Après des mois de préparation, le jour “J” est arrivé.
Les organisateurs déploient toute leur énergie pour que les
jeunes pèlerins - dont certains viennent de parcourir des milliers
de kilomètres - rejoignent dans les meilleurs délais les
centres et les familles d’accueil. Un principe simple inspire l’intendance
durant cette manifestation sans pareille: tout faire en commun au nom d’une
même foi! Ainsi, plus de 300.000 jeunes pèlerins étaient
rassemblés mardi après-midi au pied de la Tour Eiffel à
Paris,pour le coup d’envoi officiel des J.M.J., lors d’une messe célébrée
en plein air. De son côté, Jean-Paul II a choisi cette première
journée pour lancer un appel aux jeunes, dans une interview exclusive
au quotidien catholique “La Croix”: “J’attends d’eux qu’ils mobilisent
leur générosité, leur intelligence et leur énergie
pour rendre le monde plus hospitalier pour tous, et qu’ils se mettent au
service du bonheur et de la dignité de leurs frères et sœurs...”
A l’occasion de cette messe d’accueil dédiée à Ste
Thérèse de Lisieux, morte il y a cent ans à 24 ans
dans un carmel français, le cardinal Lustiger a exalté l’image
de cette jeune fille “de votre âge qui a eu l’intuition foudroyante
de l’amour, pour réussir sa vie.”
PLUS DE 500.000 JEUNES À L’ASSAUT DE
PARIS
Le flot des jeunes, “ces témoins de l’espérance”,
comme les nomme Jean-Paul II dans son appel, continue d’affluer à
Paris. Les organisateurs prévoyaient 140 pays représentés:
ils seront 160. Et parfois les délégations seront plus nombreuses
qu’an-noncé.”Ce n’est pas une masse, mais un peuple de jeunes où
chacun est invité au-delà des barrières con-fessionnelles”,
déclare Guzman Carriquiry, membre du conseil pontifical pour les
laïcs, qui, lui-même, participe aussi avec près de 400
jeunes. Algérie, Arménie, Cambodge, Emirats arabes unis,
Iran, Mongolie, Zimbabwe comptent des délégations de moins
de 100 jeunes. Mais ils sont bien plus d’une centaine à venir d’Afrique
du Sud, de Bosnie, de Chine, du Guatemala, de Hongkong, de Taïwan.
Les groupes les plus importants - de 1.000 à 10.000 pèlerins
- sont issus d’Allemagne, d’Angleterre et du Pays de Galles, d’Autriche,
du Canada, de Croatie, de Hongrie, du Portugal, des Républiques
tchèque et slovaque, de Roumanie et du Liban. Ceux-ci au nombre
de 2.500, sont venus pour la plupart de la région de Jbeil. “Le
Pape, disent-ils avec une certaine fierté, nous a invités
lorsqu’il était chez nous, alors nous avons tenu parole”! A l’invitation
des diocèses français, de jeunes étrangers vont être
aussi de la fête. Ainsi le Burundi, le Rwanda, le Brésil,
Haïti, le Pérou, le Sri Lanka, le Vietnam, en tout soixante
pays, ont pu bénéficier de la solidarité que des citoyens
français ont exprimée par leur obole. “cette entraide est
l’un de nos plus beaux motifs de fierté”, a déclaré
Mgr Michel Dubost, président des J.M.J. “La solidarité n’est
pas impôt”, a dit le cardinal Lustiger, soulignant combien la participation
financière du plus grand nombre ouvrait à la présence
effective de tous - même non - payants. Il a noté aussi que
jamais autant de nations n’avaient été représentées
aux J.M.J.: “Toutes, tant qu’elles sont, peuvent ici se sentir chez elles...”
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CÉRÉMONIE D’OUVERTURE: MESSE
EN PLEIN AIR SUR LE CHAMP-DE-MARS
C’est le cardinal Lustiger qui a présidé la messe
d’accueil avec, à ses côtés, Mgr J. Francis Stafford,
président de l’organisme romain qui coorganise avec l’Eglise catholique
de France ces J.M.J., sans compter la présence de plus de 400 évêques
venus des quatre parties du monde. Cette messe du Champ-de-Mars a été
préparée par le metteur en scène Jacques Le Disez.
Cinq écrans géants ont permis aux moins favorisés
qui étaient sous les arbres, de suivre la cérémonie.
A partir de midi, l’esplanade était remplie, par ordre d’arrivée
des groupes, de sorte qu’étaient brassées les nationalités
comme elles l’étaient déjà dans les rues ou les transports
en commun. Le port d’un badge était nécessaire pour avoir
accès à la cérémonie. Et pour la première
fois, on a pu entendre l’hymne des J.M.J. 97 sur un thème musical
du XVème siècle, qui n’est que celui de l’Agnus Dei. Cette
première cérémonie a accueilli déjà
plus de 300.000 jeunes pèlerins.
L’évêque de Paris, le cardinal Jean-Marie
Lustigen bénissant les fidèles.
PRÉCIS LOGISTIQUE
Accueillir 500.000 pèlerins à Paris ne peut se
faire même avec la plus rigoureuse des organisations, sans quelques
bavures. Venus du monde entier, les jeunes catholiques entrent en région
parisienne par «18» portes et par les aéroports, gares
et arrivées d’autoroutes. Une porte centrale d’accueil est installée
sur le parking d’arrivée de Bercy. «Notre rôle est de
coordonner ces entrées, mais aussi de prendre en charge directement
à Bercy ceux qui arriveront avant ou après l’heure»,
explique Jean-Marie Lévrier Mussat en charge de l’accueil. Ce Q.G.
à l’instar des autres portes, distribue à chaque nouvel arrivant
son «sac de pèlerin» qui contient entre autres un livret-édité
en six langues - des tickets de transports et de restauration et un indispensable
plan de métro. Ensuite, les jeunes sont répartis sur les
sites d’hébergement. Les Journées mondiales de la jeunesse
ont donc démarré. En attendant d’autres dizaines de milliers
de pèlerins qui continuent d’affluer pour le rendez-vous avec Jean-Paul
II du jeudi 21 août et ce, pour quatre jours pleins! La fête
ne fait que commencer!
C.E.H.