NUL N’EST PROPHÈTE DANS SON PAYS!

par Edouard Bassil

Du 18 au 25 octobre, apprenons-nous, le 7ème art sera à l’honneur à Beyrouth, comme il le fut dans les années soixante... Il s’agit d’un festival du film, organisé... en collaboration avec le ministère de la Culture et de l’Enseignement supérieur. Dans le même temps, un “festival Maroun Naccache” avait lieu, cette semaine, au Caire: nous l’avons appris grâce à une station radiopho-nique qui consacrait une courte émission à celui qui fut le pionnier de notre théâtre national. Est-il besoin de rappeler que le “théâtre Maroun Naccache” à Bey-routh est fermé depuis les premières années de la guerre? De plus, personne au ministère de la Culture ou au sein des associations culturelles et artistico-théâtrales n’a jugé utile de rassembler les manus-crits de Naccache, ni d’effectuer une étude et des recherches sur son œuvre! Ne serait-ce que pour le faire connaître à ses concitoyens, ceux-ci ignorant presque tout de ce grand artiste qui a donné le meilleur de lui-même aux planches libanaises! L’animateur de l’émission radio-phonique mentionnée plus haut, faisait état du grand estime dans lequel les gens de la scène arabes tiennent Maroun Naccache... alors que les officiels et ses pairs locaux ont tiré sur lui le voile de l’ingratitude et de l’oubli! Nous avons été à tel point choqué par cette négligence (délibérée et pourquoi?), que nous avons consacré cette colonne, habituellement réservée à des faits d’une autre nature, à cet homme de théâtre parmi les plus prestigieux. Mais, comme le dit si bien le proverbe, “nul n’est prophète dans son pays”. Très souvent, le talent et le génie sont appréciés par des peuples autres que ceux dont se réclament les précurseurs!


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