VISITE OFFICIELLE


BILAN POSITIF DE LA VISITE D’ÉTAT DU
PRÉSIDENT HRAOUI AU BRÉSIL


Le président Elias Hraoui au Congrès
brésilien en conversation avec le
président de l’Assemblée, M. Michel
Temer, d’origine libanaise.


Les présidents libanais et brésilien
saluant la foule du balcon du palais.


Le périple de dix jours du président de la République M. Elias Hraoui à travers le Brésil, a pris fin officiellement mercredi 10 septembre, à Fortaleza. Cette visite d’Etat - la deuxième d’un président libanais depuis l’Indépendance - qualifiée d’“historique”, a enregistré un succès total. Partout, dans les sept villes visitées: Brasilia, Sao Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Porto Alegre, Foz de Iguaçu et Fortaleza, le président et Mme Elias Hraoui et leur suite ont reçu un accueil chaleureux tant officiel que populaire, de la part des gouverneurs et dirigeants des Etats visités et des communautés libanaises disséminées dans ce pays d’accueil par excellence qu’est la gigantesque République Fédérative du Brésil.

RESSEREMENT DES RELATIONS BILATÉRALES
La visite du président Hraoui a renforcé les liens séculaires unissant les peuples brésilien et libanais, en insufflant, aussi, un élan nouveau aux relations bilatérales devant aboutir à la conclusion d’accords judiciaire, économique, agricole et culturel lors de la prochaine visite du président Fernando Henrique Cardoso au Liban, prévue pour le mois d’avril 1998. Au terme des entretiens officiels des présidents Hraoui et Cardoso à Brasilia, un communiqué conjoint a été publié dans lequel les deux parties expriment leur “satisfaction” à la suite du “renouveau de dynamisme survenu dans les relations bilatérales.” Ce communiqué stipule que le président brésilien a réitéré le soutien du Brésil au processus de paix au Proche-Orient, réclamant l’application des résolutions du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Il a, en outre, insisté sur l’importance “d’une prise en compte de la situation particulière du Liban dans le cadre des efforts diplomatiques déployés au Proche-Orient” et indiqué que son pays soutenait “le droit du peuple libanais à la souveraineté et à l’indépendance sur la base des résolutions internationales et notamment de la résolution 425.”

L’HOMMAGE DU PRÉSIDENT CARDOSO AUX FILS DU LIBAN
Si la rencontre des présidents Cardoso et Hraoui a constitué le temps fort de cette visite, elle a connu son apogée avec le vibrant hommage rendu par le président brésilien au Liban, à sa vocation pacifiste et au courage de ses fils. Rarement chef d’Etat aura fait l’éloge de nos frères d’outre-mer avec autant de considération, de sollicitude et... d’admiration. Evoquant, lors du dîner offert en l’honneur de son homologue libanais, “l’amitié extraordinaire existant entre deux pays distants géographiquement mais proches compte tenu de la profondeur des relations humaines et des liens d’affection qui se sont tissés entre deux peuples et que seule l’émigration est capable de créer”, le président brésilien a souligné que “le Brésil doit beaucoup à sa communauté libanaise, dont les membres sont plus nombreux au Brésil que partout ailleurs dans le monde.” “C’est un privilège pour nous, a ajouté le président Cardoso, d’avoir autant de descendants de Libanais qui, avec talent et dévouement, ont participé à la construction de notre grand pays. Dans tous les secteurs - le commerce, l’industrie, la culture et la politique - la présence libanaise s’est traduite par du progrès et du bien-être pour le peuple du Brésil. Nous sommes redevables à nos frères libanais. Aujourd’hui, un nouvel essor dans les rapports entre nos deux pays fait l’objet d’une fierté justifiée de notre part: la présence d’un important contingent de Brésiliens qui retourneront au Liban participer à la tâche de reconstruction de leur pays d’origine et qui renforceront, ainsi, les liens qui existent déjà entre nous”.

“LE LIBAN, UN EXEMPLE POUR LE MONDE”
Après avoir salué l’effort de reconstruction nationale et la détermination “d’un peuple courageux et conscient du fait que la promesse d’un avenir de paix et de liberté demande, avant toute chose, la volonté et la capacité de dépasser les différences afin d’accéder à un vrai progrès matériel et spirituel”, le chef de l’Etat brésilien a souligné que “le Liban peut être considéré comme un exemple pour sa région et pour le monde. Il nous montre que la vraie paix durable doit être bâtie sur la tolérance et la concorde; qu’il ne peut y avoir de bonheur possible qui repose sur la souffrance des autres; qu’il ne peut y avoir de liberté sans la reconnaissance des droits de tous, sans distinction de race ni de croyance. Le Brésil en tant que nation aux origines très diversifiées, connaît par expérience la valeur de la diversité et de la tolérance”, a-t-il poursuivi, indiquant que son pays “ne veut pas être le simple observateur de cette grande œuvre de courage entreprise par le peuple libanais. Avec la force de notre amitié, nous voulons aider le Liban à vivre à nouveau dans la paix et dans la prospérité pour qu’il puisse redevenir le pôle de diffusion de culture, de commerce, la plaque tournante entre les civilisations, la frontière ouverte entre l’Occident et l’Orient”.

“DEUX PEUPLES FORMANT UNE IMMENSE FAMILLE”
“Pour être à la hauteur de ce défi, pour concrétiser l’amitié existante entre ces deux peuples qui forment une immense famille, le Brésil tient à donner un nouvel élan au partenariat qu’il développe avec le Liban. C’est, d’ailleurs, une des grandes lignes de notre diplomatie...” Après avoir rappelé que le Brésil s’est manifesté dans toutes les tribunes internationales en faveur de l’application de la résolution 425 du Conseil de Sécurité, le président Cardoso a souhaité “que le Liban, une fois libéré de toute interférence, puisse consolider son processus de réconciliation nationale et reprendre pleinement le rôle qui lui incombe sur la scène régionale et internationale: celui de pont entre l’Occident, d’un côté, l’Asie et le monde arabe, de l’autre...” Des allocutions dans ce sens ont été, également, prononcées au Congrès brésilien (Sénat et Chambre réunis) lors d’une cérémonie solennelle, par le président du Congrès et par le député d’origine libanaise M. Ricardo Izar, président du groupe parlementaire Brésil-Liban. Dans ses nombreuses allocutions, aux officiels brésiliens, le président Hraoui a mis l’accent chaque fois sur les liens traditionnels et profonds unissant les deux peuples ainsi que l’appui du Liban au droit légitime du Brésil à devenir membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies; dans ses adresses aux membres de la communauté libanaise, le chef de l’Etat les a exhortés de préserver leur unité et leur solidarité et il a réitéré son engagement de faire adopter un projet de loi réintégrant dans la nationalité libanaise les émigrés. Il leur a, également, fait la promesse d’envoyer des instituteurs pour enseigner la langue arabe à leurs enfants. Un bilan largement positif de cette importante visite d’Etat qui ne devrait pas tarder à porter ses fruits.

JEAN DIAB



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