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L’UNITÉ DE L’ARMÉE EST UNE FORCE
POUR LA PATRIE
Avec sa foi inébranlable dans le Liban en tant que patrie
définitive pour tous ses fils, jointe aux énormes sacrifices
consentis à cette fin, l’Armée a réussi à mettre
un terme à la série de sabotages et de destructions. Dans
les missions qu’elle a accomplies, l’Armée a donné la preuve,
de sa capacité exceptionnelle de surmonter les difficultés
et d’aplanir les obstacles. De même, elle a affirmé en toute
clarté son engagement à se limiter à son rôle
en tant qu’institution soumise à la loi, tirant sa légalité
de son allégeance à l’Etat et de son engagement vis-à-vis
des décisions politiques émanant du Conseil des ministres.
Partant de là, elle n’est pas en position de rivalité politique
avec qui que ce soit, étant donné sa qualité d’institution
nationale unificatrice, ayant prêté le serment le fidélité
à la légalité et à la patrie. Le succès
de l’Armée dans toutes les missions qui lui ont été
confiées, a eu pour conséquence d’accroître la capacité
de l’Etat, sa crédibilité et son prestige. Il lui a permis
d’imposer sa volonté nationale avec fermeté et courage. L’Armée
qui a, en permanence, été la première à consentir
des sacrifices et le don de soi, affrontant les dangers et les défis,
que ce soit à l’intérieur ou aux fronts du Sud et de la Békaa
ouest, a réalisé la valeur des aides précieuses accordées
par la Syrie et qu’elle ne cesse d’octroyer, traduisant ainsi son attachement
à l’unité du Liban et à son indépendance. Ceci
a contribué à renforcer les capacités de l’Armée
en armes et en équipements, à protéger l’indépendance
et la souveraineté, assurant le soutien nécessaire et fort
à la position de l’Etat sur le plan des négociations, en
coordination sérieuse avec la Syrie. En résumé, la
transition de l’état de guerre à l’état de paix et
de sécurité n’aurait pu se produire, si la patrie ne disposait
pas d’une Armée forte, sous forme d’un édifice national homogène,
édifié sur des bases saines, une doctrine claire et la discipline.
La restructuration de l’Armée s’est opérée sur des
bases qui en ont fait une Armée pour tous, discrimination. Dans
la mesure où le citoyen sent que cette Armée est la sienne,
l’édification de l’institution militaire aura atteint son objectif,
celui d’être le bouclier de la patrie, son bras puissant et le dénominateur
commun autour duquel se regroupent les Libanais. L’armée a donné
les meilleures leçons dans l’unité et la résistance,
prouvant qu’elles sont la force véritable de la patrie.
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LES TITRES DE L’ÉTAPE ACTUELLE
Aujourd’hui, notre Armée est à la veille d’entrer
dans sa cinquante-troisième année, profitant des expériences
et des leçons passées; œuvrant avec discipline et lucidité
à appliquer les ordres de son commandement et ses directives, en
vue de réactiver et de consolider ses structures institutionnelles
et pour préserver la souveraineté de la patrie, son indépendance
et sa sécurité, tout en protégeant le processus de
sa progression vers les horizons de la construction et de la productivité.
En fait, depuis la prise de la grande décision politique le 13 octobre
1990, l’Armée poursuit le processus de sa restructuration et appuie
les différentes institutions de la patrie, ses ministères
et ses administrations. Les militaires continuent à exécuter
les missions qui leur sont confiées par les autorités libanaises
responsables, pour défendre la patrie, assurer sa sécurité
intérieure et développer ses ressources, aux fins de mieux
les exploiter et de renforcer ses possibilités. Le rôle de
l’Armée, protectrice de la légalité et de la Constitution,
de la terre et du peuple, garante du processus de la reconstruction sous
l’ombrelle de la sécurité nationale stabilisée, ce
rôle apparaît sous de larges titres dont voici les plus éminents:
• Poursuite de l’opération de l’édification de l’institution
sur des bases nationales saines, ainsi que sa réhabilitation et
son rééquipement.
• Perpétuation du rétablissement et du raffermissement de
la confiance du citoyen dans l’Etat, en lui assurant la sécurité
légale et les climats adéquats, en vue de l’édification
de l’Etat civil légal et de sa protection.
• Elimination des causes de la guerre dans la patrie, en assurant les éléments
de confiance en soi, tout en semant les facteurs de l’immunité nationale.
• Entretien de la coordination en cours avec la Syrie au niveau politique
dans le domaine des négociations et au niveau logistique quotidien
entre les deux armées sœurs, ce qui garantit la stabilité
de la sécurité à l’intérieur et permet à
l’Armée d’affronter l’agression israélienne qui se perpétue
au Sud et dans la Békaa ouest.
• Poursuite du processus de l’intégration nationale à divers
niveaux et domaines, notamment celui du Service du Drapeau, l’intégration
des jeunes Libanais étant le pilier de l’intégration nationale
globale qui constitue la force véritable de la patrie et son immunité
face aux difficultés et aux épreuves.
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LA CONSTITUTION DE L’ARMÉE
La constitution de l’Armée libanaise a débuté
avec la formation de “l’unité d’Orient” par le gouvernement français
le 15 novembre 1916, des centaines de Libanais s’y étant enrôlés,
formant en son sein un groupe libanais distinctif. Ce fut la première
pierre dans l’édifice de l’Armée libanaise. De “l’unité
d’Orient” a émané la première unité militaire
libanaise, à savoir: le premier “bataillon libanais” qui fut le
noyau de l’Armée libanaise et ce, le 26 janvier 1926. Durant la
phase du mandat français, les officiers libanais étaient
à tel point lucides, qu’ils ont refusé de se soumettre à
une autorité autre que celle de leur gouvernement national. Ils
se sont rassemblés à Zouk Mikaël le 26 juillet 1941
et ont proclamé leur allégeance à la patrie, refusant
d’être un instrument pour réaliser les intérêts
de l’étranger ou prendre parti dans la guerre ayant opposé,
alors, les partisans du gouvernement de Vichy, d’une part, aux Français
se réclamant à la France libre (les Gaullistes), d’autre
part. Ainsi, a été élaboré le “Document historique”
signé par quarante officiers libanais, en tête desquels le
commandant (à l’époque) Fouad Chéhab, le capitaine
Jamil Lahoud, les lieutenants Iskandar Ghanem et Jamil Houssami.
LE PREMIER AOÛT 1945
Avant la proclamation de l’Indépendance, les différentes
unités militaires libanaises ont formé la cinquième
brigade, sous le commandement du colonel Fouad Chéhab. Bien que
le troisième bataillon des fantassins libanais fut placé
à la disposition du premier gouvernement de l’ère d’indépendance,
en vue de sauvegarder la sécurité, les forces armées,
dans leur majorité, sont restées sous le commandement de
l’armée française. Plus d’une année après que
le Liban eut accédé à l’Indépendance, le gouvernement
libanais a constitué une délégation officielle pour
négocier avec les Français la passation de l’Armée
libanaise à l’autorité nationale. Les négociations,
à cet effet, ont été entamées le 12 juillet
1945 au sérail de Chtaura. Elles ont pris fin le 31 du même
mois par une décision de “l’Organisme d’état-major du commandement
combiné anglo-français”, en vertu de laquelle l’Armée
libanaise nationale était placée sous l’autorité de
l’Etat libanais indépendant, à partir de zéro heure
du 1er août 1945. Ses effectifs étaient formés de 2672
gradés et hommes de troupes, à l’exception des officiers.
Le général Fouad Chéhab a été nommé
commandant en chef de cette Armée et le général Sleiman
Naufal, chef d’état-major au ministère de la Défense.
Le 1er août 1945, à zéro heure, le drapeau libanais
a été hissé, définitivement, sur tous les édifices
gouvernementaux. A neuf heures du matin, S.E. le président de la
République, cheikh Béchara El-Khoury, entouré des
dignitaires de l’Etat, passait en revue l’Armée libanaise dans le
premier défilé militaire qui s’est déroulé
sur l’esplanade du ministère de la Défense nationale, pour
célébrer cet événement. Ainsi, l’Armée
libanaise fête chaque 1er août sa fête.
RÉSULTATS DU SERVICE NATIONAL
En dépit des nombreuses difficultés ayant accompagné
l’application de la loi sur le service du Drapeau, le commandement de l’Armée
s’est soucié de poursuivre son exécution, en raison de son
grand rôle dans le raffermissement de l’unité intérieure,
la consolidation de l’intégration nationale; l’économie qu’une
telle opération vaut au Trésor de l’Etat, en assurant à
l’Armée un potentiel supplémentaire contribuant à
accroître ses capacités défensives, sécuritaires
et au plan du développement mises, en principe, au service de l’Etat
et dans l’intérêt de la patrie. On peut résumer comme
suit les résultats du service du Drapeau: - Renforcer l’allégeance
de la jeunesse libanaise à la patrie et à l’Etat; affirmer
le respect de la loi, les conceptions de l’ordre, de la discipline, du
droit, du devoir et de l’action institutionnelle collective, dégager
les capacités individuelles et les orienter dans la bonne voie.
Au terme de leur service, les conscrits reviennent à leurs familles
et à leurs milieux en tant que bon levain en vue de l’unité
de la société, de sa cohésion, de l’accroissement
de son éveil national et des horizons de sa productivité.
- Poursuivre et parachever l’opération de l’intégration de
la jeunesse libanaise dans une entité nationale unique et empêcher
l’infiltration des idées subversives dont les propagateurs exploitent
l’ignorance par certains des vérités, alors que certains
autres ne sont pas orientés sainement, au plan national. Ainsi,
la formation et l’orientation assurées aux jeunes accomplissant
le service national, les éclairent, renforcent leur confiance en
eux-mêmes, leur inculquent les vérités et développent
leur foi dans la patrie et leur allégeance à l’Etat. - Poursuivre
et parachever l’opération de fusion au sein de l’Armée, en
répartissant les conscrits du Service du national (venant de toutes
les régions et de toutes les communautés) entre les diverses
brigades de l’Armée, de ses unités et de ses bataillons répartis
dans les différentes régions du Liban où ils fructifient
leur éveil national et allient la parole à la pratique. -
Réaliser une économie matérielle au Trésor.
La mobilisation a remplacé l’enrôlement: en se joignant aux
effectifs de l’Armée, les conscrits s’acquittent de toutes les missions
qui leur sont confiées aux plans du combat, de la défense,
de la sécurité, du développement, de la logistique
et de l’administration, exactement comme les militaires professionnels.
De même, le Service national a contribué à renforcer
l’Armée en effectifs, en capacités et compétences,
surtout après le ralliement aux conscrits d’éléments
titulaires de diplômes de spécialisation universitaires, ces
éléments ayant eu droit au grade convenant à leur
niveau académique (officiers et gradés). - Soutenir le processus
du développement et de la construction, les conscrits et notamment
les spécialistes parmi eux ayant aidé les différents
ministères et administrations officielles, contribuant à
leur réhabilitation à travers les missions qu’ils ont exécutées
en tant que militaires, dans le cadre du plan général, sur
base duquel l’institution militaire s’est associée à l’élimination
des séquelles de la guerre et à la remise du pays sur la
voie de la vie normale, de la construction et de la productivité.
RÔLE DE L’ARMÉE AU DOUBLE PLAN
SOCIAL ET DU DÉVELOPPEMENT
En plus de l’instauration du climat sécuritaire juste
à l’intérieur et de l’acquittement de son devoir face à
l’ennemi israélien au Sud et dans la Békaa ouest, tout en
soutenant la résistance des citoyens et en leur venant en aide,
le rôle de l’Armée a enregistré, au plan du développement,
comme des services sociaux et de la reconstruction, bien des stations au
cours des dernières années. Elle a pris sur elle d’assurer
le retour des déplacés et de protéger ce retour; de
fournir toute assistance sociale et de développement, aux fins d’atténuer
le drame dans les villages et les villes que les déplacés
doivent réintégrer, tout en favorisant la normalisation de
la vie dans ces localités. En coordination avec les ministères,
les administrations et les institutions qualifiées, l’Armée
a contribué à la remise en état des infrastructures,
à éliminer les décombres, à nettoyer les routes
publiques et les quartiers résidentiels. De même, les équipes
de génie ont déminé les régions et les ont
débarrassées des projectiles n’ayant pas explosé.
Les tracteurs de l’armée ont contribué, également,
à la revalorisation des terres en montagne et à leur réhabilitation
pour l’agriculture en vue de leur exploitation, alors que les équipes
spécialisées ont réhabilité les réseaux
de services de la vie quotidienne dans les domaines de l’eau, de l’électricité
et du téléphone. L’institution militaire s’est employée
à mettre en valeur les vestiges nationaux frappés par la
négligence et l’oubli, en leur redonnant leur éclat historique
et en économisant l’argent et le temps au Trésor de l’Etat.
L’Armée a étendu son action à la forêt des cèdres
et a mis en relief la valeur de tous les centres archéologiques
et touristiques, ainsi que leur portée économique. Le projet
de développement exécuté par l’Armée prévoyait
des services sociaux divers, tels l’aide au cours des catastrophes naturelles,
en sauvant les personnes et en leur fournissant les secours nécessaires:
l’extinction des incendies, la distribution de l’eau au moyen des camions-citernes
et la mise de volontaires capables à la disposition de certaines
administrations (notamment les ministères des Finances et de l’Intérieur);
la gestion de certains hôpitaux et dispensaires; l’aide aux institutions
humanitaires comme la Croix-Rouge libanaise et autres, par l’aménagement
de camps d’été et l’organisation de campagnes d’information
dans les villages éloignés, de rencontres culturelles, l’établissement
de ponts solides avec les différentes franges du peuple, spécialement
la jeunesse universitaire: en plus de la consolidation de la relation de
l’Armée avec la société civile et l’approfondissement
des liens avec elle dans les domaines de la culture, du développement
et de l’échange des expériences.
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A l’occasion du cinquante-deuxième anniversaire de sa naissance, l’Armée se tient avec plus de fermeté face aux défis auxquels la patrie est confrontée; plus immunisée dans la défense de la terre et des citoyens; mieux disposée à accomplir son devoir et à exécuter les directives de la direction politique responsable, avec le même esprit de détermination et de discipline ayant marqué son action depuis le début des années quatre-vingt dix.