Il avait été le plus jeune édile du Liban, il y
a plus d’un quart de siècle, avant d’accéder au parlement
et déjà, en 1972, il avait proposé une révision
“révolutionnaire” de la loi relative aux conseils municipaux.
Me Bakhos avait visité, au préalable, une dizaine de
pays; déambulé dans des villes-modèles où il
a échangé les vues avec des urbanistes, des ingénieurs
et des fonctionnaires administratifs. Riche de tant de renseignements,
il a pu concevoir une législation répondant aux besoins de
notre pays et de l’administration municipale.
Il rappelle les clauses du document de l’entente nationale qui opte
pour la décentralisation administrative et le développement
équilibré.
Rappelons que les municipalités ont été son cheval
de bataille sous l’hémicycle. Il a pu convaincre les responsables
par la solidité de son argumentation et de sa connaissance de problèmes
dont il a approfondi l’étude d’abord, en tant qu’avocat des municipalités
du Metn; puis, que président du conseil municipal de Jdeidé-Sid
Bauchrié pendant onze ans (de 1952 à 1963) dont il a porté
le budget de 60.000 à 5 millions de livres par an.
POUR PLUS DE PRÉROGATIVES AUX MUNICIPALITÉS
Le projet qu’il a élaboré qualifié, alors, de
“révolutionnaire”, fruit de longues années d’études
et de recherches, dénonce le principe de la nomination des conseillers
municipaux - auquel le Cabinet Hariri a, finalement, renoncé sous
la pression de la Chambre et de l’opinion publique - et insiste sur la
nécessité de doter toute localité d’un conseil municipal,
sans quoi cette dernière serait une “localité morte”, en
lui conférant plus de prérogatives.
Déjà en 1972, Me Bakhos préconisait la décentralisation
administrative, plusieurs années avant Taëf, parce qu’à
son avis, cela réactivera les administrations municipales et, partant,
rehaussera le niveau des régions rurales dans tous les domaines:
de la santé, de la propreté, de l’environnement, etc...
Autre suggestion: l’ancien député du Metn recommandait
le regroupement des municipalités en “unités géographiques
à intérêts interdépendants“, citant à
titre d’exemple, la région située entre le fleuve de Beyrouth
et Nahr el-Mott, en remontant jusqu’à Aïn Saadé, Beit-Méry
et Broummana.
On pourrait, alors, faire un travail de cohésion: zoning unifié,
alignement général des routes, canalisations d’égouts
et déviation des torrents. On aboutirait à un seul déversoir,
une seule usine de brûlure ou de conditionnement des déchets
(dont le coût partagé deviendrait possible), un seul abattoir,
etc... Bref, une harmonie d’exécution pour le “mieux-être
de tous”.
ÉLECTION AU SUFFRAGE UNIVERSEL
Me Bakhos préconisait, également, l’élection du
président de la municipalité au suffrage universel, parce
que dans ce cas celui-ci se sentirait plus indépendant et œuvrerait
à l’abri des pressions de toutes natures.
Enfin, il juge défectueux le fait de confier à l’administrateur,
au caïmacam ou au secrétaire du mohafazat, le soin de s’acquitter
à titre intérimaire, des charges d’un conseil municipal dans
les agglomérations où ce dernier n’existe plus, pour maintes
raisons, dont sa dissolution suite à la démission ou au décès
de la plupart de ses membres...
Maintenant, il s’agit de courir au plus pressé; c’est-à-dire
d’organiser le scrutin municipal aux dates initialement fixées par
l’Intérieur, soit au printemps prochain. En espérant que
les municipales se dérouleront dans les meilleures conditions, de
façon à mettre sur pied des conseils municipaux formés
d’éléments compétents, honnêtes et représentatifs.