![]() à ses soldats par le président du Honduras, Carlos Roberto Reina, dans le cadre d’une opération de déminage baptisée du nom de la princesse Diana. |
![]() réuni avec Biljana Plavsic à l’issue des élections municipales. |
FACE À LA CHINE ET À LA RUSSIE
Rejoignant sur le tard la conférence d’Oslo (1-19 septembre),
les Américains ont tenté d’obtenir des exemptions pour leur
pays: un sursis de neuf ans et le maintien de plus d’un million de mines
antipersonnel sur la DMZ qui sépare les deux Corées, le long
de laquelle stationnent 37.000 soldats américains et que pourraient
menacer les 900.000 soldats de l’armée nord-coréenne. Le
président Clinton a, à cette fin, sollicité les dirigeants
de la planète, essuyant un refus poli de leur part: Comment l’Amérique
pouvait-elle présenter au monde l’image indiscutable de défenseur
des droits de l’homme alors qu’elle était sur le point de les bafouer
ostensiblement? Mais comment en revanche rallier le mouvement alors que
la Chine et la Russie en sont absents, de même que l’Irak, la Libye,
la Corée du Nord qui peuvent impunément narguer le monde?
Les stratèges du Pentagone veulent, avant tout, défendre
les intérêts américains et la sécurité
des GI’s lancés dans des missions périlleuses. Tant que leurs
fils sont impliqués quelque part dans des zones chaudes du monde,
les Américains peuvent à tout instant exercer des pressions
décisives sur l’opinion publique et la retourner contre leurs dirigeants.
Leur isolationnisme les rend peu sensibles aux conflits internationaux
qui ne mettent pas en péril leur propre sécurité.
Pour se racheter quelque peu devant l’opinion internationale ayant
accueilli avec soulagement le texte du traité - qui interdit la
fabrication, le stockage, l’exportation et l’utilisation des mines antipersonnel
dont 110 millions sont aujourd’hui dispersées dans 64 pays et qui
font chaque année 26.000 victimes - le président Clinton
a promis l’élimination des mines de l’équipement militaire
américain avant l’an 2006 et la mise en place de structures pour
en interdire l’exportation.
INCERTITUDES SUR LA PRÉSENCE DES TROUPES
AMÉRICAINES EN BOSNIE AU-DELÀ DE JUIN 1998
Autre incertitude: le maintien du contingent américain en Bosnie
au-delà de juin 1998. Le discours que tiennent la Maison-Blanche
et le Département d’Etat n’a guère varié quant au
départ des “boys” à la date prévue. Et pourtant, des
voix discordantes se font entendre et sèment la confusion auprès
des partenaires européens, notamment les Français et les
Anglais qui annoncent leur éventuel départ, en même
temps que celui des Américains et reconnaissent que ce départ
est prématuré. Car rien n’est réglé sur le
terrain, l’application des accords de Dayton étant restée
théorique. Ceux-ci ont ramené la paix en territoire bosniaque,
sans parvenir à faire cœxister les ethnies départagées
par le sang et les larmes.
Initialement, fin 1995, le contingent américain s’élevait
à 20.000 hommes opérant au sein des 37.000 éléments
de la Sfor (Force de stabilisation de l’Otan). Cette présence est
à présent réduite à 8000 hommes dont la mission
devait s’achever en douze mois mais qui a été prolongée
jusqu’à ce jour.
Un éventuel départ de la Sfor en juin 1998 est considéré
comme une catastrophe par Carlos Westendorp, haut représentant civil
en Bosnie, de même que par le secrétaire général
de l’Otan, Javier Solana. Les Américains savent bien que la paix
est loin d’être institutionnalisée en Bosnie et que leur départ
est perçu comme un «désastre pour l’Occident».
Le secrétaire à la Défense, William Cohen estime que
la question du départ n’est pas encore «réglée»
et que «si nous nous en allons (les autres) s’en iront aussi et la
guerre pourrait reprendre».
De crainte de s’enliser dans les sables mouvants de la Bosnie, les
Américains accentuent les pressions sur les protagonistes afin de
hâter l’application des accords de Dayton. Ils ont exprimé
leur satisfaction, par le truchement de l’OSCE, à l’issue du scrutin
municipal pacifique qui s’est déroulé en Bosnie, mais a ramené
sur le terrain les mêmes protagonistes sans espoir de les voir s’entendre
réellement au sein d’un pays impossible à unifier.
Entre-temps, les ennuis ne manquent pas pour Bill Clinton qui vient
d’accompagner sa fille Chelsea à l’université de Stanford.
Le Département de la justice a annoncé l’ouverture d’une
enquête préliminaire sur le financement de la campagne électorale
des démocrates aux Etats-Unis. Al Gore à qui on reproche
d’avoir donné 81 coups de fil à partir de la Maison-Blanche
- ce qui est interdit à des fins électorales-est déjà
dans le collimateur. Les républicains entendent lui barrer la route
des présidentielles de l’an deux mille pour lesquelles il part favori.