Il
n’y aura pas de présidentielles anticipées et les municipales
se dérouleront, en principe, au printemps 98. Le ministre de l’Intérieur
(notre photo) l’a annoncé au cours d’un point de Presse, au cours
duquel il a voulu échanger les vues avec les représentants
de l’opinion publique autour du projet de loi sur les municipalités,
avant de le soumettre, pour approbation, au Conseil des ministres.
Les gouvernants
semblent s’assagir et changer de comportement. Sans doute, est-ce la conséquence
du tollé général suscité dans les milieux politico-médiatico-populaires,
par leur manière d’agir, selon leur bon plaisir, sans prêter
l’oreille aux conseils, aux recommandations et, surtout, aux critiques
la plupart des fois judicieuses.
Ainsi, le ministre de l’Intérieur - fait rare et surprenant
de sa part - a invité les représentants de la Presse durant
le dernier week-end, pour les entretenir du projet de loi sur les municipalités.
“Mon but, a-t-il précisé dans son mot de bienvenue, n’est
pas d’exposer le projet, mais d’engager un dialogue avec vous qui représentez
l’opinion publique, à l’effet d’échanger les vues sur le
texte et voir s’il comporte des lacunes, afin d’y remédier avant
de le soumettre à la réunion du Conseil des ministres”.
Le ministre qui avait effectué, la veille, un saut sur les bords
du Barada, a ajouté: “Nous sommes avec la démocratie; aussi,
allons-nous œuvrer aux fins d’organiser les élections municipales
et des moukhtars au plus tard au printemps prochain”.
Ainsi, ces élections auront lieu, en principe, entre les mois
de mai - avril 98 et non au printemps 98, comme il avait été
initialement prévu. Et ce, suite à l’arrêt du Conseil
constitutionnel ayant invalidé la décision en se sens prise,
précédemment par le gouvernement.
Si le même ministre et le gouvernement dont il fait partie, avaient
soumis au préalable la loi électorale sur base de laquelle
ont été organisées les législatives de 96,
celles-ci n’auraient pas été boycottées par une partie
des citoyens et on aurait eu une législature plus représentative.
Malheureusement, les gouvernants avaient mis la classe politique et
le corps électoral devant le fait accompli et il avait fallu, alors,
un arrêt d’invalidation du Conseil constitutionnel pour contraindre
le Cabinet à réviser la loi électorale, tout en contournant
l’arrêt dudit Conseil...
Cette fois, il y a changement d’attitude et de tactique. Tant mieux,
car les Libanais ne demandent que le respect des institutions et le retour
au principe de la concertation à l’échelle nationale.
Ceci en ce qui concerne les municipales. Pour les présidentielles,
on sait que l’idée d’élections anticipées a été
abandonnée, les décideurs l’ayant jugée, prématurée
et conseillé, en conséquence, d’y renoncer. “Les tractations
politiques à ce sujet, à la manière libanaise se répercutent,
négativement, sur les institutions; il faut y mettre un terme”,
a déclaré M. Abdel-Halim Khaddam, vice-président syrien
en charge du dossier libanais...
Le conseil semble avoir été pris en considération
et retenu... |