CLINTON, S.S. JEAN-PAUL II ET LES
ZONES DE LA CHASSE GARDÉE EN AFRIQUE
Le périple du président Bill Clinton
au Ghana, en Ougan-da, au Rwanda, en Afrique du Sud, au Botswana et au
Sénégal qui a duré dix jours, a ramené l’Afrique
sur la scène internationa-le, l’a sortie de l’oubli et sauvée
de la noyade. Les Etats-Unis ont semblé redécouvrir ce continent,
considéré pendant longtemps, comme secondaire et éloigné
de la confrontation entre l’Est et l’Ouest.
Cet intérêt subit vis-à-vis
de l’Afrique a, en partie, tout l’air d’une tentative du président
Clinton de faire oublier au monde ce que ses adversaires et Israël
ont brodé autour de sa personne, présentée comme étant
“Omar Ben Abi-Rabiha” de cette ère, “Valentino” ou “Don Juan”.
Cependant, cet intérêt traduit une
grande part des ambitions commerciales améri-caines et une position
connue de Bill Clinton, à savoir “qu’on ne doit négliger
aucun marché, l’Afrique comptant 700 millions de citoyens où
nous ne permettrons pas la création de zones de chasse gardée,
qu’elles soient françaises ou non-françaises”. Les exportations
américaines vers les pays africains n’excèdent pas six milliards
de dollars, chiffre dérisoire, mais supérieur aux transactions
avec les Etats de l’ex-Union soviétique.
Pour les Américains, l’Afrique est, aussi,
un continent instable et dangereux. Il est important de gérer ses
crises sans exposer la vie des soldats US.
Ainsi, l’Amérique a toujours affronté
les problèmes africains. Aujourd’hui, il faut entraîner et
préparer des fedayine et des volontaires que Washington pourrait
choisir dans les bataillons de l’armée ou parmi les mercenaires.
Ceux-ci pourraient constituer une troupe africaine d’intervention rapide.
Cette troupe est en cours de formation, à l’effet d’atteindre les
objectifs planifiés au Sénégal et en Ouganda, deux
Etats sur lesquels le président Clinton concentre son intérêt.
Le programme doit être rapide et s’étendre
à l’Ethiopie, au Malawi, au Mali et au Ghana.
L’Afrique paraît chanceuse ces temps-ci.
En effet, elle a joui, également, de la visite de S.S. Jean-Paul
II qui s’est rendu au Nigéria, dans le cadre d’une visite pastorale
de trois jours. Le président Clinton est arrivé en même
temps au Ghana.
A ce moment, les ministres de France et de la
Coopération européenne, Hubert Védrine et Charles
Josselin inauguraient une confé-rence consacrée au projet
réservé à la mise sur pied d’une force africaine d’intervention
rapide. Ainsi, Védrine et Josselin paraissent battre le rappel de
leurs amis, dans le cadre d’une action polyvalente, comme de la concurrence
et de la coordination, lesquelles contribuent à dessiner le nouveau
visage de l’Afrique du XXIème siècle.
Ainsi, dix années après la chute
du mur de Berlin, la fin de la guerre froide et de la confrontation entre
l’Est et l’Ouest, S.S. Jean-Paul II a tenté de consolider la chrétienté
sur cette terre considérée comme l’espace catholique le plus
fertile du globe.
Les Etats-Unis et la France, de leur côté,
proposent un nouveau partenariat autour de l’Afrique, formule traduisant
la conviction qui s’exprime de la sorte: Ce continent est l’une des nouvelles
frontières du monde de demain.
Puis, il existe un fait non sujet à
controverse, parce qu’il est stable et certain: l’Afrique n’est pas un
continent négligé. La France, soucieuse d’avoir une vision
saine, réaliste et scientifique, s’engage à ne pas oublier
ce fait et à le prendre toujours en considération, à
savoir que pour elle, l’Afrique constitue une ressource principale de matières
premières; puis, c’est la seconde région du commerce extérieur
après l’Union européenne.
Aux Nations Unies et dans les autres institutions
internationales, les voix de quinze à vingt Etats membres contribuent
à la soutenir et à consolider sa force, mais elle doit savoir
comment défendre ses positions. |
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