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ET SI Mme ALBRIGHT DÉBARQUAIT INOPINÉMENT À BEYROUTH?    
 

Si Mme Madeleine Albright débarquait, inopinément, à Beyrouth, qui la recevrait? Le chef de l’Etat poursuit sa visite au Brésil; le chef du Législatif (notre photo) aura quitté Bucarest pour Erivan et le chef du gouvernement se trouve à Paris. Quant au chef du palais Bustros, il s’est dit prêt à rentrer illico (comme s’il se trouvait à Ballouneh) pour rencontrer son homologue US...


Mme Madeleine Albright a entamé sa tournée proche-oriental qui doit la mener après Tel-Aviv (et Jérusalem), à Gaza, au Caire, à Amman, à Damas et à Djeddah. Au moment de mettre sous-presse, nous ne disposons d’aucun élément permettant d’assurer que le chef du département d’Etat US compte faire escale dans nos murs. D’ailleurs, l’ambassadeur américain à Beyrouth, se montre très circonspect sur ce point. De toute façon, si le chef de la diplomatie américaine devait venir chez nous, ce ne serait pas avant samedi, pour la simple raison que la “troïka” sera en voyage jusqu’à ce jour: le président Hraoui ne retournera du Brésil que vendredi. Le président Berri en visite à Bucarest, doit gagner ensuite Erivan, alors que le chef du gouvernement a pris des rendez-vous pour rencontrer les responsables français durant les journées de jeudi et de vendredi... Cet attrait que le large exerce sur nos gouvernants ne manque pas de surprendre, au moment où la situation au Liban-Sud - et sur le plan intérieur - suscite tant d’inquiétude! M. Hariri aurait pu attendre le retour du chef de l’Etat avant de se rendre à Paris, pour le cas possible où Mme Albright décidait de venir au Liban avant samedi... Il aurait dû, aussi, demander au chef du palais Bustros - qui fait partie de la suite présidentielle - d’écourter sa visite au Brésil pour conférer, éventuellement, avec son homologue US... M. Hariri s’est dit prêt à inter-rompre ses entretiens dans la capitale française, si Mme Albright débarquait à Beyrouth, à la suite de ses concertations en Israël, où le courant favorable au retrait de “Tsahal” du Liban-Sud fait boule de neige. Par ailleurs, au cours d’une conférence de presse tenue à Porto Allegre, le chef du palais Bustros a déclaré que le ministère des Affaires étrangères n’avait pas encore été notifié de l’intention du secrétaire d’Etat US de venir à Beyrouth. Mais si elle décidait de faire une escale libanaise, il n’hésiterait pas à retourner au bled pour la recevoir. “Car, a ajouté M. Farès Bouez, je ne m’attends pas à la rencontrer en dehors du Liban”. Puis, vaut-il la peine de renoncer aux agréments d’un voyage aussi exaltant, qu’on entreprend une fois dans la vie? Et est-il nécessaire de se déranger lorsque le “grand frère et décideur” nous débarrasse d’un fardeau et traite à notre place de tout ce qui intéresse notre pays et engage son avenir? Cela dit, le périple du ministre américain des Affaires étrangères, a initialement, pour but de dégager un mécanisme destiné à relancer le processus de paix bloqué depuis plusieurs mois. Mais, d’ores et déjà et la veille de son arrivée en Israël, Benjamin Netanyahu a cherché à restreindre la mission de Mme Albright à une double question: la lutte contre le terrorisme et la sécurité qu’il considère comme “la clé de la paix”. “La lutte contre le terrorisme par l’Autorité palestinienne, a dit le conseiller de “Bibi”, est une condition fondamentale pour la reprise des pourparlers bilatéraux”. “Si, réplique le porte-parole d’Abou-Ammar, Mme Albright concentrait ses efforts au problème sécuritaire, elle commettrait une grosse erreur et son action serait vouée à l’échec”. Tout compte fait, la tâche du successeur de Warren Christopher est malaisée, car elle est appelée à tran-cher des questions aussi inextricables que la quadrature du cercle.


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