Fallait-il donc qu’elle meure pour que le monde entier sache combien il l’aimait? Tandis que la presse du Caire avance l’hypothèse d’un complot ourdi par les services secrets britanniques, la nouvelle de la mort de Diana traverse comme une onde de choc la planète. Elle soulève une émotion qui rapelle celle qu’a suscitée la mort du président John Kennedy en novembre 1963 et celle d’Elvis Presley, décédé à Memphis en 1977. Le prince Charles accompagné des deux sœurs de Diana se précipite à Paris pour ramener la dépouille de la princesse à Londres où elle repose dans la chapelle royale de Saint James Palace. Il se trouvait à Balmoral en Ecosse en compagnie de ses deux fils et de sa mère Elizabeth II. Ils sont “profondément choqués et anéantis”. Et davantage encore l’est le peuple britannique qui a sangloté en apprenant la mort de celle qu’il appelait la “princesse du peuple” et “la reine des cœurs”. Aussitôt, un cortège impressionnant de dizaines de milliers de sympathisants afflue devant les portes de Kensington, Saint James et Buckingham Palace venus de tout le pays et de toutes les races. Des fleurs, des bougies, des prières partout. Les fleuristes seront bientôt en rupture de stock. La douleur n’a plus de nom. Elle s’exprime, aussi, lors d’un service religieux à la cathédrale Saint-Paul où deux mille personnes sont réunies dans la prière, là où dix-sept ans plus tôt avait eu lieu le fabuleux mariage princier. Les onze mille ampoules qui illuminent le Harrod’s sont restées éteintes toute la nuit. Et les signes de sympathie se sont multipliés donnant à la mort de Diana les dimensions d’une tragédie nationale que le Premier ministre Tony Blair a ainsi exprimée: “Je suis comme tout le monde dans ce pays complètement dévasté (...) Nous sommes aujourd’hui une nation en état de choc et de chagrin. C’est tellement douloureux!” A Martha’s Vineyard où ils passent leurs vacances, Bill et Hillary Clinton ont exprimé leur vive émotion, prié à l’intention de Diana lors d’un office religieux et fait part de leur intention d’assister à ses obsèques. Pas un pays, pas une autorité officielle, pas un peuple n’a échappé au choc et à la douleur. Les photos de Diana ont même couvert les premières pages des journaux chinois. Mère Térésa qui a rencontré Diana à Calcuta a aussi déploré sa mort, appelant ses religieuses à prier pour elle. Le Pape Jean-Paul II, à son tour, lui a rendu hommage, adressant une lettre à la reine Elizabeth II. Le président Eltsine a estimé qu’elle était un exemple dans le travail.
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