Non, ce n’est pas un clown, mais une des nombreuses supporters des couleurs vertes. |
A Achrafieh, fief du club de La Sagesse, c’était la première
fois où l’attente de l’heure H a duré toute la journée
du lundi.
Vous croyez entendre des vociférations exaspérées?
Non point! Ce ne sont que des acclamations de joie.
La finale de la coupe des clubs arabes de basket-ball oppose les Algériens
du Wadad Boufariq aux Libanais de La Sagesse.
Lundi 30, 11h00: A Ghazir, les gradins étaient “pleins à
craquer”. Les supporters “sagessiens” s’étaient déjà
mis en place pour assister à la finale.
Dans les rues: des élèves, des moins jeunes, aussi, un
trafic de voitures frappées au “vert”, bien entendu! Des passants
qui se donnent rendez-vous à Achrafieh, à l’école
de La Sagesse dans la cour de laquelle, un écran géant est
installé, pour transmettre la rencontre en direct, en prévision
des milliers de spectateurs qui ne tarderaient pas à venir.
|
L’équipe victorieuse avec Joëlle Behlok. |
Elie Mechantaf, capitaine des Verts, serrant contre son épaule la coupe arabe tant convoitée. |
On se dispute la coupe des champions, à grands renforts de rires. |
Lundi 30, 18h00: Le match de la troisième place du championnat oppose deux clubs séoudiens. A la télé où il est transmis en direct, comme sur les gradins, personne n’en a cure... On est là pour la finale!
Lundi 30, 20h30: A Achrafieh, 10.000 Libanais entonnent l’hymne national, le regard rivé sur l’écran géant. A Ghazir, les joueurs des deux équipes descendent sur le terrain à tour de rôle: le match va commencer. Un coup de sifflet de l’arbitre slovaque et le ballon est lancé... Enfin! Il était temps!
ON A FAILLI PERDRE!
Failli vraiment! Non, mais la première mi-temps fut difficile.
Les “boys” étaient nerveux et perdaient souvent l’occasion de marquer
des paniers. Boufariq en a profité pour nous distancer par plusieurs
paniers à 3 points.
Il est fort, l’adversaire et on n’en attendait pas moins! Time out
sur time out, l’entraîneur vert, Ghassan Sarkis n’arrive pas à
renverser le score en faveur de son équipe.
Au dehors, à Achrafieh comme devant tous les petits écrans,
la déception était à son comble.
Antoine Choueiri, président du club lançant le ballon de la victoire. |
Le bus ramenant les “boys” de Ghazir à leur fief. |
L’entraîneur Ghassan Sarkis hissé sur les épaules. |
Le président Hraoui recevant la coupe des mains d’Elie Mechantaf, sous le regard d’Antoine Choueiri. |
Lundi 30, aux alentours de 23h00:
Qui donc se souvient de l’heure exacte à laquelle le match s’est
terminé? On était tous occupés à crier victoire,
les yeux toujours rivés sur l’écran où Elie Mechantaf
recevait, enfin, la coupe du vainqueur!
Il la portait sur son épaule comme un bébé tant
attendu; ensuite, à bout de bras avant de la passer à ses
coéquipiers; puis, à l’entraîneur jusqu’à la
remettre au président du club, Antoine Choueiri. La coupe, entre-temps,
avait mystérieusement revêtu les couleurs vertes et blanches.
A Achrafieh, à Batroun, à Marjeyoun, à Bécharré
sous la neige ou la pluie, la nuit était devenue jour! Les enbouteillages
de minuit, vous connaissez?
Les médaillés d’or posant en groupe avec MM. Hraoui, Omran et le père Abi-Saleh. |
Les rues d’Achrafieh envahies par les Sgessiens. |
Mardi 31, 7h00:
Ce matin-là, les écoliers d’Achrafieh ont eu droit à
un congé. Direction: le collège de La Sagesse où la
fiesta continue! Dans les bureaux, où chacun a vaqué à
ses occupations, employeurs et employés n’ont sur les lèvres
qu’un sujet de conversation: la nuit de la veille.
Sur le plan officiel, nos nouveaux champions ont rendez vous avec le
président à Baabda pour lui remettre la coupe du championnat!
Lui-même, ancien de La Sagesse, le président Elias Hraoui,
restitue la coupe au capitaine de l’équipe, Elie Mechantaf, en lui
déclarant que le titre de champion n’avait jamais été
mieux mérité!
(Photos Dalati-Nohra et André Farah)