Evénements de la semaine

DIALOGUE DE SOURDS ENTRE JEZZINE ET LA RÉSISTANCE

 La nouvelle flambée de violence au Liban-Sud qui a atteint son paroxysme, lundi dernier, par le bombardement de Saïda (notre photo) lequel s’est soldé par six tués et des dizaines de blessés dont plusieurs ont été grièvement atteints - pose, une fois de plus, la nécessité pour la Résistance de renouer le dialogue avec Jezzine. Et ce, afin de déjouer les plans séditieux d’Israël, dont l’un vise à vider le caza de ses habitants, lesquels ne peuvent être soupçonnés “de faire le jeu de l’ennemi”.

Le président Nabih Berri dont nous apprécions les prises de position et les déclarations marquées par le courage et le bon sens, nous a surpris dimanche dernier en prenant violemment à partie le “Rassemblement de Jezzine”, parce qu’il le soupçonne de vouloir favoriser une solution au drame de leur région sur base de la formule “Jezzine, d’abord”... au détriment du reste du pays. Pourtant, le rassemblement mentionné dont font partie un membre du gouvernement et deux députés natifs de cette localité du Sud, se préoccupe, uniquement, de sauver ce caza de manière à permettre à ses habitants de connaître de nouveau la joie de vivre et, partant, de reprendre la vie en commun avec leurs compatriotes et leurs voisins des villages de l’est de Saïda. De plus, M. Simon Karam, membre dudit rassemblement - ou de la “Rencontre de Mar Roucoz”, du nom du couvent des moines à Dékouaneh ou se tiennent ses réunions chaque mercredi - a révélé que le chef de l’Armée du Liban-Sud lui avait rendu visite à son domicile de Jezzine le 15 août, pour lui faire part de son désir d’évacuer la région et lui demander d’aviser l’Etat de son intention. De son côté, un ancien député de la circonscription, M. Edmond Rizk, s’est étonné de l’attaque décochée par le chef du Législatif “la seule personnalité responsable avec laquelle nous maintenons le contact et que nous devions rencontrer incessamment, en vue de coordonner nos efforts”. “Nous sommes un rassemblement national, a-t-il précisé, œuvrant en faveur d’une cause commune qui concerne et intéresse tous les Libanais”. M. Rizk rappelle la similitude des objectifs visés par le président Berri et le “Rassemblement de Jezzine”: “Il réclame le déploiement de l’armée libanaise dans la région, ce que nous ne cessons de demander en vain depuis près de douze ans. “M. Berri exige comme nous la réouverture de la voie de passage de Kfarfalous - qui a été déminée par les artificiers de l’institution militaire - mais nous ignorons pour quelle raison cette voie n’a pas été encore rouverte”. Il attire l’attention, d’autre part, sur le fait que la région de Jezzine n’est pas concernée par la résolution 425, “parce qu’elle ne se situe pas à l’intérieur du cordon frontalier”. Le président Berri a, par ailleurs, déploré le fait pour le “Rassemblement de Jezzine” d’agir indépendamment des autorités responsables, disant à ce propos: “Le Liban dans son ensemble et, avec lui, la Syrie ne parviennent pas à obtenir gain de cause par rapport à cette affaire. Que serait-ce si chacun travaillait seul?” M. Rizk émet cette judicieuse réflexion pour justifier l’action de la “Rencontre de Mar Roucoz: “Il est préférable d’allumer une bougie que de maudire l’obscurité”... L’important, à présent et suite à l’escalade militaire survenue lundi dernier dans le triangle de Saïda-Jezzine-Kfarhouneh, la plus violente depuis celle d’avril 96, est que cesse le dialogue de sourds entre Jezzine et la résistance (celle-ci ayant tiré des Katiouchas sur Kaytouli et Marjeyoun), à l’effet de déjouer, enfin, le complot qui se perpétue depuis tant d’années au Liban-Sud.


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