A L'ORDRE DU JOUR
|
|
|
|
|
L’échec de l’opération israélienne à Ansarieh
amènera-t-il les Israéliens à réviser leur
politique à l’égard du Liban? Depuis une semaine, le débat
est largement ouvert en Israël, aussi bien au niveau gouvernemental
que populaire, sur l’opportunité du maintien des troupes de l’Etat
hébreu en territoire libanais, le prix qu’ils payent étant
désormais trop cher. 1997 est considérée comme la
plus meurtrière pour “Tsahal” depuis son retrait partiel du Liban
en 1985 et un premier bilan de l’année en cours, révèle
qu’il y a déjà eu plus de trente tués parmi les militaires
israéliens. Netanyahu et son gouvernement s’interrogent sur la présence
de l’armée au Sud. Si sa première réaction après
la débâcle d’Ansarieh était d’affirmer la poursuite
des “opérations défensives menées au Liban pour protéger
notre frontière Nord”, il a assoupli quelque peu sa position par
la suite: “Je suis le premier, dit-il, à vouloir me retirer et je
l’ai déclaré. Mais je ne voudrais pas me retirer d’une manière
qui puisse causer du tort au Nord d’Israël, surtout que les “terroristes”
du “Hezbollah”, tout comme ceux de “Hamas” promettent de détruire
l’Etat hébreu”. “Si nous parvenons à amener le gouvernement
libanais à déployer ses troupes tout au long de la frontière,
avec un appui international et, partant, d’empêcher le Hezbollah
de franchir ces frontières, ceci répondra à nos demandes
et nous y répondrons par la positive”. Appuyant cette même
thèse, le ministre de la Défense, Yitzhak Mordehaï considère,
lui aussi, “qu’en l’absence d’une autorité sérieuse au Liban
pouvant garantir qu’il n’y a pas d’activités terroristes, il serait
irresponsable de sortir du Liban”. Pour l’heure, le Premier ministre israélien
cherche à éviter qu’une trop forte polémique ébranle
son gouvernement, d’autant plus que cette situation offre une aubaine au
parti travailliste qui critique la politique du Likoud, sans pour autant
présenter une vision unifiée sur cette question du Sud. Il
est important de relever la réaction de la rue israélienne
où, suite à la défaite d’Ansarieh, des manifestations
ont eu lieu réclamant “le retrait en paix”. Une jeune femme affirme:
“Le Liban n’est pas une part d’Israël, nous n’avons rien à
y faire”. Si le débat est ouvert, peut-il pour autant déboucher
sur une solution concrète concernant le retrait israélien
de la “zone de sécurité”?
COMMENT OBTENIR LES GARANTIES NÉCESSAIRES?
Cependant, l’enjeu est bien plus complexe et si la polémique
est engagée, il n’est pas dit que la solution soit aisée.
Tout d’abord, un retrait inconditionnel de “Tsahal” du Liban-Sud et de
la Békaa-Ouest serait perçu comme une défaite pour
Israël et l’échec de la politique de Netanyahu. En deuxième
lieu, Israël ne peut opérer le moindre retrait du Liban-Sud,
sans obtenir les garanties nécessaires en vertu desquelles le gouvernement
libanais serait prêt à empêcher les opérations
du “Hezbollah”. Ce qui reviendrait à dire qu’il faudrait, en d’autres
termes, désarmer la Résistance, son action n’ayant plus sa
raison d’être après le retrait israélien. Cette logique
qui devrait prévaloir, se heurte à plus d’un obstacle. Jusqu’à
présent, le “Hezbollah” n’a pas toujours affirmé qu’en cas
de retrait total d’Israël du Liban-Sud il serait disposé à
déposer les armes et son chef s’est toujours dérobé
à cette question en affirmant: “On verra bien; chaque chose en son
temps”. Suite à l’opération d’Ansariyeh, le secrétaire
général du “Hezbollah”, cheikh Nasrallah s’est contenté
de déclarer: “Nous sommes persuadés qu’il n’y a aucune autre
alternative à Israël que de se retirer inconditionnellement
du Liban. Tout est question de temps”.
LE GOLAN ET LE SUD INDISSOCIABLES
Le second obstacle à un retrait unilatéral de
“Tsahal” provient du côté syrien. La Syrie perdrait, automatiquement,
sa carte-clé dans les négociations, à savoir le dossier
libanais. Elle se trouverait isolée, dépossédée
de son principal atout, confrontée seule au problème du Golan.
Des voix de plus en plus nombreuses pourraient, aussi, s’élever
du Liban réclamant le retrait des forces syriennes, leur présence
n’ayant plus sa raison d’être. Ce scénario serait-il possible?
Bien au contraire, tout indique que le dossier libanais est plus que jamais
indissociable du syrien, au point que nos dirigeants ne se suffisent plus
de réclamer simplement le retrait d’Israël de la “zone de sécurité”,
mais dans toutes leurs déclarations, ils réclament, désormais,
conjointement la libération du Sud et du Golan. Même si Israël
proposait de se retirer, il semble de plus en plus évident que Beyrouth
refuserait. Absurde! C’est aussi compliqué à résoudre
que la quadrature du cercle! A moins qu’en dépit de tout, “Tsahal”
évacuait les lieux! Que ferions-nous? Qui occuperait le terrain?
Le “Hezbollah” ou l’armée libanaise?
TROUVER DE NOUVELLES IDÉES
Reste le rôle du “parrain” américain vers lequel
les regards se tournent, en définitive. Dans une déclaration
faite après l’attaque manquée d’Ansarieh, l’ambassadeur américain
au Liban faisait cette déclaration: “Je pense que les événements
de la semaine passée et ceux qui ont précédé,
montrent l’importance d’aller de l’avant dans le processus de paix, afin
d’épargner des vies humaines dans les deux camps. “Je reconnais
que la situation dans la région mérite beaucoup d’attention
et il est certain qu’en réfléchissant, les gens peuvent trouver
de nouvelles idées; je crois que nous en avons besoin. Pour sa première
visite dans la région Mme Albright, secrétaire d’Etat américain
est-elle porteuse de nouvelles idées? Certes, l’objet prioritaire
de sa tournée proche-orientale est de relancer le processus au niveau
israélo-palestinien. Faut-il pour autant laisser en veilleuse le
dossier libanais? Ne pourrait-elle être porteuse de quelques nouvelles
idées afin de sortir le Sud de cet engrenage dans lequel il se débat
et s’enlise depuis plus de trente ans, ce qui rejaillit sur l’ensemble
du pays et de la région? Seule l’Amérique peut désengager
le Sud du Golan auquel il est enchaîné, amener l’Etat libanais
à désarmer le “Hezbollah” sous le regard bienveillant des
Syriens, afin que l’armée se déploie sur la frontière
internationale en cas de retrait israélien. Mais dans quelle mesure
le “parrain” se préoccupe-t-il du sort du Liban qu’il a placé,
hélas! sous tutelle et, semble-t-il, pour longtemps!
NELLY HÉLOU
MELHEM KARAM REND HOMMAGE À L’HÉROÏSME DE L’ARMÉE ET DE LA RÉSISTANCE M. Melhem Karam, président de l’Ordre des journalistes, a rendu hommage à “l’héroïsme dont ont fait montre l’Armée et la résistance libanaises, lors de leur confrontation avec un commando de “Tsahal”, jeudi dernier au village d’Ansarieh, défendant avec courage la souveraineté de la terre et la dignité de l’homme”. “Elles ont prouvé, dit-il, que la force, le feu, le fer et les armes sophistiquées ne sont pas les seuls éléments de la défense de la patrie. Il y a, aussi, des devoirs et d’autres engagements dont on s’acquitte, émanant du cœur, de la foi et de l’affiliation”. M. Karam salue, d’autre part, les journalistes sudistes ayant couvert cette confrontation au risque de leur vie, informant l’opinion mondiale du comportement parfait de l’Armée et de la Résistance, face à la tentative d’invasion israélienne. “J’ai reçu de partout, ajoute-t-il, surtout de Paris et de Londres, des contacts de la part de personnes s’enquérant de la situation au Liban-Sud, tout en réaffirmant l’appui de l’opinion mondiale, exprimant son admiration pour l’héroïsme manifesté dans la défense de l’homme, de la terre et en condamnant Israël mû, en permanence, par le désir de se venger et de causer du préjudice”. M. Karam est persuadé que “le martyre et les sacrifices consentis par nos héros au Sud, nous en cueillerons les fruits dans un proche avenir, par la libération du sol de la patrie et son retour à la légalité, tout en semant le trouble à l’intérieur d’Israël, suite à la condamnation du Cabinet Netanyahu qui se propose, depuis son accession au pouvoir, de tuer, de détruire, de terroriser les gens et de les contraindre à prendre le chemin de l’exode”. L’UNRWA EN BUTTE À DES DIFFICULTÉS
FINANCIÈRES L’UNRWA |