est allé se recueillir
devant le monument dédié au regretté Maarouf Saad,
où il a déposé une gerbe de fleurs et lu un verset
du Coran.