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ALBRIGHT AU P.O.: UNE NOUVELLE CHANCE POUR LA PAIX    
 

C’est confirmé: Madeleine Albright effectuera à partir du 9 septembre sa première tournée proche-orientale qui la mènera dans cinq pays: Egypte, Israël, Jordanie, Syrie et Arabie séoudite. Le Liban ne figure pas, du moins jusqu’ici, sur son itinéraire, M. Miguel Moratinos, émissaire de l’U.E. (notre photo) a informé le président Assad que l’Europe et les USA coordonnent leurs efforts en vue de débloquer le processus de paix.


Damas estime que la prochaine tournée proche-orientale de Mme Madeleine Albright, secrétaire d’Etat US, peut être une nouvelle chance pour la paix. La Syrie s’attend à ce que le chef de la diplomatie américaine parvienne à relancer les négociations arabo-israéliennes bloquées depuis plus d’un an. Cependant, le Premier ministre israélien hausse le ton et se montre intraitable, arguant que “les Syriens posent des conditions inacceptables”. Ainsi, Benjamin Netanyahu poursuit sa politique faite de duplicité et d’atermoiements. N’est-ce pas lui qui pose des conditions rhédibitoires et manœuvre, non point pour favoriser l’instauration de la paix mais, au contraire, pour en torpiller le processus? D’abord, il refuse de souscrire aux principes définis à la conférence de Madrid, dont celui de la “terre contre la paix”; puis, ne reconnaît pas les accords signés par le Cabinet travailliste. De fait, Netanyahu a juré dès son accession au pouvoir en juin 96, “de ne jamais restituer le plateau du Golan”. Puis, il refuse de reprendre les pourparlers au point où ils ont abouti avec Shimon Pérès et exige de revenir au point de départ. Est-ce logique? “Il ne serait donc pas étonnant si le chef du gouvernement israélien commettait un acte provocateur pour saboter la mission de Mme Albright”, écrit le journal damascène “Techrine”. Les Israéliens fomenteraient de nouveaux troubles sur le terrain et auraient recours une fois de plus à l’escalade, afin de détourner le chef du département d’Etat du but initial de son périple. N’ont-ils pas agi de cette manière, chaque fois que le coordonnateur US, Dennis Ross, s’apprêtait à entreprendre une nouvelle tournée dans la région? Cependant, une lueur d’espoir pointe à l’horizon, résultant du rapprochement euro-US. En effet, Paris et Washington se proposent d’œuvrer de commun accord, aux fins de débloquer le processus de paix. Au cours de sa visite à Damas, M. Miguel Moratinos, émissaire de l’Union européenne, a révélé que “des idées européennes pour relancer le processus de paix, avaient été examinées avec les Américains”, estimant que les deux parties devraient travailler de concert à cette fin. Aussi, espère-t-il que “la première tournée de Mme Albright au P.O. constituera un pas important sur la voie de la paix”. Fait encourageant: le chef de la diplomatie américaine a téléphoné, dernièrement, à ses homologues français, britannique et russe “afin d’obtenir leurs conseils et leur soutien pour promouvoir la paix et essayer de faire pression sur les dirigeants de la région proche-orientale”. Mme Albright a, également, téléphoné à Netanyahu et à Yasser Arafat dans le même but. On ne peut ni ne doit donc se contenter d’une action concertée euro-américaine, si elle n’est pas accompagnée de pressions effectives sur l’Etat hébreu, surtout sur ses “faucons”, partisans de la colonisation et de la judaïsation de Jérusalem. La relance des négociations arabo-israéliennes est tributaire d’une prise de position ferme de la part de l’Europe et des Etats-Unis, assortie si cela s’avère nécessaire, d’une menace de sanctions à l’encontre de la partie qui refuse d’appliquer les résolutions de la légalité internationale. C’est à cette seule condition qu’Israël consentira à rétrocéder les territoires occupés - le Golan, le Sud et la Békaa-ouest en tête - sur la base du principe de “la terre contre une paix juste et globale”.


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