Evénements de la semaine
 
QUI VEUT DÉSTABILISER LE LIBAN 
ET TORPILLER LA PAIX? 
 
Le fait pour M. Evgueni Primakov d’avoir fait la navette, lundi dernier, entre Jérusalem et Damas, alors qu’il était attendu à Amman, n’a pas manqué d’intriguer les observateurs. On a appris dans la capitale jordanienne que le chef de la diplomatie russe a exprimé ses appréhensions quant à une éventuelle opération militaire israélienne d’envergure contre les positions du “Hezbollah” au Liban-Sud... De son côté, Mme Albright s’inquière du retard quant à la relance du processus de paix. Notre photo montre les conséquences d’un raid israélien à Wadi el-Houjair.
 
Deux attentats à l’explosif ont été perpétrés à Beyrouth en l’espace de vingt-quatre heures: l’un à l’université américaine; l’autre à la gare routière, non loin du port qui n’ont fait, heureusement, que des dégâts matériels.
Le premier attentat s’est produit le lendemain de l’arrivée du nouveau président de l’AUB, John Waterberry, lequel a fait part de son intention de s’établir dans la capitale libanaise, donnant ainsi la preuve du rétablissement de la sécurité dans nos murs et, partant, justifiant la levée par l’Administration US de l’interdit qui empêchait les ressortissants américains de venir au Liban ou même d’y transiter.
Dans le même temps, l’aviation israélienne effectuait son cinquième raid en une semaine sur les positions de la résistance au Sud et d’une organisation palestinienne - le FPLP d’Ahmed Jibril - à Naamé, agglomération située à 16km de Beyrouth.
Aussitôt, le ministre de l’Intérieur a mis en garde contre “l’existence d’un plan criminel visant à déstabiliser notre pays, en tentant d’y compromettre la sécurité intérieure.”
Aussi, a-t-il donné des instructions aux organismes judiciaires et sécuritaires qualifiés pour entreprendre des investigations rapides afin d’identifier les coupables.
Ces actes inexplicables (au plan libamais), interviennent au moment où le ministre russe des Affaires étrangères a interrompu son périple proche-oriental pour revenir à Damas, lundi, alors qu’il devait gagner Amman au terme de ses entretiens à Jérusalem.
On avait pensé que le déplacement inopiné de M. Evgueni Primakov avait pour but de soumettre aux responsables syriens quelque proposition destinée à débayer le terrain des obstacles entravant les négociations sur le volet israélo-syrien,
Mais on apprenait de la capitale jordanienne où il s’est rendu, par la suite, que le chef de la diplomatie russe appréhende une opération militaire d’envergure de “Tsahal” au Liban-Sud. Aussi, a-t-il estimé nécessaire d’alerter les Syriens, à l’effet d’éviter un embrasement généralisé sur le terrain, en demandant à ces derniers d’intervenir auprès du “Hezbollah” pour l’amener à  geler, ne serait-ce que momentanément, ses opérations anti-israéliennes à partir de la région frontalière.
Fait curieux: Madeleine Albright manifestait mardi son inquiétude quant au retard dans la relance du processus de paix au P.O. En effet, la rencontre palestino-israélienne de Washington, prévue cette semaine, semble ne pas avoir lieu, en raison du refus de Benjamin Netanyahu de donner le feu vert à son ministre des A.E. David Lévy.
Ceci a incité le chef du département d’Etat US à entrer en contact avec le Premier ministre israélien, pour le presser de hâter la reprise des pourparlers, “car le temps travaille contre la paix.”
Interrogée sur le point de savoir si “Bibi” favorise l’action des “parrains” (américain et russe), Mme Albright a répondu par l’affirmative. Mais tout indique que le chef du gouvernement israélien persiste dans son intransigeance et rêve d’une paix selon ses propres conditions; autrement dit, à obtenir la capitulation de ses interlocuteurs arabes, en ramenant les pourparlers à leur point de départ... 

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