LA VISITE DU PRÉSIDENT BEN ALI
RESSERRE LES LIENS   PARIS-TUNIS MAIS SUSCITE QUELQUES REMOUS
 
 
 
A l’aéroport, les deux présidents écoutant les hymnes nationaux. 
 
 
L’accueil chaleureux du président Chirac. 
 
 
L’arrivée du président Ben Ali au  
dîner offert en son honneur à l’Elysée. 
 
Le président tunisien est arrivé lundi après-midi à Paris pour une brève visite d’Etat destinée à sceller un nouveau partenariat avec la France. Mais qui est Ben Ali?

LE PERSONNAGE
L’ancien élève de Saint-Cyr, exerce l’art du commandement dans le premier de ses deux bureaux et dans le second, l’ingénieur électronicien, formé aux Etats-Unis, consulte les archives qu’il a mises en mémoire, navigue d’un site Internet à un autre, tape des mémos sur ordinateur, bricole des logiciels.
Ennemi juré des fanatiques de l’Islam, Zeine el Abidine Ben Ali se veut à la fois le continuateur de Bourguiba et l’artisan du changement avec une économie et une société de plus en plus libres et ouvertes.
 
 


Tête-à-tête à l’aéroport. 
 

Le président Ben Ali rendant visite au 
Premier ministre français Lionel Jospin.
OBJET DE LA VISITE
Accompagné d’une délégation d’hommes d’affaires, M. Ben Ali a été accueilli à sa descente d’avion par le président Jacques Chirac. Après un bref entretien dans le salon de l’aéroport, les deux chefs d’Etat se sont rendus en cortège officiel à Paris.
Au pouvoir depuis dix ans, le président tunisien a été lundi soir l’hôte d’un dîner offert au palais de l’Elysée en son honneur. Un accord-cadre de partenariat a été signé à l’occasion de cette visite par MM. Mohamed Ghannouchi, ministre tunisien de la Coopération internationale et des Investissements extérieurs et le ministre français de l’Economie, Dominique Strauss-Kahn.
Cet accord a un double objectif: mettre à niveau l’économie tunisienne et soutenir les investissements français dans ce pays. La Tunisie est le premier pays de la région à avoir signé en 1995 un accord d’association avec l’Union européenne et la France y est le premier partenaire commercial et le premier investisseur étranger.

LES REMOUS
Cette visite qui se présentait sous les meilleurs auspices, a suscité, cependant, des critiques de la part de l’opposition tunisienne en exil qui a réclamé hier, dans une pétition, “une amnistie générale en Tunisie et l’instauration d’un Etat de droit.” Selon Amnesty International, la Tunisie compte deux mille prisonniers politiques et d’opinion, en majorité des personnes appartenant au groupe islamiste interdit “Ennahda”. Aussi, Amnesty ainsi que la Fédération internationale des droits de l’homme ont-elles demandé au gouvernement français de soulever ce problème au cours de la visite du président tunisien.
Les députés “écolos” pour leur part, ont refusé de participer à la réception donnée à l’Assemblée en l’honneur de M. Ben Ali. Le président de la commission socialiste des Affaires étrangères, Jack Lang, “très partagé” sur cette visite, ne se serait rendu à aucune des manifestations auxquelles il était convié.
Mais, face à ces diverses attitudes contestataires, les responsables français ont mis en avant le contexte régional dont on ne saurait méconnaître les difficultés et, partant, les contraintes - claire allusion à l’Algérie voisine- S’exprimant sur France-Inter, le chef de la diplomatie française Hubert Védrine a, néanmoins, estimé “qu’il n’y avait jamais d’interdit pour parler” des questions relatives aux droits de l’homme... tout en rappelant l’existence d’autres préoccupations aussi légitimes, sinon plus importantes, qui tiennent à la sécurité, à la stabilité, aux échanges économiques et au respect que l’on se doit entre pays, surtout, si les lie une longue amitié!”.


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