POLITIQUE D’AUSTÉRITÉ:
IL N’EST JAMAIS TARD POUR BIEN FAIRE...
Enfin,
après avoir atteint le creux de la vague, le gouvernement décide
de donner le coup de barre salutaire en instituant une politique d’austérité,
laquelle suppose la compression des dépenses improductives, l’arrêt
du gaspillage, la révision de l’ordre des priorités et l’élaboration
d’un budget équilibré. Aussi, les prévisions budgétaires
de tous les départements ministériels seront-elles réduites
dans une proportion de 30 à 40 pour cent. Le ministre de la Santé
(notre photo) s’y oppose.
On peut dire, aussi, “mieux vaut tard que jamais!”
Enfin, le Cabinet Hariri s’est ravisé - il en était temps
- et suite au double revers qu’il a essuyé, à deux semaines
d’intervalle, en Conseil des ministres, lequel a rejeté son projet
instituant de nouveaux impôts et surtaxes, il a résolu d’instaurer
une politique d’austérité prévoyant: la compression
des dépenses (improductives), l’arrêt de la dilapidation et
du gaspillage des derniers publics, l’établissement d’un nouvel
ordre des priorités et, enfin, l’élaboration d’un budget
équilibré...
Au cours d’un séance de travail tenue d’urgence au palais de
Baabda, décision a été prise de réduire les
prévisions budgétaires de tous les départements ministériels
dans une proportion variant entre 30 et 40 pour cent.
Annonçant le report des projets prévus dans le “plan
des 800 millions de dollars”, le Premier ministre déclare: “Pas
de dépenses, sans nouvelles ressources.”
C’est le meilleur moyen, croyons-nous, de redresser la situation financière
et économique; il fallait y penser et opter pour la politique d’austérité
pour faire face, avantageusement, à la crise et au marasme dont
pâtit le marché local dans presque tous ses secteurs productifs.
Des coupes sombres vont donc être pratiquées dans les
prévisions budgétaires, à commencer par celles de
la présidence du Conseil. M. Hariri l’a affirmé, en promettant
d’accorder plus d’attention aux services publics. Le gouvernement accorderait
donc plus d’intérêt aux problèmes de l’eau, de l’électricité
des scolarités, de la santé, en les inscrivant en tête
de l’ordre des priorités.
L’exécution des projets d’intérêt public en souffrirait-elle?
“Pas du tout, assure le président du Conseil, car les crédits
nécessaires à leur financement sont disponibles, pour la
simple raison qu’ils ont été reportés d’une année
à l’autre, après la clôture des comptes.”
Et qu’adviendra-t-il des personnes déplacées que M. Walid
Joumblatt, détenteur du portefeuille de leur ministère envisage
“d’ignorer”, tant qu’il ne disposera pas de l’argent nécessaire
à leur retour?
Comment obtenir cet argent? La tendance est en faveur de l’imposition
de taxes, sinon d’amendes, aux exploitants des domaines maritimes.
La nouvelle orientation imprimée à la politique
du Cabinet haririen contribue quelque peu à atténuer l’angoisse
qui s’était emparée ces derniers jours des citoyens, en prenant
connaissance des réflexions émises par le chef du gouvernement,
au cours d’un briefing organisé à sa résidence de
Koraytem.
“L’avantage de la dernière crise, a-t-il observé, est
de nous avoir permis d’en prendre conscience. Il nous faut contrôler
toutes les sources de gaspillage, sinon la situation économique
n’a aucune chance de s’améliorer”.
Il y a donc là un point d’acquis: le chef du gouvernement reconnaît,
enfin, qu’il y a gaspillage et prend la décision de n’engager
aucune dépense sans assurer de nouvelles ressources.
Et ce qui est plus rassurant, il a nié l’intention que d’aucuns
prêtent au Sérail de vouloir dévaluer la livre libanaise.
M. Hariri a répondu par un “non” catégorique à une
question qui lui a été posée à ce sujet, “car,
a-t-il affirmé, une telle mesure déboucherait, à moyen
terme, sur une inflation, augmenterait les intérêts sur la
livre et, partant, les intérêts sur la dette publique.”
Le hic de l’affaire est que M. Hariri a mis du temps pour s’apercevoir
qu’il faisait fausse route. Puisse le coup de barre qu’il vient de donner
aux finances publiques, contribuer à les assainir; le plus tôt
serait le mieux. |