Le président Berri remettant un cadeau-souvenir
à M. Avramopoulos, maire d’Athènes, en présence de
M. Nicolas Saba, administrateur de Beyrouth.
L’administrateur de Beyrouth offre les armoiries de la
ville de Beyrouth au maire d’Athènes.
MM. Saba et Avramopoulos chez le patriarche grec-orthodoxe,
S.B. Ignace IV Hazim.
Au dîner offert par M. Saba, on reconnaît
de gauche à droite: MM. Elie Skaff, Mohamed Ghaziri, président
du Conseil municipal, le maire d’Athènes, Béchara Merhej,
Mme Myriam Skaff, l’administrateur de Beyrouth et l’ambassadeur de Grèce.
M. Saba répondant aux questions de notre collaboratrice.
Deux cités que rapprochent l’Histoire et la géographie,
en dépit de leur appartenance l’une à l’Europe; l’autre au
Proche-Orient: Athènes et Beyrouth, toutes deux méditerranéennes,
berceaux de civilisations mythiques, de peuples navigateurs et commerçants,
exportateurs de culture et de savoir. Des destins similaires que vient
encore lier un protocole de coopération récemment conclu
entre les deux villes par leurs représentants respectifs: MM. Dimitris
Avramopoulos, maire d’Athènes et Nicolas Saba, administrateur de
Beyrouth que nous avons rencontré à son retour de Grèce.
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ENTRETIEN AVEC L’ADMINISTRATEUR
DE BEYROUTH À SON RETOUR D’ATHÈNES NICOLAS SABA:
“LES DEUX CAPITALES VONT
COOPÉRER, EN VERTU D’UN PROTOCOLE, DANS LES DOMAINES ARTISTIQUE
ET CULTUREL”
PROTOCOLE DE COOPÉRATION
- Vous avez accompagné le président Hariri en Grèce.
Quel était le but de cette visite?
“Cette visite avait pour but de préparer pour un protocole de
coopération entre Beyrouth et Athènes, dont le maire M. Dimitris
Avramopoulos, avait déjà effectué une visite de trois
jours à Beyrouth, il y a près de deux semaines.”
- Sur quoi porte ce protocole?
“C’est un protocole essentiellement culturel et administratif visant
à favoriser les échanges humains, afin que la jeunesse des
deux villes se connaisse mieux. La coopération se fera à
plusieurs niveaux et comportera des activités culturelles et artistiques.
“Le maire d’Athènes a voulu visiter Beyrouth et le Liban, les découvrir
parce qu’il a beaucoup entendu parler des grands projets de reconstruction
et d’infrastructure en cours dans la capitale, celle-ci reprenant son rôle
de plaque-tournante dans la région. “A sa demande, nous lui avons
adressé une invitation officielle et M. Avramopoulos est venu à
la tête d’une délégation de six personnes dont un député.”
VISITE AUX RESPONSABLES
- A-t-il rencontré des personnalités libanaises?
“Bien sûr, il a été reçu par le président
Hariri. “Il a, également, rendu visite au président Nabih
Berri, en compagnie du député grec, M. Nicolas Floros qui
a proposé d’entamer des relations plus étroites entre les
parlements libanais et grec. “Il a conféré, aussi, avec le
ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr et le ministre des Déplacés,
M. Walid Joumblatt. “La visite de M. Avramopoulos a coïncidé
avec l’ouverture des Jeux panarabes, ce qui lui a permis d’assister à
la séance inaugurale qui marquait la réouverture de la Cité
sportive. “Notons, à l’occasion, que la ville d’Athènes se
bat actuellement pour organiser les Jeux Olympiques en l’an 2004. Elle
aura à affronter des concurrents de taille: Rome, Stockholm, Buenos
Aires et d’autres cités.”
- Les dignitaires religieux et la communauté grecque relativement
importante au Liban, ont-ils eu leur part de la visite?
“Certainement: M. Avramopoulos a rencontré, au couvent de Balamand
S.B. Mgr Ignace IV Hazim, patriarche grec-orthodoxe d’Antioche et de tout
l’Orient et lui a adressé une invitation officielle à visiter
Athènes. “De même, il s’est entretenu avec Mgr Elias Audé,
métropolite de Beyrouth au siège de l’évêché,
Mgr Audé ayant été prêtre à Athènes.
“Enfin, la communauté grecque de Tripoli l’a reçu en la vieille
cathédrale Saint-Georges d’El-Mina; puis, moi-même, au “Rabelais”
où j’ai offert un dîner en son honneur, au cours duquel je
lui ai remis l’armoirie de la ville de Beyrouth”.
LA GRÈCE, PAYS EUROPÉEN LE PLUS
PROCHE DU LIBAN
- Pourquoi, d’après-vous, cette relance de l’amitié
et des relations libano-grecques?
“La Grèce est le pays européen le plus proche du Liban.
Les peuples méditerranéens, également, proches par
le physique, le caractère, les coutumes, ont toujours été
ouverts, tolérants, bons navigateurs. N’oublions pas que la région
proche-orientale et l’Asie Mineure ont été longtemps hellénisées.
“D’autre part, nous avons tous les deux subi l’occupation ottomane. De
plus, il existe au Liban une communauté grecque importante, installée,
surtout, dans les villes côtières: Tripoli et Beyrouth depuis
le XIXe et le début du XXe siècle. Il faut encore dire qu’avec
le début des hostilités au Liban, beaucoup de Libanais ont
trouvé en Grèce, une terre de refuge et un peuple accueillant
ayant un mode de vie similaire au nôtre. Cet accueil a permis, non
seulement aux familles libanaises réfugiées de vivre dignement
mais, également, à des entreprises d’intérêts
divers de poursuivre leur activité à partir de la Grèce”.
- Avez-vous déjà visité plusieurs villes?
“Je n’ai fait que deux voyages depuis ma nomination il y a plus d’un
an et demi. L’un de moins de 72 heures; l’autre, de moins de 48 heures,
parce que les grands projets de Beyrouth m’empêchent de voyager.
Je suis allé une fois en Egypte pour l’intronisation du patriarche
d’Alexandrie, Sa Sainteté Petros IV et c’est, d’ailleurs, là-bas
que j’ai eu le premier contact avec le maire d’Athènes. Le second
voyage, était avec la délégation du Premier ministre
en Grèce la semaine dernière. J’espère pouvoir approfondir
les relations avec beaucoup de villes, dont Tunis et Le Caire où
j’envisage de me rendre en septembre. De même, j’irai à Athènes
pour trois jours à l’invitation de M. Avramopoulos”.
À QUAND LES FEUX DE SIGNALISATION
- Parlons un peu de Beyrouth: Pourquoi la capitale reste-t-elle
en grande partie privée de feux de signalisation?
“L’installation de feux fait partie d’un réaménagement
total des quartiers: adductions d’eau, téléphones, électricité,
réfection des voiries, trottoirs, installation de candélabres
et de feux de signalisation. “Pour éviter de creuser des tranchées
dans des quartiers déjà réaménagés,
dont l’infrastructure est achevée, nous installons les signalisations
avec l’ensemble des travaux. C’est pourquoi, on n’en trouve pas encore
partout. Un projet complémentaire devrait démarrer en 1998
pour la mise en place d’un réseau de feux de signalisation dans
tout Beyrouth, liés à un réseau commandé par
un système informatique.”
- Qu’en est-il des trottoirs qui ont rétréci les rues
et formé des angles disgracieux au détour des rues, notamment
à Achrafieh? Et la triple couleur du dallage?
“Une étude a été faite et ce dallage a été
choisi par le consultant. Pour ce qui est des angles au coin des rues,
ils ont pour but de faciliter la circulation en ville, en empêchant
les voitures de se ranger sur les carrefours et d’entraver ainsi le trafic.
Ce modèle adopté à la place Sassine et à Mousseitbé
à la rue Mar Elias, va être généralisé”.
- Quels sont, enfin, les autres projets que vous souhaitez réaliser?
“L’Hôtel de Ville, le palais municipal, situé au centre-ville
est à restaurer, ainsi que les bâtiments annexes pour les
services et les départements de la municipalité. “Nous allons
demander au Conseil du développement et de la reconstruction (C.D.R.),
de s’occuper de l’entretien des jardins publics. “Une décision a
été prise en Conseil des ministres à ma demande et
à celle du Conseil municipal, pour l’aménagement d’espaces
verts et d’ilôts de séparation des avenues et de trottoirs,
ainsi que la mise en place d’un réseau d’irrigation. Plus tard,
l’entretien sera assuré par des entreprises privées. “Enfin,
nous projetons de procéder à la démolition des bâtiments
qui constituent un danger public, de même que l’aménagement
de parkings sur les biens-fonds privés non-construits”.
(Propos recueillis par NICOLE El-KAREH)
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