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LA VIE POLITIQUE EN ÉTAT “D’HIBERNATION”...

 L’Assemblée est en vacances bien qu’ayant été convoquée en session extraordinaire - simplement pour élire deux membres du Conseil constitutionnel - et la “troïka” va entreprendre de longues pérégrinations devant la conduire du Brésil en Australie. Quant aux problèmes requérant des solutions urgentes, ils peuvent attendre la rentrée parlementaire, car rien ne presse. Puis, ne dit-on pas que “la vie se termine et le travail ne finit pas?”

La vie politico-parlementaire est en état “d’hibernation” et le restera, sans doute, longtemps encore, du moins jusqu’à la fin de ce régime”, pour reprendre les propres termes du chef du gouvernement. En effet, celui-ci a infirmé les rumeurs persistantes annonçant l’imminence d’un changement ou d’un remaniement ministériel. Ces dernières avaient été propagées à la suite du nouveau sommet libano-syrien tenu durant le week-end. On sait que le président du Con-seil est gêné par les comportements de certains membres du gouverne-ment - notamment ceux des Affaires étrangères et des Ressources hydrauliques et électriques - comme par les critiques qu’ils décochent, de temps à autre, en direction du Cabinet, au point qu’on les affuble du titre de “ministres frondeurs”. Pourtant, M. Hariri croyait s’en être débarrassés, définitivement, en mettant sur pied sa troisième équipe gouvernementale. La formation d’un nouveau Cabinet était sérieusement envi-sagée ces dernières semaines, à la suite de la polémique ayant opposé le chef du gouvernement au chef de la diplomatie et, surtout, après la violente altercation verbale ayant mis aux prises deux ministres au cours d’une réunion de travail. Car l’homogénéité venait de recevoir un coup dur, à un moment où elle est plus que jamais nécessaire, face à tant de problèmes auxquels le palais du gouvernement est confronté. Mais après le dernier sommet libano-syrien, tenu dimanche der-nier à Lattaquieh, à la suite duquel le chef de l’Etat a conféré, dès son retour au palais de Baabda, avec les chefs du Législatif et du gouver-nement, l’idée d’un changement ou d’un remaniement ministériel aurait été abandonnée. M. Hariri soutient qu’une telle “opération”, s’avère impossible sur le plan pratique parce que le président de la République se rend le 1er septembre au Brésil et le président de l’Assemblée doit effectuer une tournée dans plusieurs pays, alors que le président du Conseil se trouvera en Australie avant la fin du mois prochain. En réalité, là n’est pas la raison du gel du problème gouverne-mental. Selon certains recoupe-ments, les “décideurs” auraient recommandé à surseoir à une telle affaire dans la conjoncture régio-nale, dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle est particulièrement délicate. D’autre part, l’Assemblée est en vacance pour plusieurs semaines, bien qu’elle ait été convoquée en session extraordinaire. Mais l’uni-que séance plénière tenue il y a quelques jours, a été consacrée à l’élection de deux membres du Conseil constitutionnel. Bien des ténors du parlement et des constitutionnalistes ont rap-pelé que celui-ci est souverain et maître de sa décision. En consé-quence, il a toute latitude d’ins-crire à l’ordre du jour n’importe quelle question ou proposition de loi revêtue du caractère de double urgence. Là aussi, les “décideurs” parais-sent avoir conseillé le renvoi de toute discussion ou nouveau débat sous l’hémicycle, parce que jugés inopportuns... Oui, la vie politique chez nous est en état d’hibernation... et le restera, vraisemblablement “jusqu’à la fin de ce régime”, car M. Hariri s’est promis de se maintenir au palais du gouvernement jusqu’en novembre 98. Et d’ici là, il est interdit de changer le statu quo à tous les niveaux et dans tous les domaines... ...Et vive la République!


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