La
récente tournée proche-orientale de Mme Albright a eu pour
conséquence de débloquer le processus de paix, mais uniquement
au niveau du volet palestino-israélien. Mais les volets libanais
et syrien restent statiques et dans son intervention, lundi, à la
tribune de l’ONU, le chef du palais Bustros a dit que “l’espoir de pacifier
le P.-O. était tombé, comme le principe de l’échange
de la terre contre la paix et l’application des résolutions de la
légalité internationale”...
La récente
tournée proche-orientale de Mme Madeleine Albright, si elle n’a
pas débouché sur un résultat concret, a eu le mérite
de relancer les négociations de paix sur le volet palestino-israélien.
En revanche, rien jusqu’ici ne laisse prévoir une reprise des pourparlers
syro-israéliens et israélo-libanais. Des embûches empêchent
leur relance et le secrétaire d’Etat US s’emploie à déblayer
le terrain de maints obstacles difficiles à aplanir, en raison de
l’intransigeance de la droite israélienne dont Benjamin Netanyahu
est le chef de file.
Dès lundi, Mme Albright s’est attelée à renouer
le dialogue entre Palestiniens et Israéliens, ceux-ci étant
représentés, respectivement, par MM. Mahmoud Abbas (Abou-Mazen)
et David Lévy, chef de la diplomatie. Ces derniers avaient conféré
la veille, séparément, avec M. Dennis Ross, coordonnateur
américain, qui doit revenir début octobre au Proche-Orient,
à l’effet de poursuivre l’échange de vues avec les parties
concernées, autour des points évoqués au début
de la semaine à Washington.
Cependant, la prudence et le scepticisme dominent quant à la
possibilité d’un accord sur l’application des arrangements précédemment
conclus, relatifs à la Cisjordanie, à Jérusalem et
à la dernière phase du régime d’autonomie. “Notre
espoir, a dit M. Ross, est de parvenir aux solutions requises, mais il
nous reste beaucoup d’efforts à déployer.”
En dépit de cela, Netanyahu a eu certains “gestes” indiquant
qu’il a, quand même, réagi positivement aux pressions de la
capitale fédérale, après avoir défié
le monde et se comportant de manière à laisser déduire
qu’il veut précipiter la région dans la guerre.
Ainsi, le Premier ministre israélien a jugé possible
“la conclusion, dans un an, d’un accord sur le statut final des territoires
autonomes.”
De plus, il a ordonné le déblocage de la moitié
des recettes fiscales (18 millions de dollars) dues à l’Autorité
palestinienne et permis à 29.000 ouvriers cisjordaniens de reprendre
le travail en Israël. Et ce, après que M. Yasser Arafat eut
donné des instructions à sa police de sévir contre
les terroristes et de fermer les permanences de “Hamas” dans les territoires
sous contrôle.
Mais comme à son habitude, Netanyahu qui excelle dans le jeu
de la douche écossaise, a lancé une “bombe” susceptible d’envenimer
de nouveau l’atmosphère: en effet, il a donné le feu vert
à la construction de trois-cents logements supplé-mentaires
dans une colonie de peuplement proche de Beth-léem, en Cisjordanie,
arguant “qu’on ne pouvait geler la vie”...
Les observateurs et les analystes sont d’accord pour affirmer qu’il
faut désespérer de voir instaurer la paix au P.-O., tant
que Netanyahu et sa coalition gouvernementale d’ex-trême-droite seront
au pouvoir.
Pourquoi, dès lors, revenir à la table des négociations?
Tout simplement afin d’éloigner les risques d’un nouveau conflit
armé et, partant, de préserver les chances de progrès
à l’avenir. |