Evénements de la semaine  

RECONNAÎTRE SES ERREURS ET S’AMENDER EST UNE VERTU...  

Le chef du gouvernement multiplie les gaffes à tous les plans - politique, socio-économique et médiatique - ce qui lui vaut des critiques virulentes. Ceci le rend de plus en plus vindicatif, à tel point qu’il a résolu, selon les conseils de sa coterie, d’attaquer ses détracteurs et contradicteurs qu’il affuble de qualificatifs indignes d’un responsable de son rang... Ne lui serait-il pas plus utile de tirer les leçons de ses maladresses?

Les Haririens n’ont pas apprécié notre commentaire d’il y a quinze jours. Nous écrivions, alors, que le chef du gouverne-ment peut être un grand homme d’affaires, il n’en est pas moins un piètre Premier ministre.
Or, le président du Conseil a donné en moins d’une semaine de nouvelles preuves corrobo-rant notre assertion. En effet, il est revenu à son projet relatif au palais des congrès jugé, pourtant, comme ne revêtant pas un caractère prioritaire, parce qu’il ne contribue nullement à améliorer le standing de vie des citoyens de condition modeste et à revenu limité.
Puis, il a fait ratifier par l’Assemblée nationale un projet de loi amnistiant plus de trente mille détenus condamnés pour trafic de stupéfiants - dont un ancien parlementaire - initiative très peu louable n’ayant eu sa pareille dans aucun pays évolué. Ce qui pourrait mettre en doute la détermination du Pouvoir (libanais) à mettre fin, définitive-ment, aux cultures prohibées, celle du haschisch notamment. Cela prouve, aussi, que les gou-vernants n’ont pas été capables d’assurer aux planteurs de can-nabis des cultures de rechange, afin d’améliorer leurs conditions de vie, celles-ci s’étant dégradées à tel point ces derniers temps, qu’elles ont engendré une «révol-te des affamés» dans la Békaa...
Enfin, troisième gaffe du Cabinet haririen: il a récidivé en matière de liberté médiatique: après avoir interdit la diffusion d’une interview télévisée du général Michel Aoun, il a voulu appliquer la même mesure anti-démocratique à l’encontre d’un membre de l’Assemblée, en l’occurrence M. Najah Wakim.
Mais il a dû faire marche arrière moins de vingt-quatre heures plus tard et permettre la retransmission d’une rencontre avec le député de Beyrouth, dont la popularité suit une courbe ascendante par la faute du Sérail...
«L’affaire Wakim» a mobilisé l’opinion publique et on peut dire que tous les Libanais étaient, dimanche soir, à l’écoute du bouillant parlementaire. Celui-ci a, une fois de plus, convaincu les téléspectateurs, d’autant qu’il avait en face de lui deux contradicteurs autant antipathi-ques que maladroits.
Dès le départ, ces derniers ont cru mettre Wakim dans l’embarras en l’interrogeant sur les raisons l’ayant porté à poser sa candidature au siège grec-orthodoxe de Beyrouth et non dans la circonscription de Jbeil, dont il est originaire...
Réflexion pertinente du député: J’ai brigué un siège dans la capitale pour les mêmes raisons qui ont mené un candidat natif de Saida (entendre Rafic Hariri) à y poser sa candidature à la tête d’une liste... Wakim avait mis les téléspectateurs de son côté par sa réponse percutante.
Une intervention, pour le moins malencontreuse, de Sanioura, - autre contradicteur haririen - a produit un effet contraire à celui visé par le ministre d’Etat pour les affaires financières.
Conclusion pratique: M. Hariri devrait tirer les leçons de ses gaffes qui ne se comptent plus... D’ores et déjà, on peut imaginer le nombre des Libanais qui briseront des jarres (en signe de joie, comme le veut la coutume), le jour où il quittera le palais du gouvernement! 


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