Chronique


Par JOSE M. LABAKI  

 

B. NETANYAHU: DÉSENCHANTEUR ET MÉGALOMANE HORS PAIR!

Le topographe le plus qualifié pour cadastrer la Palestine, la Syrie, le Liban, à sa guise? Le calculateur mal intentionné qui a faussé toutes les cartes du jeu, pour devenir l’architecte incontestable de la géopolitique proche-orientale?
Il est grand temps pour que Israéliens, Américains et tous les satellites qui gravitent dans leur orbite se décident à se défaire du phénomène Netanyahu, pour qu’une paix juste et durable soit envisageable. Tout le reste est littérature. C’est aussi et surtout, à la Communauté internationale qu’il incombe de tenir tête à la realpolitik; le monde en a marre de ses incartades et ses flagorneries, qui ne font qu’alimenter Israël et ses zélotes par tous les moyens dont il dispose. Le phénomène Netanyahu est indubitablement le plus accablant après celui du terrorisme intellectualisé qui bat son plein, de l’Algérie ensanglantée au quotidien, via l’Egypte, jusqu’aux confins du monde. Il revient enfin aux Arabes, de mettre un terme à leurs différends, car ils sont les premiers concernés pour affronter les défis israéliens qui pèsent de tout leur poids sur chacun et sur tous. La situation explosive et ambiguë qui prévaut, actuellement, à Jérusalem-Est, dans les territoires occupés et au Liban-Sud, témoigne longuement de l’état écœurant que vit le Proche-Orient, en proie à toutes les provocations et les agressivités par belligérances interposées, sans que l’on puisse circonscrire aucune des escalades de violence perpétrées à l’encontre des peuples de la région, sous le regard indifférent des instances internationales censées faire respecter les résolutions onusiennes et les accords conclus entre Israël et les Palestiniens, ainsi que la résolution 425 stipulant le retrait d’Israël du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest, dont le revirement théâtral annoncé hier, n’est qu’une pure mise en scène peu convaincante.
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Le conflit israélo-arabe, ne nous paraît aussi accablant que parce qu’il nous atteint en plein cœur. L’insensibilité de la Communauté internationale, commanditée par les Etats-Unis, face à ce drame généralisé, nous fait rougir de honte et  d’horreur, sans la moindre lueur d’espoir de voir s’éteindre un jour cet incendie meurtrier. L’arrivée du Likoud au pouvoir n’a fait, au fond, que raviver les haines ancestrales que l’on croyait à jamais oubliées.
Face à ce panorama hostile et déconcertant à tous égards, l’inquiétude ronge les esprits, préoccupe le monde et, surtout, les voisins d’Israël.
B. Netanyahu va-t-il renoncer de sitôt ou à long terme à l’idée d’Eretz Israël? Tandis que les négociations israélo-arabes sont dans l’impasse, Israël continue ses provocations, ses raids et ses bombardements contre les populations innocentes, au Sud et la Békaa-Ouest, comme pour faire parvenir ses messages, sans compter les implications et les manœuvres stratégiques, comme celles qui se déroulent, actuellement, en Méditerranée, avec la participation des Etats-Unis et d’autres pays de la région.
Force est de rappeler, en l’occurrence, qu’après la destruction presque totale du potentiel nucléaire irakien, le monopole nucléaire israélien, grâce à la bienveillance américaine n’est pas menacé, si l’on excepte celui de l’Iran, soupçonné d’être à long terme, le plus redoutable pour la sécurité d’Israël. Toutefois, ce potentiel demeure au centre de la doctrine sécuritaire israélienne et de sa politique de défense régionale. Quelle que soit, désormais, la politique à l’égard d’Israël, outre-Atlantique, européenne ou autre, celui-ci n’est nullement prêt à sacrifier sa dimension nucléaire et territoriale.
De telles controverses, ajoutées aux difficultés qu’encourent les négociations de paix, risquent de devenir les questions-clés qui définiront les nouvelles relations israélo-américaines. De façon sordide et par complicités superposées, les Etats-Unis auront ainsi toléré que le malheur continue. Et si justice il y a, ce dont on doute fort, elle aurait ainsi tranché volontairement non au profit des victimes, mais à celui des bourreaux. Palestiniens et Libanais craignent pour leur avenir et il faut tout de même les comprendre. Ce ne sont pas les Etats-Unis, ni l’ONU qu’ils souhaiteraient voir triompher au Proche-Orient. C’est le droit, celui qui interdit de se faire justice soi-même et doit valoir pour toutes les nations, Israël en premier.

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Les Israéliens, Netanyahu en tête, doivent choisir entre un Etat isolé à jamais et un Etat locomotive du Proche-Orient; entre un rôle insignifiant en lisière de l’Occident et un destin assuré dans la région; et qu’en dehors de la coexistence pacifique, aucun compromis, aucun avenir n’est viable. Tous ceux qui veulent régner sur cette terre de Palestine, ont vu leur entreprise échouer. Depuis un âge assez lointain, elle est l’enjeu de toutes les passions, de toutes les convoitises, au point que négociateurs et médiateurs, en ont fait un sujet tabou. Juifs et Palestiniens voient dès lors l’urgence de négocier, au risque, pour chacun, de jouer sa part d’éternité, l’Etat hébreu ayant toujours feint d’oublier la revendication palestinienne d’un  Etat et d’un drapeau.
Il est temps que la Communauté internationale se réveille de sa léthargie et rappelle M. Netanyahu à l’ordre, pour que cessent à jamais les affrontements, dans cette partie du monde où Israël détient la part du lion.
Reste à savoir dans ce climat délétère jusqu’où peuvent aller l’intrigue sioniste et la puissance de l’argent pour que les Juifs aient un Etat, quitte à ce que toute la région soit mise à feu et à sang. D’ailleurs, les guerres de religion n’ont jamais pris une autre forme et n’ont jamais fini autrement.
Israéliens et Palestiniens se rejettent la responsabilité du blocage des négociations et courent en vain les furets de la paix, dans une course où les athlètes se désunissent et tombent lourdement.
Pourtant, il reste une chance pour l’Europe de redorer son blason et d’effacer l’impression laissée par son incapacité déjà manifestée en Europe de l’Est: la consolidation de la paix au Proche-Orient est un chantier providentiel. C’est à l’Europe de réinventer son rôle prééminent dans cette partie du globe.
La démission du ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy, laissera-t-elle, B. Netanyahu dans l’étau, à la tête d’un Etat sans budget, d’un gouvernement fragilisé et d’une majorité raccourcie à la Knesset et, conduira-t-elle à des élections législatives anticipées? Puisse cette démission être de bon augure pour la paix. 

 
 ““Ne signez rien avec Netanyahu, il ne tient pas ses promesses; il a l’appétit des grands fauves.”

Les boulavitch des Mouvements “Habad” à Yasser Arafat

 

  

 


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