MANŒUVRES “À CARACTÈRE HUMAIN”

par Edouard Bassil

Moins d’une semaine avant l’arrivée de Madeleine Albright dans la région, pour soi-disant débloquer le processus de paix au P.O., Washington annonce des manœuvres navales américano-israélo-turques en novembre prochain dans les eaux territoriales de l’Etat hébreu. Naturellement, cette annonce dont le timing est fort mal venu, suscite des réactions hostiles de la part de Damas, du Caire, de Téhéran et de Bagdad. Ces capitales considèrent cette décision comme une “initiative négative à l’égard des pays de la région” (Amr Moussa dixit). “C’est une décision étrange et incompréhensible, visant à exercer des pressions sur la Syrie, afin de l’amener à changer de position envers le processus de paix”, pour reprendre la déclaration d’un responsable syrien. Cependant, Tel-Aviv soutient qu’il s’agit de manœuvres “à caractère humain”, en ce sens qu’elles ont pour but “d’entraîner les effectifs devant y prendre part, aux opérations de sauvetage en haute mer et ne sont dirigées contre aucun pays.” De plus, elles auront lieu dans le cadre d’un accord conclu entre Israël, la Turquie et les USA, “en vue de l’échange des expertises et de l’entraînement au double plan militaire et naval.” Dans la capitale fédérale, on minimise l’importance de ces manœuvres “qui ne revêtent aucun cachet provocateur, d’autant qu’elles sont en cours de préparation de longue date”. Oui, mais l’annonce du Pentagone aurait pu être retardée, au moins jusqu’après la tournée de Mme Albright, pour ne pas surchauffer le climat régional, suffisamment perturbé et ne pas compromettre le rôle des USA en tant que “médiateur honnête et impartial” dans le conflit israélo-arabe.


Home
Home