|
L’emplacement
du nouveau dépotoir proche de l’AIB, dans la région d’Al-Maramel,
est qualifié de provisoire; d’ici à fin septembre, le ministère
de l’Environnement devrait avoir localisé un endroit indiqué
pour recevoir six-cents tonnes de détritus par jour dans la seule
banlieue-sud. L’association écologique “Grenpeace” dont le navire
“Sirius” a mouillé dans nos eaux, (notre photo), assure avoir proposé
une étude scientifique quant à la manière de régler
la crise des déchets, mais le ministère mentionné
et le CDR n’en ont pas voulu.
Les précédentes expériences et initiatives du Pouvoir nous rendent sceptiques quant à la possibilité pour les responsables de parvenir à trouver un autre endroit que la région d’Al-Maramel, non loin de l’Aéroport international de Beyrouth, pour y rassembler les déchets de la banlieue-sud évalués à 600 tonnes par jour. La décharge de Bourj Hammoud a été fermée, suite à des pressions populaires exercées durant les derniers mois, les députés du Metn et, à leur tête, le ministre de l’Intérieur, ayant amené les citadins à observer une grève doublée d’un sit-in; puis, menacé d’organiser une manifestation d’envergure. Pour-tant, le ministre de l’Intérieur ne cesse de rappeler que les rassem-blements de rue sont formellement interdits! Mais l’incinérateur d’Amrous-sieh ayant été incendié et mis hors d’usage, il ne reste plus que celui de la Quarantaine pour brûler les ordures ménagères. Or, ce dernier parvient à peine à débarrasser la capitale de mille cent tonnes de déchets par jour... Ainsi, les ordures de la banlieue-sud ont traîné dans les rues pendant plusieurs jours et le gouvernement s’est prononcé en faveur d’une “solution temporaire”, à savoir: rassembler les déchets à “Al-Maramel” jusqu’à fin septembre, date à laquelle une solution définitive aurait été trouvée! Cette décision gouvernementale est qualifiée “d’irresponsable” par le bureau de “Greenpeace” pour la Méditerranée qui met en garde contre la pollution des eaux souterraines dans cette zone suburbaine. Ainsi, les Pouvoirs publics se débattent dans des crises succes-sives - celles des “déchets migra-teurs” - et les traitent d’une manière superficielle, créant de ce fait de nouveaux problèmes non moins inextricables. La décharge de Bourj Hammoud a été donc transposée près de l’A.I.B. au cours d’une réunion à laquelle le “comité populaire de Hay As-Sellom” et “Greepeace” n’ont pas été représentés; ils n’ont donc pu émettre leur opinion à ce sujet. Rappelons qu’en juin dernier, les responsables ont suspendu le ramassage des détritus et coupé l’eau alimentant la région d’Am-roussieh - Hay As-Sellom, impo-sant une sanction collective aux habitants pour avoir lapidé les camions transportant les ordures jusqu’à l’incinénateur de l’en-droit. Dans le même temps, dans un débat télévisé, le ministre de l’Environnement demandait à la population de la banlieue-sud “de tolérer la présence de l’incinérateur et du centre de triage aménagé à sa proximité, sinon les déchets ne seront pas ramassés et continueront à infester les rues.” Les habitants ont réagi et mis le feu à l’incinérateur en signe de protestation. Les Pouvoirs publics auront donc poussé les citoyens à recourir à la manière forte pour se prémunir contre la pollution... |