LE PROCESSUS DE PAIX, BLOQUÉ
- Comment voyez-vous l’avenir du Liban, sachant que le processus
de paix est en butte à des obstacles?
“Nous faisons face, en ce moment, à de graves troubles concernant
le processus de paix au Proche-Orient. Le dossier syro-israélien
ne sort pas hélas! de son point de stagnation. De même, il
n’y a aucun développement au plan du volet libano-israélien,
alors que nous lisons chaque jour des nouvelles faisant état de
confrontations armées au Liban-Sud, de violations de l’accord d’avril
1996 et de plaintes déposées devant le “comité de
surveillance” à Nakoura.
“Le gouvernement de Benjamin Netanyahu agit de façon unilatérale
par rapport au règlement du conflit du Proche-Orient qui devrait,
pourtant, être résolu sur la base de négociations bilatérales;
le blocus imposé aux territoires occupés et la riposte inégale
face aux opérations menées par les Palestiniens entravent
le processus de paix.
“Dans ce même contexte, la dernière rencontre entre Benjamin
Netanyahu et Yasser Arafat permet d’espérer un certain progrès
positif au sujet du volet palestino-israélien.
“Evidemment, cette situation complexe et explosive, ne peut qu’inquiéter
le gouvernement libanais et tous ceux qui s’intéressent à
la paix comme à la stabilité au Proche-Orient.
“L’édification de l’avenir est meilleure dans des conditions
de stabilité et de vision claire de l’évolution des événements.
Pour cela, la poursuite des troubles au Sud du Liban; les tentatives visant
à compromettre le lien entre la Syrie et le Liban; le refus d’Israël
d’appliquer la résolution 425 du Conseil de Sécurité
relative au retrait des forces israéliennes du Sud; tous ces facteurs
ont une influence négative.
“En dépit de tout cela, Beyrouth devient, de plus en plus, un
lieu de rencontre international des hommes d’affaires, de personnalités
culturelles et des sportifs. Ceci prouve, une fois de plus, la capacité
du peuple libanais et leur volonté à remettre leur pays sur
les rails, ce qui vaut au Liban l’appui de ses amis du monde entier.”
LES PLUS LONGS DES CONFLITS S’ACHÈVENT PAR UNE PAIX
- Cette situation, ne paralyse-t-elle pas ou, du moins, ne ralentit-elle
pas la reconstruction du pays?
“L’absence de stabilité et la crainte de la résurgence ou de l’élargissement des conflits, influent négativement, sans aucun doute, sur la marche du progrès et obligent à faire des dépenses financières pour des missions qui ne sont pas directement liées au développement national. “Mais soyons optimistes: même les plus longs des conflits armés s’achèvent par une paix. D’où la nécessité de déployer des efforts pour parvenir au plus vite à l’instauration au P.-O. d’une paix juste et globale, qui servirait les intérêts de tous les peuples de la région.” - Qu’en est-il de votre participation à la reconstruction
et quelles en sont les dimensions?
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“Je suis d’accord avec Hassanein
Haykal: «Le Liban est un phénomène unique dont nous
avons tous besoin”
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SIGNATURE D’ACCORDS BILATÉRAUX
“A Moscou, poursuit l’ambassadeur, furent, aussi, échangés
les documents relatifs à des accords signés auparavant, portant
sur le commerce et la coopération économique. En l’absence
de ces documents essentiels. On ne peut pas parler de relations économiques
importantes. On peut donc considérer la visite du président
Hariri à Moscou et la signature de ces documents comme une étape
préliminaire en vue d’un rôle économique de la Russie
au Liban. Les modalités d’approbation de ces documents sont en cours
et bon nombre d’organismes russes, manifestent de l’intérêt
vis-à-vis de ce pays.
“Au cours des derniers mois, des délégations de certaines
sociétés ont visité Beyrouth dont La “Tekhnostroï
Exports” (qui envisage d’installer une représentation à Beyrouth),
la “Eftobank”, la “Engostrakh”, (société d’assurance); la
“Contract” et d’autres. A notre connaissance, les sociétés
russes sont intéressées à participer à la remise
en état des infrastructures.
“Elles manifestent, aussi, un intérêt pour la coopération
dans les domaines financier et commercial, car Beyrouth est, traditionnellement,
connue comme le centre des banques et du commerce au Proche-Orient. “Par
ailleurs, je voudrais signaler que les hommes d’affaires libanais effectuent
des visites en Russie où s’offrent à eux des opportunités
d’investissements importants.”
FAIRE ÉVOLUER LES RELATIONS BILATÉRALES
- Mis à part, votre rôle essentiel dans le parrainage
du processus de paix, quel autre pouvez-vous jouer vis-à-vis du
Liban?
“En plus du parrainage du processus de paix qui, j’en suis sûr,
va prendre de plus en plus d’importance, nous déployons de grands
efforts pour faire évoluer les relations bilatérales. Le
Liban attire les touristes. Pour cela, en collaboration avec le ministère
du Tourisme dont le titulaire assume la présidence de la commission
proche-orientale au sein de l’organisation mondiale du tourisme, nous avons
élaboré un projet de coopération dans le domaine touristique.
Cet accord n’a pas encore été signé, mais nous avons
déjà commencé par créer une représentation
de la Commission mondiale de la culture physique et du tourisme à
Beyrouth. Moscou attend la visite des ministres des Affaires étrangères
et du Tourisme pour signer cet accord.”
L’IMPACT POSITIF DES VISITES OFFICIELLES
“Pour l’instant, ajoute M. Peressypkine, a lieu la constitution d’une
commission gouvernementale conjointe pour les affaires commerciales et
la coopération économique, en vertu de l’accord signé
en avril dernier, lors de la visite du président Hariri à
Moscou. Cette commission tiendra sa première réunion à
Beyrouth dans le courant du mois de décembre. Le ministre de l’Economie
et du Commerce, Yassine Jaber, présidera cette commission du côté
libanais qui sera présidée, du côté russe, par
le ministre Evgueni Primakov.
“De même, une action est menée en vue de faire évoluer
les relations culturelles. Dans cet ordre d’idées, il faut mentionner
l’accord de coopération qui a été signé entre
l’académie diplomatique, dépendant du ministère russe
des A.E. et l’université de Balamand. Lors de la visite du député
Issam Farès à l’invitation du patriarche Alexis II de Moscou
et de toute la Russie, il a été mis au courant des activités
de l’académie diplomatique et un doctorat honorifique lui a été
attribué. Le président Youri Kachiliov, envisage de visiter
le Liban le mois prochain.
“En d’autres termes, nous essayons de faire évoluer la coopération
avec le Liban, aussi bien au niveau des questions relatives au processus
de paix que des relations bilatérales.”
- Les dernières transformations ayant eu lieu à l’échelle
proche-orientale, autant qu’internationale, ont produit leur impact sur
les relations libano-russes. Comment évaluez-vous ces relations
et leurs perspectives d’avenir?
“Il ne fait pas de doute que les transformations de la conjoncture
mondiale, aussi bien en Russie qu’au Proche-Orient, produisent leur impact
sur les relations russo-libanaises. La guerre d’avril 1996 et la stagnation
du processus de paix ont rendu nos concertations au sujet des questions
régionales plus actives. Le ministre russe des A.E., Evgueni Primakov
a déjà effectué deux visites au Liban, en avril et
octobre 96 et, il y a juste une semaine, il a entamé, par Beyrouth,
une tournée proche-orientale. Dans cette démarche, je vois
de profondes significations. De même, le délégué
spécial du président russe, au Proche-Orient, le vice-ministre
des A.E. Victor Poussouvaliouk a visité Beyrouth à deux reprises
en 1996.”
LE LIBAN, UN PAYS EXCEPTIONNEL
L’ambassadeur russe précise, aussi, que dans le cadre des concertations
entre les ministères des A.E. des deux pays et en vertu du protocole
signé en octobre 96, le directeur du département Proche-Orient
et Afrique du Nord des A.E. russes, Andreï Vadovine, est venu à
Beyrouth, alors que la visite du Premier ministre, Rafic Hariri, favorisera
la coopération économique.
“De même, la visite du député Issam Farès a contribué à l’établissement de relations avec le parlement russe. Plusieurs projets dans le domaine de la coopération culturelle et scientifique pouvant être réalisés. De manière générale, je suis optimiste concernant l’évolution des relations russo-libanaises.” - Quelles sont vos impressions libanaises et quelle image s’est imprégnée
dans votre esprit depuis votre entrée en fonctions?
(Propos recueillis
par T. CHAMSEDDINE)
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“Tout conflit, quel qu’il soit,
débouche en définitive sur un accord”
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