Le
gouvernement persévère dans sa “politique du rouleau compresseur”.
Tenant mordicus à son palais des congrès, il a annoncé
l’exécution certaine de ce projet que beaucoup de milieux ne jugent
pas prioritaire. Une station de TV devait “tout dire” dimanche soir (sur
ce palais), au cours de son journal. Mais, subitement, elle y a renoncé
et a préféré retransmettre le concert traditionnel
de Noël que la chorale et l’orchestre de l’USEK donnaient à
Baabda.
Le Pouvoir
n’a encore rien compris des besoins du peuple libanais et de ses exigences
au plan des services - ceux de la santé, de l’enseignement, des
transports etc - comme des impératifs de l’heure, afin de permettre
aux citoyens d’améliorer leur standing de vie et de faire face à
tant de problèmes auxquels ils sont confrontés.
Preuve en est que le gouver-nement, perpétuant sa “politique
du rouleau compresseur”, relance le projet relatif au palais des con-grès,
en dépit des protestations et des critiques qu’il suscite dans les
milieux parlementaire, syndicaux et populaires.
Le Pouvoir ne veut pas changer son ordre des priorités, malgré
le gonflement de la dette publique, danger contre lequel les experts financiers
ne cessent de le mettre en garde.
Le gouverneent persévère dans ses projets “grandioses”,
tel celui relatif à l’agrandissement de l’aéroport de Beyrouth
“pour qu’il puisse accueillir six millions de passagers par an”. Sans procéder,
au préalable, à la remise en état de notre secteur
hôtelier qui a le plus souffert de la guerre... Si des millions de
vacanciers venaient à débarquer chez nous, où les
logerions-nous?
Puis, le palais des congrès est-il si indispensable et n’y aurait-il
pas d’autres projets plus urgents à réaliser, à l’effet
d’améliorer le sort de nos compatriotes de condition modeste et
à revenu limité qui n’arrivent pas à joindre les deux
bouts?
Ou bien le Premier ministre est-il toujours persuadé du fait
que “tout marche dans le pays” et c’est pourquoi il tient mordicus à
son ordre des priorités qui, de l’avis général, a
besoin d’être revu de fond en comble?
Fait curieux: dans son journal de dimanche soir, la LBC après
avoir fait état de l’avis défavorable (à propos du
palais des congrès) d’un membre en vue de l’Assemblée, en
l’occurrence M. Issam Farès, a annoncé de “tout dire au sujet
de ce projet”, après la page publicitaire.
Puis, subitement, une présentatrice annonçait à
20h 10, une émission, en direct, du palais de Baabda, où
la chorale et l’orchestre de l’USEK donnaient le traditionnel concert de
Noël. C’est ce qu’on appelle du coq à l’âne...
N’était-il pas possible de retarder ce concert jusqu’à
la fin du journal télévisé, à 20h30? Ou bien
un “souhait” aurait-il été émis aux responsables de
la LBC de passer outre à un sujet (celui du palais des congrès)
qui commence déjà à faire couler beaucoup d’encre
et de salive? Pareil au fameux “souhait” dont a été gratifiée
une autre station de télévision (la MTV) pour ne pas transmettre
l’interview du général Aoun?
Nous nous en voudrions de ne pas reproduire ces réflexions émises
par Walid Joumblatt, ministe des Déplacés, qui a com-menté
en ces termes les projets du gouvernement: “Tout me paraît incohérent:
on construit une py-ramide près d’une grande misère... C’est
beau un aéroport à 600 millions de dollars. Mais juste à
côté, il y a un immense bidonville où des Libanais
et des Palestiniens vivent dans l’indigence.. Il faudrait édifier
un mur pareil à celui de Berlin pour empêcher les pauvres
d’envahir les riches”...
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