“Les
élections municipales auront lieu à cent pour cent”, avait
affirmé le ministre de l’Intérieur, il y a près d’un
an. Mais il devait être démenti, le lendemain, par l’Assemblée
nationale et le scrutin était reporté sine die. Lundi dernier,
le même ministre a déclaré: “Je peux assurer que la
consultation populaire se déroulera en mai dans une proportion de
99%; mais il y a un pour cent d’impondérable”. Le président
Nabih Berri (notre photo) soutient: “Seul Dieu peut ajourner les municipales”...
Le compte à
rebours a commencé par rapport aux élections municipales
- fixées à la seconde moitié du mois de mai 98 - dès
le moment où la loi y relative, récemment ratifiée
par l’Assemblée nationale, a été signée par
les présidents de la République, de la Chambre et du Conseil
avant d’être transmise, pour publication, au Journal officiel. Ce
qui est déjà fait depuis quelques jours.
Mais il reste certains doutes à dissiper quant à l’impossibilité
d’organiser le scrutin municipal pour maintes considérations. D’ailleurs,
le ministre de l’Inté-rieur n’a pas caché tout à fait
ses craintes à ce sujet. En effet, il y a quelques mois, il avait
assuré que les municipales allaient se dérou-ler à
cent pour cent.
Vingt-quatre heures plus tard, il devait rabattre de ses préten-tions
et être démenti par le parle-ment; le scrutin était
ajourné sine die...
Cette fois encore, le même mi-nistre en charge des municipales
a affirmé: “Je peux dire que les élections auront lieu à
99 pour cent... Cependant, il reste un pour cent d’impondérable”
(il a dit le mot en français).
Autrement dit, il tient toujours compte de circonstances difficiles
à évaluer et à prévoir, qui pour-raient nécessiter
le report de la consultation populaire de mai prochain.
D’ailleurs, des voix s’élèvent sous l’hémicycle,
dont l’une est considérée comme étant le porte-parole
du chef du Législatif - celle de M. Mohamed Abdel-Hamid Beydoun
- pour insinuer que maintes considérations empê-chent ou entravent
l’organisation des municipales...
Cependant, le président Nabih Berri a rectifié le tir,
par la suite, en affirmant: “Seul Dieu peut encore torpiller le scrutin
municipal”, avant d’engager tous les citoyens en âge de voter, d’accomplir
leur devoir électoral.
Cela dit, d’aucuns continuent à exprimer leur appréhension
quant à une éventuelle pré-dominance de l’esprit confes-sionnel
au cours de l’opération de vote, de manière à priver
des fractions déterminées de se faire représenter
au sein des conseils municipaux.
A notre modeste avis, il n’y a pas lieu de craindre un tel risque,
surtout si le corps électoral est laissé à lui-même
et mis à l’abri des interférences politiques qui pourraient
seules fausser le résultat du scrutin.
Nous restons confiants dans la capacité des Libanais d’entendre
leur conscience pour le choix des édiles et, partant, d’accorder
leurs suffrages aux éléments qu’ils jugent les plus qualifiés
d’assu-mer ces charges et, surtout, les plus représentatifs.
Par ailleurs, le président Rachid Solh a soulevé, à
juste raison, le cas d’un million et demi de nos concitoyens qui se sont
expatriés au cours de la guerre et qui, à son avis, devraient
pouvoir participer au scrutin municipal “auprès des consulats du
Liban dans les pays où ils sont, actuellement, établis”.
L’idée est valable et mérite d’être retenue. Mais
son appli-cation pourrait s’avérer, pour le moment, difficile à
réaliser, étant donné le délai relativement
rapproché qui nous sépare des municipales. Cependant, rien
n’empêche le gouvernement d’œuvrer, dès à présent,
aux fins de l’appliquer aux législatives de l’an 2.000. |