IL Y A VINGT ANS DISPARAISSAIT LE “KING”

Il aura suffi d’un geste inconsidéré d’un jeune gars de Memphis nommé Elvis Presley pour que naisse le rock’n roll... Une musique issue du jazz, du blues et qui empruntait des éléments au folklore rural, caractérisé par un rythme très appuyé sur le deuxième et quatrième temps... Elvis allait à la conquête du monde avec ses déhanchements suggestifs, ses rouflaquettes et sa voix de velours, avec un look qui n’avait plus rien à voir avec l’univers aseptisé de la société mis en avant par les Américains bien pensants... Catapulté roi, Elvis devenait en peu de temps le sex-symbole de tous, avec sa dégaine, son œil de velours, sa bouche charnue et sa guitare. Ce petit blanc du Sud, fils de routier, pauvre et timide, devenait l’un des plus grands mythes du XXe siècle, au même titre que James Dean ou Marilyn Monroe. Il émergeait dans cette Amérique des années 50 engluée dans le maccarthysme pour devenir une légende jouant le rôle de “chaînon manquant” entre le rythm’n’blues profondément noir et la country profondément blanche. Le créneau était à prendre et Elvis n’a pas hésité. Des notes couleront de sa guitare et les filles en transe se pâmeront à ses chaloupements lascifs. Le cinéma le réclamera; il tournera plusieurs films avec, à ses côtés, les vedettes les plus en vue du moment...

JOHN LENNON: “AVANT ELVIS, IL N’Y AVAIT RIEN...”
Le célèbre beatles John Lennon dira de lui: “Avant Elvis Presley, il n’y avait rien”... Vrai. Car avant 1954, rien n’avait été fait pour les jeunes, ni musique spécifique, ni programme télé... C’est le rock créé par le “king” qui fait figure pour les jeunes du monde entier de culture universelle. Sa carrière s’annonce toute tracée... Mais de jour en jour, Elvis se laisse aller. Il est un jouet entre les mains de son impresario, le colonel Parker, un ancien entrepreneur de cirque... Elvis gagne des millions, fait son service militaire. Il épouse la belle Priscillia dont il aura une fille, Maria... Il est devenu l’exemple à suivre, jusqu’au moment où le public se rend compte que leur idole n’avait presque plus rien de sa grâce d’antan... Mais il lui pardonnera. On ne destitue pas du jour au lendemain le “king”... La mort de sa mère lui fera toucher terre, comme l’abus de nourriture et de drogue. Quand on regarde l’Elvis des années 56 et le même Elvis, des années plus tard, une évidence s’impose. Quelques semaines avant sa mort, défiguré par les excès en tout genre, on se demande encore d’où il puise sa force pour chanter “Unchained melody”. Le 16 août 1977, une ambulance toutes sirènes hurlantes arrive en trombe au service des urgences du Baptist Memorial Hospital, dans le Tennessee. L’équipe de médecins s’active. En vain. Elvis meurt d’un arrêt cardiaque. Désormais, des millions de jeunes et de moins jeunes se sentiront orphelins.

C’ÉTAIT IL Y A VINGT ANS, C’EST ENCORE AUJOURD’HUI...
Vingt ans ont passé... mais ni les médias, ni les fans d’Elvis ne l’ont oublié. On se prépare un peu partout dans le monde à célébrer sa mémoire. Une mémoire plus vivante que jamais et fort bien entretenue par ses proches, sa femme Priscilla et sa fille Maria, héritières d’une fortune inestimable et qui continuent à la rentabiliser encore plus, en transformant sa demeure en musée. Même après sa mort, Elvis continue à faire gagner de l’argent. 700000 visiteurs chaque année se rendent au pèlerinage de Graceland, sa dernière demeure. Plus d’un milliard d’albums et de 45 tours sont vendus dans toute la planète depuis sa disparition. On n’arrête pas le profit... Le 16 août s’est tenu à Memphis un concert géant d’Elvis sur écran vidéo... The King is dead. God save the queen Priscilla...!

S.N.


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