EXCLUSIF

ENTRETIEN AVEC LE MINISTRE D’ÉTAT POUR LES AFFAIRES FINANCIÈRES
FOUAD SANIOURA:
“LA LIVRE LIBANAISE EST SOLIDE ET LES CITOYENS N’ONT PAS À CRAINDRE SUR SA PARITÉ PAR RAPPORT AUX DEVISES ÉTRANGÈRES”

 
Avec M. Fouad Sanioura, ministre d’Etat pour les affaires financières, on doit évoquer des questions en rapport avec la situation financière et monétaire; plus exactement le déficit du budget, la politique fiscale et, principalement, “l’annexe NÞ9” jointe à la loi de finances pour l’année à venir.
En réponse aux questions que nous lui avons posées, il a fourni des indications, chiffres à l’appui, qu’il juge convaincantes.
De fait, il a tenu à rassurer les Libanais sur la solidité de la livre, leur demandant de ne pas craindre sur sa stabilité et sa parité par rapport au dollar. De plus, il affirme que le gouvernement n’a nullement l’intention d’imposer de nouvelles surcharges fiscales aux citoyens de condition modeste et à revenu limité.
Quant au congrès des hommes d’affaires et des investisseurs arabes qui a tenu, dernièrement, ses assises à Beyrouth, M. Sanioura infirme les informations selon lesquelles il aurait été organisé à la place du forum de Doha.
 

QUID DU DÉFICIT BUDGÉTAIRE?
- Le Cabinet s’engage à ne pas laisser le déficit du budget 98 dépasser la proportion de 37,36%, alors qu’il n’a pu tenir un tel engagement en 1997. Qu’auriez-vous à répondre à ce sujet?
“Entendons-nous, d’abord, sur des principes fondamentaux. Le déficit grandit lorsque l’Etat dépense au-delà de ses revenus. Or, il affecte d’importantes sommes aux traitements des fonctionnaires, à la gestion de la chose publique et au financement des projets d’utilité publique. Ainsi, les dépenses engendrent le déficit, lequel entraîne les dettes. On se trouve, ainsi, dans un cercle vicieux, le déficit donnant des résultats peu sains au plan économique. Ceci provoque une émulation entre l’Etat et le secteur privé sur les ressources financières, d’où la hausse des taux d’intérêt et influe sur les investissements au Liban. En effet, le Libanais préfère investir dans les bons du Trésor réalisant, ainsi, des profits sans déployer aucun effort.
“La hausse des taux cause du préjudice à l’économie nationale et, partant, aux investisseurs. Nous nous préoccupons d’intensifier les investissements, afin d’amener beaucoup plus de personnes au marché de l’emploi et d’assurer un gagne-pain aux jeunes. Or, on ne peut atteindre cet objectif sans de nouveaux investissements.
“Il faut réduire le déficit à l’effet de maintenir la stabilité, encourager les investissements et permettre au secteur privé de trouver de nouveaux emplois. En ce qui concerne le déficit, nous avons pris l’habitude de le calculer par rapport à la totalité des dépenses.
“Ainsi, à titre d’exemple: si nous dépensons cent livres et en percevons soixante, on calcule la proportion du déficit à 40 pour cent, cette dernière étant considérée comme la valeur du déficit. Ce n’est pas, ainsi, qu’on détermine le déficit, mais en le comparant avec le produit local.
“Chez nous, le déficit s’est élevé à 18 ou 19% en 1997, par rapport au produit local. Nous œuvrons en vue de le réduire, les dépenses prévues dans le budget 98 étant estimées à 7375 milliards de livres libanaises. Pour la première fois, nous avons dit aux gens, cette année, que les dépenses seront prélevées sur les crédits reportés des années précédentes et ceci exige de nous de recourir à l’emprunt”.

COMMENT ÉQUILIBRER LES RECETTES ET LES DÉPENSES?
- Comment établir un équilibre dans le budget entre les recettes et les dépenses?
“Les traitements des fonctionnaires et les autres dépenses administratives représentent un montant de 2500 milliards de livres. Le service de la dette publique se monte à 3.200 milliards et le montant des dépenses pour les besoins de l’exploitation se situe autour de 700 milliards de livres, soit au total 6.400 milliards.
“Sur 975 milliards de livres, des crédits sont octroyés comme suit: 225 milliards au ministère de la Santé, 100 milliards aux Affaires sociales, 64 milliards au Conseil du Sud, 50 milliards à l’Habitat, 35 milliards en tant que soutien au taux d’intérêt, au sucre et au blé. A cela s’ajoutent les crédits destinés à couvrir les loyers d’édifices occupés par les administrations étatiques, sans perdre de vue les frais de bureaux, de téléphone et autres, car tout ce que nous utilisons dans ces administrations a un prix.
“Nous avons essayé de réduire les dépenses, mais le hic de l’affaire réside dans le grand nombre de fonctionnaires. Aussi, envisageons-nous d’accroître les recettes aux fins de dépasser la forte proportion du déficit. Si nous n’assurions pas les possibilités d’investissements, le pays connaîtrait une catastrophe, si ce n’est dans l’immédiat, à l’avenir. Il faut donc assurer le climat propice à l’encouragement des investissements.
“Nous ne pouvons pas, non plus, freiner les dépenses sur les projets, ceux-ci étant profitables au Liban et aux Libanais dans les années prochaines. Le Pouvoir est prévoyance et il ne lui est pas demandé de régler les problèmes actuels mais, également ceux qui se poseront à l’avenir, c’est pourquoi, nous devons établir l’équilibre dans le budget.”
 
 
L’ÉTAT DOIT PRÉVOIR L’AVENIR 
“La question qui se pose, ici, est de savoir comment disposer de ressources suffisant à répondre aux besoins actuels et de celles devant satisfaire les besoins futurs. Telles sont les règles et les options de base en économie. Nous devons nous interroger sur les charges que les générations présente et future ont à supporter. Cette question, la société est appelée à lui trouver une réponse convaincante. Partant de là, l’Etat ne peut ni ne doit dépenser tout ce qu’il possède pour assurer les besoins d’aujourd’hui; il est tenu, aussi, de prévoir les besoins de demain. C’est ce que nous tentons de réaliser. 
“Les dépenses de la Santé ont décuplé. Nous avons concentré nos efforts sur les problèmes en rapport avec l’eau, le ramassage des déchets, les égouts qui constituent autant de projets essentiels. 
“En 1992, l’électricité était au centre de nos préoccupations et nous avons atteint le but souhaité. Nous avons, également, accompli des réalisations fondamentales au plan du réseau routier; le citoyen peut s’en rendre compte. 
LE DEFICT BUDGETAIRE EST UN PHENOMENE UNIVERSEL AUQUEL LES GRANDES PUISSANCES N'ECHAPPENT PAS
 
 
 
IL N'EST NULLEMENT QUESTION DE NOUVELLES CHARGES FISCALES AUX PERSONNES A REVENU LIMITE L’HOMME ET LA PIERRE 
“Une rengaine est ressassée au Liban depuis la fin de la guerre, tournant autour de l’homme et de la pierre. Il s’agit de propos à caractère politique n’ayant aucun lien avec l’économie. Lorsque l’Etat assure l’électricité aux citoyens, peut-on parler de la pierre? Comment les gens peuvent-ils travailler et vivre sans électricité? Et s’ils ne disposent pas de routes facilitant leurs déplacements, comment peuvent-ils assurer leur subsistance? 
“Dans le passé, on se plaignait de la difficulté à assurer les télécommunications. Aujourd’hui, il existe plus de 30.000 téléphones cellulaires au Liban. Nous œuvrons en vue d’exécuter les projets destinés à assurer le bien-être du citoyen, dans le but d’édifier une société saine à l’avenir. Tels sont les objectifs du budget que nous avons élaboré. Pour rendre le budget acceptable, tout en maintenant la stabilité économique et financière, nous devions rechercher des ressources. 
“Mais l’Etat ne peut pas tout faire; dans chaque pays il existe un problème ayant pour nom déficit, même au Japon et aux Etats-Unis. Chez nous, la proportion du déficit est élevée, car le Liban sort d’une guerre destructrice. Les autres pays ne rencontrent pas de difficultés pour percer des routes, aménager des égouts et leur infrastructure n’a pas été démolie comme au Liban. Nous devons faire face à des dépenses supplémentaires; aussi, sommes- nous tenus d’accroître nos recettes en renforçant la perception des impôts et taxes. 
 
 
“Nous avons soutenu cette thèse qui a provoqué un tollé général, surtout à cause de l’annexe NÞ9 jointe au projet de budget 98. D’aucuns soutiennent que mon point de vue à ce sujet est erroné et je suis disposé à en discuter avec qui que ce soit.
“Si je suis dans l’erreur, qu’on propose d’autres solutions; je n’ai pas fermé la porte et ne suis pas attaché à l’annexe NÞ9. Il ne s’agit pas de jeter la balle dans mon camp ou dans celui des autres; nous nous trouvons tous dans une même embarcation. En conséquence, nous devons œuvrer ensemble à l’effet d’empêcher cette dernière de couler. Si une proposition s’avère meilleure que la mienne, je suis prêt à y souscrire”.

DES IMPÔTS ET DES DÉPENSES
- Les recettes devant provenir des impôts et taxes prévus dans l’annexe NÞ9 combleront-elles le déficit ou bien accroîtront-elles les dépenses gouvernementales?
“L’annexe NÞ9 accroîtra les recettes et non les dépenses. Je tiens à préciser que tant qu’il existe un déficit, le montant de la dette a tendance à augmenter. C’est pourquoi, il m’est demandé d’assurer une limite minima de recettes, aux fins d’empêcher l’accroissement de la dette”.

- Qu’en est-il des aides promises au Liban?
“Notre politique économique exige de nous de déployer tous les efforts possibles partout et à tous les niveaux, même en Chine. Si des possibilités s’offrent à nous pour contracter des emprunts auprès des marchés mondiaux moyennant des taux d’intérêt réduits, nous le ferons. Tout Etat pâtissant du déficit compte toujours sur les subventions.
“Il existe à New York des quartiers plus désastreux que certains de nos quartiers. Il en est de même en Grande-Bretagne. A l’exception des pays pétroliers, notre situation est meilleure que celle de n’importe quel Etat arabe, que ce soit par rapport au niveau du revenu ou par rapport à l’un des critères relatifs au niveau de vie.
“Les Etats donateurs n’accordent pas l’argent sans rien en retour, mais en contrepartie de leurs besoins; ils n’acceptent pas de financer des projets gratuitement.
“Je n’ai pas perdu l’espoir d’obtenir des aides; je continuerai donc à frapper à toutes les portes, en œuvrant afin d’assurer ce dont notre peuple a besoin. Lorsque le monde constatera que nous agissons avec sérieux et détermination, il nous viendra en aide.
“Quand une personne est mariée, a un enfant et un revenu annuel de cinq millions de livres, elle est exemptée de l’impôt. Quant à l’impôt sur le revenu dont s’acquittent les citoyens, il n’excède pas 5,5 pour cent. Maintenant, nous connaissons les rentrées des citoyens d’une manière précise, ce qui me permet de contrôler les rentrées du Trésor.
“Le jour de mon entrée en fonctions aux Finances, ce département ne disposait pas d’une calculatrice; aussi, les fonctionnaires procédaient-ils selon une méthode empirique.
“A présent, nous avons franchi un grand pas au plan de la réorganisation administrative, c’est pourquoi les malversations sont devenues plus difficiles que par le passé.

CRÉER DE NOUVELLES POSSIBILITÉS D’INVESTISSEMENTS
“Sur les 274 milliards de livres, montant des recettes, 11.88 milliards seulement proviennent de l’impôt sur le revenu.
“Pour en revenir à notre sujet fondamental, nous œuvrons aux fins de créer de nouvelles possibilités d’investissement au Liban et, à cet effet, nous nous employons à remettre en état nos infrastructures; à élaborer des législations adéquates et stables que nous ne devons pas réviser à tout bout de champ.
“Nous croyons que la guerre a pris fin sans espoir de retour et que tout évolue d’une manière normale, ce qui n’est pas vrai, car les séquelles de la guerre persisteront pendant plusieurs années. Nous ne devons pas perdre de vue que notre pays pâtit encore de l’occupation. Le congrès des hommes d’affaires et des investisseurs arabes a tenu ses assises au “Summerland”, à quelques kilomètres de Naamé qui a fait l’objet de raids israéliens. L’Etat hébreu  a visé par cette nouvelle agression à prouver aux congressistes que le Liban ne se prête pas aux investissements. Sinon pourquoi l’aviation ennemie aurait-elle pris pour cible cette localité où n’existe aucun objectif militaire, comme c’était le cas en 1982?”

LE CONGRÈS DES INVESTISSEURS ARABES ET CELUI DE DOHA
- Le congrès des hommes d’affaires et des investisseurs arabes, serait-il le substitut à celui qui doit avoir lieu vers la mi-novembre à Doha?  
“Tout d’abord, le congrès du “Summerland” était une rencontre arabe fondamentale. Puis, les congressistes ont voulu montrer qu’ils peuvent se réunir sans la présence des Américains et des Israéliens ou sans qu’il soit nécessaire de passer par Tel-Aviv ou Washington.” 

- On dit que la Banque Centrale intervient en permanence pour sauver la livre. Est-ce exact et, dans l’affirmative, pourquoi?  
“La tâche de la Banque Centrale dans chaque pays est de préserver la stabilité monétaire et économique. Si elle n’intervient pas en cas de nécessité, elle perd sa raison d’être. 
“Notre pays est le théâtre de tractations politiques dont nous payons le prix. Je me rappelle qu’en 1995, au moment où un débat était institué sur la reconduction du mandat présidentiel, le président Hariri a supplié la classe politique, en quittant le palais de Baabda, de prendre une décision rapide en faveur ou contre la reconduction, car l’économie pâtit de l’état de perturbation politique. Les taux d’intérêt ont, alors, flambé et le Liban a perdu cent milliards de livres résultant de la différence des taux seulement, à cause des conflits politiques. Entendons-nous donc sur tous les sujets dans le calme, sans exposer le pays à des secousses qui lui seraient préjudiciables, car le citoyen sent que le pays est en voie de s’effondrer. 
“Je saisis cette occasion pour demander au peuple libanais de ne pas s’inquiéter sur la parité de la livre qui est stable, de même que la situation économique. Nous devons unifier nos efforts et les orienter vers le travail et la productivité; c’est la base du développement, de la consolidation de l’économie et de la monnaie nationale.” 

Le gouvernement n’est nullement attaché à “l’annexe No 9” jointe au projet du budget 98
 

QUID DU PRIX DE L’ESSENCE?
- Le gouvernement serait-il encore déterminé à relever le prix de l’essence?
“Nous n’insistons sur aucune majoration, prenons en considération les différents points de vue et sommes disposés à adopter la proposition qui nous paraît la plus plausible. Encore une fois, je ne tiens à aucune clause de “l’annexe NÞ9.”

- Les citoyens protestent contre le relèvement au décuple de la taxe sur la mécanique, celle-ci étant calculée sur la base de la puissance du moteur, non sur la marque et l’ancienneté du véhicule...
“Je  suis prêt à adopter tout autre point de vue qui me paraît valable, étant entendu que partout dans le monde, la taxe sur la mécanique est basée sur l’utilisation du réseau routier et non sur la marque de la voiture ou la puissance de son moteur.”

- Al-Capone a pu échapper à tous ses crimes, sauf à fuir le fisc. Mais au Liban, les personnes influentes parviennent à échapper aux impôts et taxes; comment expliquez-vous cela?
“Avant les douloureux événements, l’impôt sur le revenu ne constituait pas la source essentielle des recettes du Trésor. Puis, l’organisation du service du Fisc requiert plusieurs années, ce à quoi nous nous attelons depuis 1992. Le service des recettes compte trois cents contrôleurs fiscaux pour toutes sortes d’impôts, soit un contrôleur pour 13.000 habitants, alors que dans les pays européens la proportion est d’un contrôleur pour chaque groupe de 500 à 800 contribuables.
“De plus, nous avons ouvert un centre pour la réhabilitation et le recyclage des fonctionnaires où plus d’un millier ont déjà suivi un cycle de formation. Tout cela exige du temps et de la patience. Que Dieu nous inspire pour que nos décisions soient saines à 70 pour cent; je n’agis pas seul et suis ouvert à toutes les propositions constructives.”

J’AGIS SELON MA CONVICTION ET MA CONSCIENCE

- Comment expliquez-vous le rapport établi par la Cour des comptes ou l’inspection centrale, faisant état d’irrégularités et de gaspillage dans les services étatiques?  
“Le rapport émane de l’inspection et les faits qu’il invoque ne sont pas exacts. En réalité, il a établi une comparaison entre les chiffres du budget de 1996 et 97 que la Chambre des députés avait ratifiés après une étude approfondie. 
“L’Inspection centrale a le droit de s’interroger sur les raisons du relèvement des crédits d’une année à l’autre, mais pourquoi n’a-t-elle pas réclamé des comptes aux autorités qualifiées? Si les réponses qui lui auraient été fournies se seraient avérées peu convaincantes, elle aurait pu, alors, présenter un rapport. 
“Quant à s’étonner du fait pour un ministre de s’entourer de conseillers dont les indemnités se montent à six millions de livres par mois et même à vingt-six millions où est le problème? Il ne s’agit pas d’une question d’indemnités accordées à ces conseillers, mais de la façon dont ces derniers s’acquittent de leur mission. Je ne suis pas un dieu, mais j’agis conformément à ma conviction et à ma conscience, en veillant à ce que mes décisions soient dans l’intérêt du pays. 
“D’aucuns suscitent des batailles fictives pour réaliser des victoires illusoires et certains ne voient qu’un point noir  dans un grand mur blanc. Nous devons traiter nos problèmes avec calme, loin de toute crispation. Israël occupe toujours une partie du Sud et nous devons montrer au monde que nous restons solidaires face à l’ennemi et à tous ceux qui cherchent à déstabiliser le Liban.”
Le congrès  
des hommes d’affaires et  
des investisseurs arabes ne  
remplace pas  
le forum de doha 
 
CORRUPTION
- Et qu’auriez-vous à dire de la corruption qui sévit à tous les échelons de l’administration étatique?
“On ne peut attendre un voleur, dit le dicton et notre préoccupation est de porter notre choix sur les éléments intègres et compétents. Or, la personne probe seule ne résoud pas le problème. Ne dit-on pas qu’un ennemi sage vaut mieux qu’un ami ignorant?
“J’ai modifié l’adage libanais qui dit: confiez votre pain au boulanger, même s’il doit en manger la moitié. L’administration ne repose pas sur des personnes incompétentes et le contrôle ne remplace pas une administration saine. Nous ne devons donc pas placer la charrue devant les bœufs.
“Aucun ministre des Finances agissant selon sa conscience et ses principes n’a donné satisfaction à ses concitoyens qui lui rendent toujours hommage à titre posthume. J’agis donc en me souciant d’une chose: que les gens me respectent et ne m’aiment pas. Une mère frappe parfois son fils, non parce qu’elle le hait, mais pour l’empêcher de commettre des bêtises. Nous devons nous acclimater avec les données de la situation, car nous traversons une période difficile que nous ne pouvons dépasser que par plus d’efforts et de sacrifices.”

- Les hôpitaux privés ont menacé de ne plus admettre les malades pris en charge par le ministère de la Santé, pour n’avoir pas perçu les arriérés de leurs factures: pourquoi aux Finances tarde-t-on à les régler?
“Ce sont autant de pressions. En fait, nous avons payé leur dû aux hôpitaux et il ne leur reste que le reliquat des deux dernières années. Ce dernier exige le feu vert de la Chambre des députés et ne relève pas du gouvernement.”

(Propos recueillis par ISSAM CHALHOUB)

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