Evénements de la semaine
 
REGAIN D’INTÉRÊT US À L’ÉGARD DU LIBAN ET DIALOGUE DE SOURDS AVEC ISRAËL
 
Depuis la levée de l’interdit qui frappait les ressortissants américains désireux de venir à Beyrouth ou même d’y transiter, on assiste à un regain d’intérêt de la part des instances officielles et parlementaires à l’égard du Liban. Ceci se traduit par la venue dans nos murs de plusieurs délégations de congressmen et d’hommes d’affaires dont certains sont d’origine libanaise ou libano-arabe (notre photo). Pendant ce temps, un dialogue de sourds se poursuit entre les Arabes et Israël où le coordonnateur américain, Dennis Ross, est revenu cette semaine.

Depuis la levée de l’interdit qui empêchait les ressortissants américains de venir au Liban et même d’y transiter, l’intérêt américain semble grandir chaque jour davantage à l’égard de notre pays et de ses problèmes.
Pour la première fois depuis longtemps, des responsables de l’Administration US de haut rang (le chef du département d’Etat, Madeleine Albright et son adjoint, Martin Indyk) sont venus chez nous, suivis de délégations de congressemen, d’hommes d’affaires et d’ecclésiastiques.
Cette semaine, deux groupes ont débarqué à Beyrouth: l’un comprend des représentants des commissions pour les renseignements du sénat et de la Chambre des représentants; l’autre est formé de quatre membres du Congrès, d’origine libanaise et de quatorze hommes d’affaires d’origine libano-arabe.
Cette action américaine intensive dans nos murs, a éclipsé en quelque sorte nos querelles internes. Nos visiteurs venus des Etats Unis ont pour objectif de se renseigner sur place à propos de l’opération de paix - dont l’Amérique est l’un des parrains - et des obstacles qui en entravent le processus.
A l’issue de leurs entretiens avec les gouvernants, ils ont touché du doigt, notamment l’attachement du Liban à la résolution 425, votée il y a vingt ans par le Conseil de Sécurité et restée jusqu’ici lettre morte.
Pourtant, l’application de cette résolution peut favoriser le règlement du conflit libano-israélien, puisqu’elle exige «le retrait inconditionnel et immédiat» des forces israéliennes des portions de notre territoire qu’elles occupent, illégalement, depuis tant d’années.
Nos hôtes américains en ont pris note et promis d’œuvrer, dès leur retour à Washington, à l’effet de déblayer le terrain de tout ce qui entrave l’application de la 425 adoptée par le Conseil de Sécurité le 19 mars 1978, les Etats-Unis ayant alors approuvé, le projet y relatif. Il reste à savoir pourquoi les USA ont passé sous silence le refus de Tel-Aviv de s’y conformer!
Pour en revenir aux conditions israéliennes, Mordekhai, ministre israélien de la Défense, les a rappelées après Benjamin Netanyahu: Tel-Aviv exige que «le gouvernement libanais rétablisse son autorité au Liban-Sud et signe un accord prévoyant des arrangements de sécurité, afin de prévenir des opérations terroristes contre Israël à partir du Sud libanais».
Un député travailliste qui anime un nouveau mouvement faisant campagne en faveur d’un retrait unilatéral de «Tsahal» du Liban-Sud, a critiqué Mordekhai pour lier le retrait à des arrangements de sécurité, en rappelant que la 425 parle d’un «retrait inconditionnel».
Il s’agit donc de conditions rédhibitoires de la part des responsables israéliens. Rappelons que le chef de l’Etat ne cesse de donner l’engagement du Liban officiel de garantir la sécurité dans la partie méridionale, en déployant nos forces régulières jusqu’à nos frontières internationalement reconnues dès le retrait de «Tsahal».
Comme on le constate, on se trouve devant un dialogue (libano-israélien) de sourds, ayant peu de chance de déboucher sur un résultat positif, tant qu’une paix juste et globale n’est pas instaurée dans la région. 


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