Par MARY
YAZBECK AZOURY.
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«QUAND JE SAIS CE QU’IL FAUT FAIRE...»
Commissions par ci, commissions par là... Le gouvernement
flageollant ne sait plus où donner de la tête. Commission
pour l’éducation, commission pour le Tourisme, commission pour les
ordures, commission pour l’audiovisuel, commission pour ceci, commission
pour cela... Comme le disait si bien Clemenceau: «Quand je sais ce
qu’il faut faire, je désigne un responsable; quand je ne le sais
pas je forme une commission...» Il semble que ceux qui nous gouvernent,
essaient d’imiter «Le Tigre» (surnom de Clemenceau). Ah! s’ils
s’avisaient de l’imiter dans sa conception de l’Etat.
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PARIS, VENISE... TOUJOURS
Depuis que les pays de l’Est ont ouvert leurs frontières,
leurs ressortissants ont tous la même obsession: visiter Paris et
Venise. Un sondage récent a prouvé que ces deux villes continuent
à débrider l’imagination, non seulement des Européens
de l’Est, mais des citoyens du monde entier. L’Italie? Un pays envoûtant,
déroutant, fascinant pour le voyageur qui y revient constamment.
Il y a toujours quelque chose à visiter et on ne s’y ennuie jamais.
Ne serait-ce que déambuler dans les rues et ruelles de Rome, de
Florence ou prendre une gondole à Venise. Les Italiens, aussi, sont
imprévisibles. Une enquête effectuée récemment
pour le compte d’un grand journal italien, a prouvé que 30% des
personnes interrogées souhaiteraient que l’hymne national «Inno
a Memeli» soit remplacé par le «O sole mio». Peut-on
imaginer une seconde que les Français veuillent substituer «Le
Petit vin blanc» ou «Chevaliers de la Table ronde» à
«La Marseillaise»? Que penserait-on au Liban de quiconque oserait
suggérer de changer l’Hymne national «Koulouna lel Watan»
et le remplacer par «Ala Dal’hona» ou «Mijana»...
Il serait immédiatement accusé de haute trahison. Quant à
la France et Paris, tous les touristes veulent visiter en premier la Tour
Eiffel, même ceux en transit qui n’y passent que quelques heures,
tous se précipitent vers la célèbre tour... Après
Eiffel, c’est «Notre Dame de Paris» la plus recherchée.
En dehors de Paris, c’est Lourdes qui l’emporte. Tant en France qu’en Italie,
les touristes déclarent qu’ils ne s’y ennuient jamais. Tout le contraire
du Liban: la première complainte des touristes jeunes et moins jeunes,
c’est que le tourisme culturel et archéologique mis à part,
on s’y ennuie à périr. Rien à faire le soir que la
tournée des «boîtes de nuit»... Exceptée
la saison des Festivals en été et encore... Le touriste veut
s’amuser, se distraire, se détendre. Au ministère du Tourisme
de concevoir des lieux de loisirs.
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LE DOSSIER DE L’AUDIOVISUEL: UNE BOMBE À
RETARDEMENT
Les autorités au Liban considèrent que le dossier
de l’audiovisuel est désormais clos. C’est du moins ce qu’ils pensent.
Mais, en fait, ils sont confrontés à un nouveau problème:
celui des médias religieux. Et là ils sont obligés
de marcher sur des coquilles d’œufs, la situation s’avérant de plus
en plus délicate. Le ministre de l’Information, M. Bassem Sabeh
essaie de minimiser la portée de la grogne ou de la fronde dans
les différentes communautés. Mais ce qu’il déclare
être de “petits” problèmes, portent en eux le germe d’une
bombe à retardement. Déjà le cheikh Akl druze Bahjat
Gaith a réclamé une station radio pour sa communauté.
Les Arméniens aussi se demandent pourquoi “Radio Van”, malgré
un dossier technique complet, n’a pas obtenu de licence, comme cela s’est
passé pour les autres communautés du Liban. A la question
de savoir si le gouvernement va autoriser les 17 communautés religieuses
officiellement reconnues au Liban à posséder leur propre
station, M. Sabeh a répondu à côté de la question,
en déclarant qu’au Liban existe deux principales communautés,
sans les nommer. Une manière comme une autre d’éluder la
question, mais non de la résoudre.
***
OSER ET VÉRITÉ
On s’imagine au Liban être “libérés” et
libres sur les antennes. En fait, tout est relatif... Si l’on considère
les pays arabes, en général, quelques républiques
bananières, ou dictatures africaines, il semble que le Liban brandit
l’étendard des libertés. Mais si on le compare avec d’autres
pays, disons la France, la Grande-Bretagne pour ne citer que ceux-là,
où en sommes-nous? A la BBC, Ruby Wax dans son show télé
fouille les tiroirs de la duchesse d’York “Fergie”, mime une scène
d’amour avec Pamela Anderson, déshabille Jean-Claude Van Damme,
sans compter de nombreuses autres extravagances. “Séduire et improviser”
c’est la clé de succès de Ruby Wax, la journaliste de la
B.B.C. qui obtient ce qu’elle veut des stars... en direct... à la
TV. Ruby Wax est une Américaine, fille d’immigrés allemands,
mariée à un Anglais qu’elle surnomme son “Valium”... Elle
bat tous les records d’audience, par son naturel et son savoir-faire. Et
à la télévision française jusqu’où va-t-on?
“Paris-Match” a mené sa petite enquête que nous reproduisons
ci-dessous: